© Sarah Bastin, Robi, 2015
Chroniques du 01/02/2017 au 25/02/2017 Terminé
Galerie Les filles du calvaire 17, rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris France
Les Filles du Calvaire et le festival Les http://fr.actuphoto.com/hashtag/femmes" s'en Mêlent fêtent ensemble leur 20 ans dans une exposition sur l’histoire de l'événement, et plus largement sur l’iconographie féminine dans l’univers musical. Des influences du festival à ses archives, il n'y a que quelques marches.Galerie Les filles du calvaire 17, rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris France
« Typical girls don't create, don't rebel. Who invented the typical girl ? », voilà ce que chante Ari Up du groupe The Slits. Ces paroles, écrites sur le mur blanc de la galerie et chantées dans le clip diffusé, nous interpellent. Cette exposition serait-elle celle des femmes qui sont tout sauf des « typical girls » ? De Debbie Harry alias Blondie aux filles de Novello, y a-t-il une essence de la femme musicienne ? Sont-elles toutes des filles atypiques ? En tout cas Stéphane Amiel, directeur artistique du festival et co-commissaire de l'exposition, a toujours voulu de la diversité. Et pour en rendre compte quoi de mieux qu'une diversité des supports ? Une exposition sur un festival de femmes toutes uniques dans leur genre ne se fait pas sans http://fr.actuphoto.com/hashtag/femmes", sans mouvement, sans vie.
Evelyne Coutas, Patti Smith, 1976
Au rez-de-chaussée, c'est le noir et blanc qui domine. Lorsqu'on rentre dans la galerie, la grande http://fr.actuphoto.com/hashtag/femmes" nous accueille encadrée ou en vidéo. A sa gauche, une série de Karen Knorr et Olivier Richon sur les années http://fr.actuphoto.com/hashtag/femmes". Focus sur ce genre, où habits, musique et style de vie ne font qu'un. De l'autre côté, un mur couvert de unes de magazine, comme étalées sur le sol d'une chambre d'ado. Dans l'édito du journal de l'exposition, Stéphane Amiel raconte : « Au moment d'entamer cette rétrospective, des souvenirs marquants de mon enfance me reviennent en mémoire. […] C'est ce que j'appelle les fantaisies : un mélange d'images, de sons, de figures iconiques et de souvenirs comme autant de fétiches... »
Une fois les escaliers de la galerie gravis, on se retrouve nez à nez avec des affiches des Femmes s'en Mêlent collées ou punaisées au mur. Il y a des portraits, des pochettes d'album soigneusement alignées en colonnes et un nuage de photos de concerts. Le festival a vu le jour, le 8 mars pour la journée internationale des femmes, en 1997. Dès sa première édition, il offre une programmation exclusivement féminine, l'idée étant d'élargir la visibilité de ces artistes femmes. « Du fantasme à la réalité, les Femmes s'en Mêlent est donc depuis toujours un festival en marge, un territoire fier et sauvage, où toutes les paroles sont possibles, où la passion domine. »
Karen Knorr & Olivier Richon, Nina Hagaen et Ari Up, Série Punk, 1977
Cecil Mathieu, The Organ, 2006
Et c'est aussi la passion qui domine dans l'exposition, en tout cas, c'est elle qui saute aux yeux et qui marque le plus. Comme celle des photos prises en live, lorsque ces femmes étaient au paroxysme de la performance. La photo de Robi par Sarah Bastin lors de la cession 2015 est bien sûr particulièrement marquante, c'est elle qui fait d'ailleurs la couverture de l'exposition. Le clair-obscur confie au visage un quasi anonymat. Robi devient la figure de la chanteuse, avec un grand C. Elle devient une icône. Et c'est peut être ça qui fait l'unité de cette exposition, et qui est le point commun de toutes ces femmes atypiques : toutes sont animées par une vitalité passionnée, et la transmettent sur scène.
La rétrospective est le témoin d'un « festival qui forge sa propre mythologie d'éditions en éditions avec ses héroïnes, certaines disparues et d'autres au firmament », résume parfaitement le commissaire de l'exposition. Et pour voir les héroïnes qui sont en devenir, rendez-vous du 27 au 31 mars à Paris, et du 23 mars au 1er avril dans toute la France pour la 20e édition des Femmes s'en Mêlent.