Approche transversale et personnelle d’un sujet social.
Mon travail photographique est une recherche perpétuelle de lieux, témoignant de vécus et de superpositions d’histoires du quotidien, du banal ou du tragique peut-être, mais dont personne ne peut réellement reconstituer l’histoire.
Je ne vais jamais chercher très loin mes sujets photographiques. Ils sont toujours à portée de vue, pour celui qui sait regarder autour de lui. Je ne m’acharne pas à dénicher un lieu perdu au milieu du vide ou de l’oubli, je photographie les sujets les plus proches géographiquement de notre quotidien, de notre lieu de vie. Cependant, les lieux de prises de vue ne sont pas précisés. Seules les traces et les objets, dans chacun d’eux ont un intérêt. C’est au fil de mes déplacements que je fais la rencontre avec ces lieux : habités, inhabités, investis, quittés momentanément ou abandonnés.
Les objets par leur présence, leur agencement et leur organisation sous-entendent que la vie est bien présente. Les matelas, sommier et couverture sont des objets récurrents dans mes lieux de passage. Chaque lieu garde momentanément des objets du quotidien. Ici, c’est au milieu de vestiges urbains, en attente de verdict, qu’ils sont regroupés.
Si plusieurs photographies sont réalisées dans un même espace, je n’en conserve qu’une seule. Ces lieux sont minutieusement choisis voire même régulièrement visités afin de trouver l’instant propice à la création de l’image.
Cette archéologie des lieux délaissés incarne une autre facette du paysage urbain. Ces zones abandonnées par une partie de la société et investis par une autre partie de cette même société sont revalorisées par l’attention que le spectateur offre, en regardant ces photographies.