
Les portraits que Cécile de Corniquet propose dans ses séries “Ingénues“ et “Ladies“ se jouent des limites de la représentation et nous font partager un monde onirique empreint de fantaisie et de poésie. À l’encontre du regard mélancolique, l’artiste habille, grime ces petites filles, les fait poser à la manière des grandes dames victoriennes. L’espièglerie qui s’en dégage lance un défi au spectateur. Son univers qui mélange à la fois les grands portraits de Valérie Belin et de toute évidence les poses sensuelles d’Alice Liddell de Lewis Carroll, est trompeur. Une forme d’irréalité entoure ces visages qui, du coin de l’œil, nous jettent un regard narquois. Là où la photographie imprime une forme de réalité, Cécile détourne sa fonction initiale, nous donne à voir une figure fantasmée de l’enfance et nous révèle un monde surréaliste, comme si nous étions passés de l’autre côté du miroir.
The portraits that Cécile de Corniquet offers in her two series, "Ingénues" and "Ladies", question the limits of representation and show a dreamlike world tainted with fancy and poetry. With no melancholic or wistful eye, the artist dresses up and makes up these little girls, and portrays them as if they were Victorian ladies. The mischievousness that emanates from her work challenges and questions the audience. Her vision draws its inspiration from Valérie Belin's great portraits and without any doubt from Lewis Caroll's Alice Liddell. Yet this mere interpretation would be misleading. These little faces who give us a wry look eventually pertain to a dreamlike world. Cécile turns away from photography's initial function - which is to imprint some kind of reality- offering us a fantasized vision of childhood and immersing us in a surreal world - as if we were on the other side of the mirror on “the looking glass”.