"Hitchcock" par Le bossu de Notre Dame
Mairie de Paris hôtel de ville 29, rue de Rivoli 75001 Paris France
Accolé à l'interminable rue de Rivoli, sous le soleil discret de février, un événement particulier attire les badauds au niveau de l'Hôtel de Ville, et ce malgré le froid glaçant. Car ce jeudi 19 février 2015 marque le lancement de l'exposition « Prises de rue », qui propose aux Parisiens de découvrir Paris avec les yeux de ses habitants les plus atypiques : les sans abris et les personnes en situation de précarité.
"L'abandon" par Cerf-volant
Cette exposition s'inscrit dans le cadre du http://deuxiememarche.org/">La, cheval de bataille de la mandature d'Anne Hidalgo à la Mairie de Paris. Un hasard du calendrier aura voulu que la signature de ce dernier ai eu lieu hier.
"Clair obscur" par Narem
Un peu à l'écart du petit groupe de journalistes, Michèle, à la rue depuis 2008, bougonne au dessus de son appareil photo. Elle a été diplômée de l'École du Louvre et étudiante à Science Po avant que sa vie ne bascule. À ses côtés, une étudiante diplômée de l'école de photographie Icare, qui a épaulé Michèle durant tout son projet. « Les photos qu'ils ont gardées sont loin d'être les meilleures ! » râle la femme, à qui la rue n'a pas enlevé son caractère. Méticuleusement, elle nous montre ses clichés capturés par son petit appareil numérique Olympus, et ne manque pas d'y ajouter quelques anecdotes. « Ce pauvre homme là était entrain de dormir dans un train avec son chien et une bonne-femme lui a mis un coup de pied sous mes yeux ! ». Des clichés de la rue oui, mais aussi d'un Paris singulier. « Cette petite maison, je l'ai prise dans le Marais. C'est rare d’apercevoir encore ce genre de bâtisse ! ».
"Embrasse moi" par Stéphane
Le "co-squateur" de Michèle
« Et si la photographie pouvait, elle aussi, aider à la réinsertion ? »
Une majorité des douze apprentis photographes ayant participé à ce projet sont présents aujourd'hui. Elisabeth Tiberghien, la présidente de l'association La Deuxième Marche aussi. Elle s'émerveille que ce projet ait finalement pu voir le jour « Certain d'entre eux ont un réel potentiel ! ».
Le pari de ce projet est de pouvoir remettre ces personnes sur le chemin du travail. D'ailleurs, la totalité des photos exposées sont en vente à 150€ et sont livrées par les photographes eux-mêmes. Les revenus sont répartis en 50/50 entre l'association et les sans abris.
Tandis que l'exposition vient seulement de débuter, l'installation similaire installée à la galerie de Suzanne Tarasieve a d'ores et déjà permis la vente de 40 œuvres.
Si vous souhaitez découvrir ces touchantes photographies, l'exposition restera à l'Hôtel de Ville jusqu'au 19 mars.
"Numéro trompeur" par Élise Juville
Anaïs Schacher