#Napoli Dolce&Gabbana ©Franco Pagetti
Dolce&Gabbana a d'ailleurs tout de suite compris ce lien invisible entre conflits sanglants et stilettos en engageant pour http://www.dolcegabbana.com/discover/dolce-gabbana-fall-winter-2016-2017-advertisinig-campaign-in-naples/ Franco Pagetti, « photographe de guerre ». Même s'il n'aime pas cette appellation, l'homme s'est fait connaître à travers son travail en Irak, en Afghanistan ou en Syrie - et pas au Luxembourg ou à la Maison des poupées. Pagetti fait même partie de la célèbre agence VII, fondée par des grands reporters en 2011 : « un groupe de photographes engagés et concernés par le monde et les vies des autres ». Autant dire qu'à première vue, on est loin de la robe à 1000 euros ou du tee-shirt coton à 500. Et pourtant, tout est lié, nous dit-on, et la marque de luxe italienne a flairé le bon coup en faisant appel au baroudeur lombard pour un « photoreportage » (sic) dans les rues de Naples. Le principe, de surcroit, est à la fois génial, provocateur et so 2016 : mélanger des mannequins de mode à des gens « normaux ». Euh allo quoi. L'idée du siècle. Si c'est pas de la mixité sociale à l'œuvre tout ça ! Et j'arrête tout suite les mauvaises langues qui n'y verraient qu'un indécent touillage de beaux et de moches ou de riches et de pauvres. C'est beaucoup plus complexe que ça, mais encore faudrait-il que vous vous y connaissiez en néoréalisme italien. Dolce&Gabbana par Franco Pagetti, c'est le Voyage en Italie de Rossellini. Tout pareil.
Mouais. Ce qui est drôle dans cette histoire, c'est le temps passé par le photographe à se justifier. Preuve que le mec ne doit pas être vraiment à l'aise avec le sujet, pour qu'il y ajoute constamment un vernis quasi humanitaire, là où ce projet strictement commercial pourrait tout à fait être assumé en tant que tel. D'ailleurs, Pagetti, qui a commencé sa carrière pour le Vogue italien dans les années 1980, a confié une anecdote intéressante au http://www.dolcegabbana.com/discover/dolce-gabbana-fall-winter-2016-2017-advertisinig-campaign-in-naples/. Quand il est arrivé au Soudan du Sud pour son premier photoreportage sur la famine, à 47 ans, il n'a pas dit à ses collègues qu’il venait de la mode : « J’en avais honte », explique-t-il au quotidien new yorkais.
Voir Naples et mourir... de honte ?