© Françoise Nuñez. Valparaiso, 2011.
Galerie Camera Obscura 268 Boulevard Raspail 75014 Paris France
Après Lucien Hervé, la galerie Camera Obscura présente une exposition collective des artistes qu'elle représente. Autour d'un titre en forme d'hymne à la subjectivité. L'art de voir les choses, expression courante, vient explorer l'un des fondements de la photo : celui du rapport entre l'image et le décor. « On a essayé de montrer un spectre assez large de nos photographes, en excluant des mises en scène qui peuvent éloigner justement de cet art de voir les choses », confie Nico Fosse, assistant de la direction de la galerie. Natures mortes ou paysages, la série présentée distille des scènes, entre froid et chaud, sombres gris et noir et couleurs vives, des impressions livrées par l'objectif.
Rien ne rapproche les gros plans organiques de Denis Brihot, « le photographe des oignons » et les voitures floues de Takuji Shimmura. « Dans la disposition, on a essayé de fonctionner par des associations, des liens plus ou moins visibles entre les travaux des photographes, ce qui n'était pas toujours évident ». Des clichés sans fioriture, qui vont au plus simple, dans l'essence même du but premier de la photo : immortaliser un instant, quel qu'il soit.
Ces scènes de vie, entre les pérégrinations de Françoise Nunez et les portraits de Claudine Doury, ne sont et ne souhaitent qu'être qu'un reflet du réel, à travers une vision personnelle et artistique. « On a voulu d'abord faire un bel accrochage, mais aussi exposer des choses nouvelles, de nouvelles visions à promouvoir de nos artistes », ajoute encore Nico Fosse. Ici, on ne démontre pas, on montre. Une ode à la simplicité et à la beauté première, derrière tous les effets, qui sonne comme un rafraîchissant retour aux sources.
Mathieu Brancourt, le 3 mars 2012.