© Daido Moriyama
Gabriel Bauret le souligne avec justesse dans sa préface : « Le nom de Moriyama reste étroitement associé aujourd'hui à un style unique et repérable au premier coup d'oeil.»
En effet, le nom de Moriyama sonne pour beaucoup comme une douce musique teintée de noir et blanc. Dans l'ouvrage monographique édité par Actes Sud dans sa fameuse collection « Photo poche », le beauté des images de l'artiste s'étend avec une facilité déconcertante.
© Daido Moriyama
Un panel d'images est proposé dans l'ouvrage. Des photos de rue, propres à l'artiste, mais aussi des nus, qui se mêlent aux images citadines. Comme l'explique Gabriel Bauret, « Moriyama marche donc en photographiant, ou, si l'on préfère, photographie en marchant : une véritable chorégraphie se joue chaque fois qu'il se met en route. Si Shinjuku lui est très familier, il semble qu'il y ait toujours quelque chose de nouveau à découvrir. Et le mouvement s'interrompt seulement quelques instants pour remettre une autre bobine de film dans son appareil. Car la génération à laquelle Moriyama appartient est celle de l'argentique, et son noir et blanc a des qualités plastiques que le numérique ne peut égaler.
© Daido Moriyama
Ecoutons-le s'exprimer sur sa technique et le lien qu'il entretient avec la ville de Tokyo : « Les appareils compacts sont formidables. Ils sont légers, ne coûtent pas cher. On sent que tout est facile et amusant. Je ne sais jamais prendre de photographies compliquées, alors que c'est simple de faire de bonnes photos. Il suffit de ne pas s'arrêter de déclencher. Une fois que je sors dans la rue avec mon appareil en main, je rencontre autant de sujets qu'il y a de grains de sable sur une plage. Tokyo, c'est une mer ou une forêt de sujets attendant d'être photographiés. Je n'ai pas le choix, je dois m'y plonger et m'abandonner à la manière du chien de Pavlov' ».
© Daido Moriyama
Comme toujours dans les ouvrages proposés par la collection Photo poche, le format est traître quant à la quantité d'images qui remplissent ses pages. Assez de photographies pour que les novices ait déjà une idée conséquente de l'étendue du travail de Moriyama, ainsi que pour les convertis pour redécouvrir certaines images incontournables.
Cet ouvrage est donc une très bonne façon de découvrir- ou de redécouvrir – le photographe japonais, sans se ruiner ni trop encombrer sa bibliothèque.
© Daido Moriyama
Daido Moriyama, préface de Gabriel Bauret
Editions Actes Sud – Collection Photo Poche
12,5 x 19 / 144 pages
13 €
Claire Mayer