© Julien Coquentin
Depuis 2007, Julien Coquentin se passionne pour la photographie. Plusieurs fois exposé en France et à l'étranger, ses thèmes de prédilections sont variés. Entre l'Enfance et l'aménagement du territoire, Julien Coquentin propose cette année une nouvelle errance urbaine.
Huit jours à New-york contient peu de photographies, dont la plupart retranscrivent de façon légère mais évidente l'atmosphère de la ville. Les images sont hautes en couleurs, caressées par une lumière claire et chaude.
Force est de constater que New-York est un topos de la création photographique, et que, par conséquent, la plupart des infrastructures, la plupart des formes et des couleurs sont reconnaissables pour le lecteur: murs en briques, stations de métro, badauds affairés, devantures de magasins, taxi jaunes, larges avenues...
L'ouvrage ne comporte qu'un seul texte, et celui-ci introduit brièvement les images de son auteur: « Ce livre ne prétend pas être un portrait de New-York, ce n'est là qu'une esquisse tracée sur un coin de table, à la va-vite, entre deux foulées, quelques photos pour dire combien j'ai aimé cette ville ».
© Julien Coquentin
© Julien Coquentin
Ce même texte est essentiel pour appréhender correctement la suite de l'ouvrage, le cœur du travail de Julien Coquentin ici. Comme l'auteur le dit lui- même, il ne s'agit en aucun cas de dresser un portrait fidèle ou de choisir un angle de traitement pour illustrer, ou bien même soulever des problématiques concernant New-York,mais plutôt de proposer quelques vues typiques d'un voyageur emprunt d'affection pour la ville dans laquelle il séjourne.
© Julien Coquentin
Seule la première photographie est en noir et blanc, elle représente d'ailleurs la femme de Julien Coquentin, qui porte son enfant. Les deux protagonistes sont dans le métro, ils regardent par la vitre, la vue qui s'offre à eux. La main de l'enfant est posée sur cette vitre.
En contradiction avec la première, les photographies suivantes regorgent de couleurs, elles sont honnêtes, vives, bien moins fixes et sereines que la première.
© Julien Coquentin
Souvent le ciel est gris,le béton fraichement humide. Ces mêmes éléments sont d'ailleurs assez propices aux reflets, et aux couleurs qui se propagent sur la matière.
Les scènes de rues sont des scènes de vies, certaines d'entre elles semblent des publicités tant elles sont fidèles à l'idée que le lecteur se fait de New-York. Aucun ingrédient ne manque, chaque chose est là où le lecteur l'attend. Comme sur cette photographie, dans les dernières pages : Un couple hispanique porte des sacs de courses de marques bien connues. Leurs expressions surtout, sont celles d'un couple photographié pour montrer la pertinence d'un futur projet immobilier. Ils sont au premier plan sur la droite. Derrière eux, le boulevard se déploie, profond et gigantesque. Sur la gauche un taxi jaune, en arrière-plan les immeubles sont surplombés par un ciel gris.
© Julien Coquentin
Huit jours à New-York est un ouvrage qui, malgré son innocence visuelle et sémantique, interroge la pertinence de photographier un lieu déjà mille fois arpenté. Outre la difficulté de produire une image originale au contenu et à la forme intéressante, il s'agit de questionner le lieu lui-même. Que reste t-il à illustrer qui n'a pas déjà été ? La réalité est t-elle devenue conforme à ce que les images environnantes veulent nous montrer ?
A ces questions, Julien Coquentin répond malgré lui car, une fois de plus, certaines images parlent d'elles-mêmes.
© Julien Coquentin
© Julien Coquentin
« Huit jours à New-York », Julien Coquentin
Editions Lamaindonne
16 x 20 cm
64 pages
13 euros
Charlotte Courtois