Zacharie © Alexandra Catiere
La première édition de la Résidence BMW au musée Nicéphore Niépce a d'ores et déjà sa place dans l'univers pourtant vaste des prix photographiques.
L'enjeu est de taille : donner trois mois de résidence à Chalon-sur-Saône à un photographe pour un projet personnel. Le partenariat qui fonde toute cette idée, lie deux entités pourtant relativement opposées dans les faits, le musée Nicéphore Niépce, et BMW Art & Culture. L'heureux lauréat remporte une bourse de 6000 euros, l'édition d'un livre ainsi que l'exposition de son travail aux Rencontres d'Arles et à Paris Photo.
Pour cette première édition, la Résidence BMW au Musée Nicéphore Niépce a récompensé Alexandra Catiere, qui a réalisé, au cours de ces trois mois, un projet photographique intitulé "Ici, par delà les brumes".
Emilie © Alexandra Catiere
Cette jeune photographe de 34 ans, originaire de Minsk (ex-URSS, actuelle Biélorussie), n'en est cependant pas à sa première "victoire" photographique : en 2006 elle remporte le Premier prix au festival de photographie Silver Camera de Moscou dans la catégorie Portrait, et elle a déjà exposé son travail en Europe (galerie Otto Zoo à Milan, mais aussi au festival de la photographie de Rome), à New York (galerie Miyako Yoshinaga) et Moscou (galerie Pobeda).
Le projet qu'elle a réalisé pour la Résidence BMW au Musée Nicéphore Niépce est certes d'un lyrisme envoûtant, mais il manque toutefois au lecteur une certaine cohérence, pour comprendre mais surtout se plonger plus profondément dans l'idée de la photographe. Des images uniquement en noir et blanc, de bonne qualité photographique, mais auxquelles il serait souhaitable d'ajouter des légendes peut-être, une progression sûrement, une harmonie surtout.
Mouchoir blanc © Alexandra Catiere
L'introduction de François Cheval, conservateur en chef du Musée Nicéphore Niépce, est captivante et ouvre notre curiosité, mais ne nous apporte que peu d'éléments sur la démarche d'Alexandra Catiere : "Nous pouvons concevoir que notre existence soit sans intérêt, mais nous ne pouvons nous concevoir comme non-existants. Voilà l'apport de la photographie, nous procurer la preuve d'un destin et d'une filiation. La réalité prisonnière de la feuille de papier prolonge à l'infini du temps un moi qui a déjà vécu et qui prend la forme d'un songe personnel et, d'évidence, intime. ".
Une chose est sûre, les images d'Alexandra Catiere gagnent à être connues, et c'est avec curiosité que le public pourra les découvrir cet été à Arles, et à l'automne lors de Paris Photo.
Claire Mayer
Photos et vignette © Alexandra Catiere