© Edouard Boubat / Gamma - Rapho
Festival Photo La Gacilly rue des Graveurs 56200 La Gacilly France
La Gacilly : le village dans les images !
A la question, comment un village de 2 000 habitants attire chaque année plus de 300 000 visiteurs et connaisseurs de la photographie, je répondrai par la qualité de la programmation, l’originalité de la mise en scène à ciel ouvert, la générosité à offrir le meilleur et la durée des relations avec nos partenaires publics, privés et médias.
Le Festival Photo La Gacilly est devenu au fil du temps un rendez vous unique, porteur pour l’image de la Bretagne et du Morbihan.
Ce succès doit être pérennisé et c’est toute l’importance de créer une relation dans la durée avec les différents publics mais aussi avec nos partenaires qui y contribuent financièrement.
La gratuité a un prix, la générosité a un prix, c’est la force du Festival Photo La Gacilly de pouvoir rassembler toute cette énergie au service d’une simple ambition: offrir le regard des plus grands photographes dans l’espace public.
Les Etats-Unis : le pays invité
Ici, la Terre !
« Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité.» Nous sommes le 21 juillet 1969, il est 3 h 56 en France. C’était il y a quarante-cinq ans. Neil Armstrong vient de poser le pied sur la Lune. Des centaines de millions de téléspectateurs retiennent leur souffle devant l’exploit de la mission Apollo 11. Puis, l’astronaute lève doucement la tête et découvre le spectacle grandiose de cette petite boule bleue, si lumineuse et si fragile à la fois : la Terre. Oubliées les thèses antiques de Ptolémée, les certitudes de Copernic ou la littérature de Jules Verne. Le pari lancé par John Kennedy s’est matérialisé et les Etats-Unis imposent alors leur puissance technologique, leur créativité, leur leadership. Déjà, le 6 juin 1944, en libérant la France puis l’Europe du joug nazi, ils avaient affirmé leur prédominance sur le nouvel ordre mondial. Cette fois, ils démontraient, par la conquête spatiale, que le « rêve américain » était une réalité.
En ce début du XXIème siècle, force est de constater que les Etats- Unis, en quelques décennies, ont profondément bouleversé nos modes de vie, notre culture, nos référents économiques, notre civilisation, notre environnement, notre vision même de l’existence. C’est pourquoi nous avons souhaité placer cette 11ème édition du Festival Peuples et Nature de La Gacilly sous le regard de la photographie américaine. A New York ou Los Angeles, les galeries d’art font la part belle aux nouveaux talents ; plus que centenaire, le magazine National Geographic est une institution qui regroupe les grands maîtres de la couleur ; enfin, Getty Images s’est imposé en une décennie comme la première agence photo du monde... Bien sûr, notre Festival ne perd pas de vue ce qui fait son essence même : offrir en images un regard aiguisé sur le monde, partir à la rencontre des peuples, témoigner des transformations de notre planète, et permettre à tous les amoureux de la photographie de s’interroger sur cette Terre en mouvement, de s’informer, de s’émouvoir, de se révolter ou de s’émerveiller tout à la fois.
Qui sont les Américains ? Comment perçoivent-ils leur territoire ? Quelle vision portent-ils sur la société et sur un espace naturel qui se fragilise ? Pete McBride a passé plusieurs mois à sillonner le fleuve Colorado pour le National Geographic. Depuis sa source dans les Montagnes Rocheuses jusqu’à son embouchure dans le golfe de Californie, il montre combien ces paysages de toute beauté sont désormais menacés par l’assèchement de cette rivière mythique dont l’eau, cet or bleu, est surexploité par les hommes. Brent Stirton, quant à lui, est revenu sur les terres des Navajos, 150 ans après leur «longue marche», quand le gouvernement décida de les exproprier. Il nous offre un parallèle saisissant avec les clichés historiques d’Edward S.Curtis qui les avait immortalisés dans les années 1890 : les premiers natifs du continent américain ont bien du mal à préserver leur identité. Exposé dans les plus prestigieuses galeries d’art, David Maisel, quant à lui, s’est intéressé aux paysages américains modifiés par l’homme. Des clichés pris à 13 000 mètres d’altitude, des mosaïques de couleurs, de véritables tableaux dont il faut s’approcher au plus près pour découvrir la terrifiante réalité. Photographe de renom, passionné par l’Afrique, révolté par la destruction de l’environnement, Nick Brandt se pose à la fois en artiste et en défenseur du monde animal : nous avons souhaité rendre hommage à son combat en présentant ses douze années de travail. Autre spécialiste de la photo animalière, photographe vedette du National Geographic, Michael Nichols a passé une année en Tanzanie à suivre l’existence précaire des ions du Serengeti : un reportage fascinant en partenariat avec le Festival de Visa pour l’Image. Quant à Steve McCurry, légende de l’agence Magnum Photos, il nous présentera comme une invitation à voyager ses plus célèbres icônes : trente années de carrière à capter la condition humaine. Deux hommages, enfin, seront rendus à deux grandes légendes de la photographie outre-Atlantique : Robert Capa, le modèle de tous les photoreporters de guerre, auteur de la si célèbre image du débarquement de Normandie, habillera les rues du village avec des clichés méconnus, ceux d’un monde en paix, loin de la fureur des conflits ; quant à Ansel Adams, le pape de la photographie environnementale et de paysages, nous présenterons une rétrospective de son œuvre sur les grands parcs américains. Et, comme un hommage à une Amérique XXL, les images de la NASA et du premier homme sur la lune s’étaleront en majesté à travers les rues de notre village de La Gacilly. En parallèle à cette programmation américaine, et dans notre volonté toujours affirmée de défendre une photographie engagée, une photographie de proximité, une photographie qui mêle les regards documentaires, historiques et artistiques, nos galeries à ciel ouvert, nos rues et nos jardins resteront le réceptacle de cette diversité.
