Santu Mofokeng, Eyes Whide Shut, Motouleng Cave, Clarens, from Chasing Shadows, 2004 © The Walther Collection and Lunetta Bartz Maker, Johannesburg
Expositions du 17/10/2015 au 24/1/2016 Terminé
La maison rouge 10 bd de la Bastille 75012 Paris France
Du 17 octobre 2015 au 17 janvier 2016, c’est l’exceptionnelle collection de photographies d’Artur Walther qui est dévoilée. Artur Walther a rassemblé en vingt ans des ensembles conséquents d’une grande cohérence ; partant de la photographie allemande, puis américaine, il s’est ensuite tourné vers la photographie africaine et asiatique.La maison rouge 10 bd de la Bastille 75012 Paris France
Artur Walther est né à Ulm en Allemagne. Il vit et travaille à New York. Ancien banquier d’affaires, il ouvre sa collection au public en juin 2010 avec l’inauguration d’un musée, constitué de quatre
bâtiments et situé dans un quartier résidentiel de sa ville natale, Neu-Ulm / Berlafingen, dans le sud de l’Allemagne. Il soutient depuis vingt ans des programmes et bourses photographiques. Artur Walther a débuté à la fin des années 1990, collectionnant tout d’abord des œuvres de photographes allemands contemporains – notamment les Becher et August Sander – avant d’étendre sa collection de photographies et vidéos aux quatre coins de la planète. Celle-ci constitue désormais l’ensemble le plus important de photographie asiatique et africaine contemporaine au monde.
Commissaire de l’exposition : Simon Njami. Créateur du Festival Ethnicolor en 1987, il a conçu de nombreuses expositions et fut l’un des premiers à présenter sur des scènes internationales
les œuvres d’artistes africains contemporains. Directeur artistique des Rencontres de Bamako, de la Biennale Africaine de la Photographie, de 2001 à 2007, Simon Njami a conçu Africa Remix, présentée à Düsseldorf (Museum Kunst Palast), Londres (Hayward Gallery), Paris (Centre Pompidou), Tokyo (Mori Museum), Stockholm (Moderna Museet) et Johannesburg (Johannesburg Art Gallery), de 2004 à 2007. En 2014, il est le commissaire de l’exposition The Divine Comedy dédiée aux artistes africains contemporains, présentée au Museum für Moderne Kunst à Francfort puis au National Museum of African Arts – à Washington jusqu’au 1er novembre 2015. Il fut également le co-commissaire du premier Pavillon africain à la 52e Biennale de Venise et a participé à l’élaboration de la première foire africaine d’art contemporain, qui s’est tenue à Johannesburg en 2008. Il est le co-fondateur de La Revue Noire, magazine d’art contemporain dédié à la création africaine.
Une collection s’apparente à un monde.
Un univers personnel en constante évolution dont le collectionneur, parfois, ne maîtrise pas tous les confins. Pénétrer en cette terre étrange revient à jouer le rôle d’un explorateur en charge
de la réalisation d’une cartographie inédite. Chez Artur Walther, le monde se divise en des catégories récurrentes, introduites à mesure que le collectionneur se connaissait mieux
et comprenait progressivement le sens du geste premier qui lui a fait acquérir une photographie : la nature, c’est-à-dire nommément le paysage, les portraits, la performance, la ville et l’altérité pointée par la science et les livres et les albums, qui constituent également l’un des domaines de prédilection de la photographie. Le titre de l’exposition, Après Eden, s’est imposé à travers les séquences et les segments qui constituent la collection. Ce que raconte La Collection Walther n’est pas l’histoire que je peux, observateur extérieur, percevoir. Dans ce que j’observe, je n’apprécie pas uniquement les images rassemblées, mais la manière dont elles l’ont été. Bien qu’elles aient une vie propre, qu’elles soient chargées de l’intention de leurs auteurs, c’est à travers
le regard du collectionneur que je les perçois. Car ce dernier est intimement lié à ce qu’elles pourraient me dire, dans ce contexte très précis.
Les paysages, les visages, les performances, les portraits et les essais anthropométriques ou ethnographiques s’organisent autour d’une logique causale. Il y a une histoire. Car une exposition n’est rien d’autre qu’une narration, une interprétation qui intervient à un niveau global, total. Il apparaît, dès que l’on met les images bout à bout, selon une logique humaniste, une universalité qui transcende les dates, les lieux et les techniques. La mise en équation scientifique du monde et de ses habitants est également présente, dans cette quête qui contient une dimension alchimique.
L’Afrique, l’Europe, l’Asie, n’ont plus vraiment d’importance. Les spécificités géographiques disparaissent pour nous donner une méta-vision qui les transforme en épiphénomènes.
La photographie, encore une fois, nous dit souvent autre chose que celle qu’elle prétend montrer. J’y ai surpris un conte, une parabole dont la matière première est l’humain. Après Eden est le résultat de la confrontation de deux regards : celui du commissaire et celui du collectionneur. Et de cette confrontation, de ce dialogue entre deux sensibilités différentes est né quelque chose qui n’appartient plus ni tout à fait à l’un, ni tout à fait à l’autre.