Philippe Guionie quitte souvent Toulouse pour arpenter le monde. Photo DR
Voyages. Du Vénézuela au Pérou pour le photographe toulousain.
Pour Toulouse 2013, Philippe Guionie a photographié des centaines d'adolescents. L'Afrique est sa seconde terre d'élection : il s'y rend régulièrement sur les traces des anciens soldats français venus des ex-colonies. En ce moment, le Toulousain globe-trotter est en Amérique du Sud : il y passe deux mois à l'invitation des ambassades de France au Vénézuéla, Colombie, Equateur et Pérou. Retour annoncé le 3 septembre.
Qui a eu l'idée de vous contacter pour ce projet ?
Depuis deux ans, je prépare un nouveau projet photographique intitulé « Africa-América » sur les diasporas noires en Amérique du Sud. Après plus de 10 ans de voyages en Afrique, j'ai ressenti le besoin de voir l'autre Afrique, de l'autre côté de l'océan Atlantique, cette Afrique issue de l'esclavage, largement méconnue et pourtant aujourd'hui en plein questionnement identitaire. Ce projet bénéficie du soutien de l'Alliance française et s'organise autour de quatre résidences photographiques.
Qu'avez-vous photographié là-bas depuis votre départ ?
Les photographies réalisées en noir & blanc avec mes traditionnels Rolleiflex présentent une alternance de portraits photographiques et sonores et de paysages. Les portraits peuvent être ceux de personnalités ou de gens rencontrés dans la rue au hasard (un jeune coiffeur à Quito, un groupe de rappeurs à Ibarra ou un militaire en uniforme à Caracas…).
Citez deux ou trois belles rencontres…
En Colombie, j'ai pu me rendre fin juillet dans la ville de Quibdo, sur la côte Pacifique. Normalement, il est interdit à un Français de s'y rendre à cause de la présence de la guérilla des FARC et des risques d'enlèvement. Grâce à l'aide de la Ministre afro-colombienne de la Culture, Paula Moreno, j'ai pu y passer plusieurs jours en bénéficiant d'une escorte et d'une logistique adéquate. Cette petite ville à l'allure chaotique, posée en pleine jungle, présente une population noire issue de l'esclavage, notamment des rivages d'Angola et du Congo. J'ai réalisé le portrait d'un jeune homme prénommé Darling qui anime chaque jour la radio locale. A Carthagène, je me souviens de la chanteuse Etelvina Maldonado. C'est une petite grand-mère à l'apparence fragile mais dotée d'un timbre de voix exceptionnel. Toute sa vie, elle a rêvé de devenir chanteuse mais sa condition de femme dans une société corsetée par un machisme latent bloque ses velléités…
Source
http://www.ladepeche.fr/article/2009/08/12/653135-L-ete-americain-de-Philippe-Guionie.html