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La première rétrospective de Roman Vishniac est à voir à Paris !

Jeudi 13 Novembre 2014 18:01:00 par actuphoto dans Chroniques

[Sara, assise sur le lit dans un logement en sous-sol, des fleurs peintes sur le mur au-dessus d’elle, Varsovie] vers 1935–1937 © Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography
Il y a quelques semaines, Actuphoto vous faisait http://actuphoto.com/29183-roman-vishniac-en-photo-poche-itineraire-d-un-pionnier-de-la-photographie-documentaire-humaniste.html"> publié chez Acte Sud. Aujourd'hui, les clichés et le travail titanesque du photographe sont à retrouver au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme jusqu'au 25 janvier. Après New York (à l'International Center of Photography en 2013) et Amsterdam (Joods Historisch Museum en 2014) c'est à donc Paris que l'on retrouve l'exposition Roman Vishniac : de Berlin à New York, 1920-1975.


Pour rappel, Roman Vishniac est l'un des photographes qui a le plus documenté la vie juive en Europe, notamment durant la montée du nazisme. De son propre chef ou à la demande d'organisations humanitaires, Vishniac réalisa le « témoignage photographique » des communautés juives avant et après la Shoah. Il est sûrement le plus emblématique des acteurs de la photographie documentaire humaniste des années 1930 mais aussi le plus publié, dès cet époque.


De Berlin à New York : cinquante ans de photographie

Malgré les nombreuses publications de Vishniac, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme explique pourtant qu'une faible partie de son œuvre n'est en réalité connue. Cette exposition vise à montrer la multitude des talents du photographe. Rassemblant environ 220 œuvres, dont beaucoup sont inédites, la rétrospective s'étale sur trois étages et suit à peu près la même trame que le photopoche d'Acte Sud : éléments biographiques et présentation chronologique de son travail. La scénographie de l'exposition et les chapitres du livre sont alors très semblables. La raison en est simple : Maya Benton, conservatrice à l'International Center of Photography (ICP) est l'instigatrice à la fois de l'exposition et de l'ouvrage Roman Vishniac.

Le visiteur découvre ou redécouvre donc cinq décennies en photo. Du Berlin des années 1920 à la vie des peuplements juifs en Europe de l'est en passant par la montée du nazisme et l'émergence du sionisme, jusqu'aux camps de déplacés d'après guerre et les ruines de la capitale allemande, Vishniac est le témoin de la plupart des bouleversements entrainés par la folie nazie. Il immortalise les politiques de ségrégation et la paupérisation des communautés juives d'Europe orientale, mais également l'aide apportée par les associations de défense ou la préparation des jeunes sionistes à la vie en Palestine.


Garçon avec du bois de chauffage dans un logement en sous-sol, rue Krochmalna, Varsovie, vers 1935-1938.
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography



[Jeunes sionistes bâtissant une école et une fonderie tout en se formant aux techniques de construction, Wieringermeer, Pays Bas]
1939
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography


Vishniac, c'est aussi une certaine image de l'Amérique, pour laquelle il embarque en 1941. Il prend en photo l'« American way of life », avec ses night-clubs et ses stars, dont il devient le portraitiste le plus en vogue : Marc Chagall, Albert Einstein... Beaucoup se firent tirer le portrait par le photographe, dorénavant loin de sa Russie natale. Son passage à New York, où lui et sa famille ont désormais posé leurs valises, est l'occasion de photographier ceux qui comme lui, sont des réfugiés et tentent de s'intégrer dans ce nouveau pays. La vie communautaire juive se développe et Roman Vishniac est là pour en témoigner, tout comme de l'immersion de la guerre dans la vie des Américains (soldats en permission, rationnement, etc).



Marc Chagall, New York, 1941.
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography




[Les danseurs Emily Frankel et Mark Ryder, New York]
début des années 1950 © Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography




Des documents inédits

Nous se sommes pour autant face à une simple transposition du livre Roman Vishniac. Certaines photographies exposées ne sont pas dans le livre, les légendes sont détaillées et fourmillent d'informations intéressantes. Le témoignage vidéo de David Ekstein, rescapé du génocide et pris en photo par Vishniac en 1938, est un exemple de l'apport de l'exposition.



[David Eckstein, seven years old, and classmates in cheder (Jewish elementary school), Brod, Czechoslovakia]
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography


 

L'ouvrage publié chez Acte Sud et l'exposition ont un bien un point commun : ils sont la conclusion d'une enquête menée depuis près de dix ans par Maya Benton dans les archives Roman Vishniac conservées à l'ICP. Il en a émergé 30 000 documents comprenant des tirages d'époques, des planches contacts, des négatifs, des fragments de films, des correspondances privées... Ainsi, outre des clichés inédits, l'exposition regorge d'objets et documents d'époque, encore jamais exposés et qui plairont aux passionnés d'Histoire et à tous ceux qui voudraient en connaître plus sur la vie du photographe. On peut par exemple observer les revues dans lesquelles Vishniac fut publié, une lettre qu'il adresse au président Roosevelt, mais aussi les détournements de ses photographies par les nazis dans des livres et des affiches de propagande.



Héliogravure de 1938 dans le supplément du dimanche du quotidien yiddish, Forverts. On peut voir dans ce journal très connu à New York des clichés de Vishniac
 

Le photographe possédait aussi un album, véritable « scrapbook », dans lequel il collectionnait les coupures de presse où apparaissaient ses photographies. Au delà de l'objet de collection, le livre montre comment « le sens et l'utilisation des photographies qu'il a prises des juifs d'Europe orientale ont varié au gré du sort qui leur était réservé » : d'abord commandé dans les années 1930 par les associations juives pour alarmer l'opinion sur la situation catastrophique des juifs, son travail devient tragiquement le dernier témoignage photographique d'un « monde disparu » dans les années 1940.


 


Une page du scrapbook de Roman Vishniac

 

Les panneaux d'exposition « Image de la vie juive dans la Pologne d'avant-guerre » et « Juifs dans les Carpates », qui ont eu lieu en 1944 et 1945 au YIVO à New York sont également montrés au public avec leur légendes en anglais et yiddish. C'est une première depuis la fin de la guerre. Récemment découverts, des morceaux de films tournés par Vishniac sont aussi exposés dans la galerie.



Une des photographies présentées au YIVO en 1944:
"Grandfather and granddaughter"
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography
informations sur la photographie http://actuphoto.com/29183-roman-vishniac-en-photo-poche-itineraire-d-un-pionnier-de-la-photographie-documentaire-humaniste.html">


 


Les travaux du Docteur Vishiac sur l’infiniment petit


Bien peu présentes dans le livre, les photographies du monde microscopique ont une place plus importante au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme. Vishniac, qui a fait des études de biologie et de zoologie, est considéré dans les années 1950 comme un pionnier de la microphotographie et de la microcinématographie. Ses travaux ont servi à des générations d'étudiants en biologie et ont fait l'objet de centaines d'articles de revues scientifiques et de magazines. Ses images ont notamment fait les couvertures de Life, Nature ou Science.
A l'aide d'une salle obscure, le visiteur peut alors observer ses clichés du monde minuscule ainsi que les instruments du « docteur Vishniac » (microscope, lentilles, cartes etc).



Microscope de Roman Vishniac avec ses objectifs



Jérémy Maillet



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© Actuphoto.com Actualité photographique

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