Clarisse Hahn Los Desnudos, Mexique, 2012 Vidéo HD, 16:9 Durée 13’00 © C. Hahn Courtesy galerie Jousse Entreprise
Festivals du 16/7/2016 au 25/9/2016 Terminé
L'Eté photographique de Lectoure 8 cours Gambetta 32700 Lectoure France
L'Eté photographique de Lectoure 8 cours Gambetta 32700 Lectoure France
UTOPIES, ESPOIRS, COLERES
Mathieu Pernot
Caravane, Arles, 2013, série Le Feu
Épreuve jet d’encre contrecollée sur Dibond
120 x 150 cm
© M. Pernot
Courtesy Galerie Dupont, Paris
L’exposition réunit un panorama d’artistes internationaux qui partagent une conscience inquiète du monde et pour qui la création de nouvelles représentations va au-delà du témoignage critique ou d’une expression indignée. Pour eux, l’art agit sur le monde.
En incitant le spectateur à sortir de son mode habituel de consommation des images et à prendre le temps de la réflexion, leurs œuvres modifient le regard et ouvrent de nouvelles perspectives.
La poésie de Roger Ballen ou l’objectif magnifiant de Mathieu Pernot rédiment et réparent des misères psychiques et sociales. Rédemption et réparation sont à l’œuvre également dans les couleurs cache-misère de Graeme Williams et dans la beauté des images de LaToya Ruby Frazier qui met en scène les ravages de la désindustrialisation sur sa propre famille. Le regard douloureux et précis d’Alberto Garcia-Alix sauve de l’oubli une génération perdue, tandis que la caméra de Jhafis Quintero le sauve de l’enfermement. Les objets et les témoignages recueillis par Joana Hadjithomas & Khalil Joreige auprès des prisonniers de Khiam donnent de la substance à leur expérience. Les panneaux d’annonces immobilières détournés par Taysir Batniji transposent la folie destructrice des bombardements de Gaza dans notre quotidien. Bouchra Khalili rend sensibles les souffrances endurées par les migrants clandestins, alors que la caméra de Clarisse Hahn rend visible une cause ignorée, portée par les corps dénudés de protestataires au bord du désespoir. L’objectif délicat et attentif d’Yto Barrada sauve les plantes de Tanger de la rapacité des promoteurs immobiliers, comme les interventions furtives de Julien Berthier sauvent un environnement saccagé par le chaos du mobilier urbain. La caméra de Franck Smith mord dans la bêtise du monde, tandis que la course de Jordi Colomer ouvre des chemins de traverse dans la ville.
LaToya Ruby Frazier
Momme Portrait Series (Shadow), 2008
Tirage gélatino-argentique, monté sur carton
63 x 73,5 cm
© L. R. Frazier
Courtesy Galerie Michel Rein, Paris / Bruxelles
Les problématiques soulevées par ces œuvres s’inscrivent dans un large débat d’idées qui sera porté, tout au long du festival, par une programmation cinématographique et des rencontres avec les artistes et d’autres personnalités.
Aline Pujo
Comissaire invitée