Les Chroniques bolivariennes de Cécile Raimbeau et Daniel Hérard plongent le lecteur en pleine révolution vénézuélienne, au cœur des favelas et autres quartiers populaires. Le pays, renommé en République Bolivarienne du Vénézuéla depuis que Simon Bolivar l'a émancipé des colonisateurs espagnols, est, encore aujourd'hui, marqué par la présidence d'Hugo Chavez, communiste et populiste au pouvoir de 1999 jusqu'à sa mort en 2013.
Les auteurs, tous deux journalistes français, ont voulu dans cet ouvrage opposer les critiques virulentes des occidentaux vis-à-vis du chavisme, aux pleurs des vénézuéliens après la mort de leur dirigeant.
Cécile Raimbeau est une reporter indépendante, travaillant en particulier sur l'impact de la mondialisation néolibérale dans les régions en difficultés comme l'Afrique ou l'Amérique Latine. Daniel Hérard, lui, couvre l'actualité sociale pour la presse française et internationale. Auteurs du livre Argentine rebelle, un laboratoire de contre-pouvoir, ils réunissent une nouvelle fois leurs plumes pour ces chroniques bolivariennes, continuant leur travail d'enquête autour des paradoxes du monde contemporain.
Ils ont donc pris la route pendant plusieurs mois, pour sillonner le Venezuela, laissant de côté leurs préjugés et leurs idées reçues sur Hugo Chavez et sa présidence. A la rencontre des locaux et de leurs témoignages, les deux journalistes ont choisi un camp, celui des supporters de la révolution bolivarienne.
Le lecteur suit le parcours que les auteurs ont effectué quelques mois plus tôt : chaque chapitre de l'ouvrage correspond à une ville, une région, un bout de terre foulé par les journalistes. Les témoignages sont développés, les descriptions précises. Véritable source d'informations sur le chavisme et la société vénézuélienne, les explications parfois trop détaillées risquent cependant de perdre le lecteur. La longueur des textes et le manque d'illustrations sont regrettables. Les quelques photographies du livre, prises par les deux journalistes au fil de leur voyage, sont en noir et blanc, et ne laissent pas réellement transparaitre le quotidien vénézuélien, les couleurs latines, la révolution bolivarienne.
L’ouvrage est de taille moyenne, rectanglulaire à la manière d’un carnet de voyage. Les couleurs vives, de la première de couverture, tranchent avec la sobriété des pages intérieurs. La qualité d’impression est celle d’un roman, et ne met de ce fait malheureusement pas en valeur les photographies. Chroniques bolivariennes est finalement un ouvrage intéressant pour ces histoires qui invitent à la réflexion autour d’un peuple.
Louise Tessier
Chroniques bolivariennes de Cécile Raimbeau & Daniel Hérard
Editions du Croquant
190 pages
24 €