© Ansel Adams
«Terre de vacances » pour le photographe Georges Mérillon, «Terre d’adoption » pour Patrick Messina, le Morbihan, notre dépar tement, reste à l’honneur grâce au soutien fidèle du Conseil général du Morbihan.
Guillaume Herbaut, l’un des photographes les plus doués de la nouvelle génération présentera ces terres arctiques victimes du réchauffement climatique, qui aiguisent les appétits industriels des grandes puissances et contraignent les populations à modifier leur style de vie.
Floriane de Lassée, toujours sur les routes, à la rencontre des habitants du monde, rentre d’un tour du monde des cinq continents : elle porte un regard poétique, plein d’humour, sur ces hommes et ces femmes que l’on croise au hasard de nos voyages, et qui por tent sur leur tête des bidons d’eau, du bois, de la nourriture, leur vie en somme...
Edouard Boubat, immense figure de la photographie humaniste, fera revivre ces petits moments du quotidien emplis de grâce, de beauté, de poésie et de plénitude intemporelle. Russel James, renommé pour ses photographies de mode avec les plus beaux mannequins, est aussi un amoureux des peuples, un inconditionnel défenseur de la nature : son projet Nomad, que nous vous dévoilons, se compose comme un dialogue des pratiques artistiques avec les communautés autochtones menacées.
Pour la première fois, les amateurs de photographie se verront ainsi exposés, le temps de notre Festival, au travers d’expositions temporaires tout au long de l’été. Des lieux de Mémoire sur lesquels Patrick Tournebœuf, avec une approche documentaire, et Mathieu Pernot, par une vision plasticienne, ont travaillé en donnant leurs regards sur ces bunkers allemands abandonnés au vent et au sable sur nos côtes.
En 2013, pour notre dixième anniversaire, vous étiez plus de 300 000 visiteurs à découvrir notre village et ses expositions. Ce succès est notre plus beau cadeau et nous encourage à prolonger ce sillon de qualité et de confiance que vous nous accordez. Cette année, plus que jamais, La Gacilly restera votre jardin de la photographie.
© Russell James
La Louisiane en Bretagne
Regards sur l’ancienne France
Au cœur des bayous, le Pays Cajun est un labyrinthe de marais et de lacs. C’est sur cette terre belle et mystérieuse de Louisiane, ancienne colonie française découverte en 1684 et revendue par Napoléon aux États-Unis, que des francophones venant de Normandie et de Bretagne s’installèrent au début du XVIIIème siècle. Des Acadiens y trouvèrent aussi refuge à partir de 1765, fuyant le Canada et l’oppression des Anglais. Ces anciens Français n’ont cessé depuis de préserver leurs coutumes et leur langue : une musique, mélange de blues et d’influence africaine créole, une littérature, une cuisine – avec le fameux court-bouillon -, et un folklore, fondé sur une forte tradition orale.
Dans le cadre des accords de coopération entre des artistes de Bretagne et de Louisiane, entre le collectif Nunu et le cluster des Articulteurs, le Festival de La Gacilly a souhaité inviter trois photographes de Louisiane, pour nous faire découvrir cette région d’Amérique si imprégnée de nos territoires. Ainsi, Brian Baiamonte, John Slaughter et Franck McMains nous prêtent leurs regards si différents, sur une région si identitaire.
© Guillaume Herbaut / Institute