© Farid Goual
Le week-end du 11 novembre, alors que la capitale bourdonnait autour de Paris Photo, le centre artistique la Bellevilloise accueillait pour la deuxième année consécutive le festival Photo Off, consacré aux photographes jeunes et émergents (http://actuphoto.com/19467-la-jeune-photographie-espagnole-a-photo-off.html). Sans doute plus qu'au Grand Palais, l'ambiance chaleureuse qui régnait à la Bellevilloise était propice aux échanges, et Actuphoto s'est arrêté sur une rencontre singulière.
Le stand de la galerie David Guiraud ne passait pas inaperçu. Habitué à présenter des classiques (Henri Cartier-Bresson, Lilian Bassman, William Klein), M. Guiraud, en activité depuis 1997, a fait une exception en choisissant de mettre en avant le photographe Farid Goual.
Ce passionné des cultures urbaines présentait la série Around Rebellion, réalisée en 2011, à l'occasion du festival de musique Rebellion en Angleterre. L'événement se déroule chaque année aux abords de la ville de Blackpool punks et skinheads de toute l'Europe s'y retrouvent. Ils y partagent leur mode de vie et leur philosophie autour d'un verre de bière et d'un concert.
© Farid Goual
Farid Goual connaît bien ce milieu, qu'il côtoie depuis son adolescence ; skateurs, graffeurs....A l'âge de 24 ans, il quitte Beauvais, sa ville natale, pour entamer un tour du monde en sac à dos. Le voyage durera trois ans ; il en reviendra avec sa vocation de photographe. Il se forme entre les écoles de Londres et Paris, et obtient vite des commandes dans le milieu de la musique. Mais Around Rebellion est « un projet personnel » nous a-t-il confié.
Ses clichés détonnent ; des portraits très colorés où punks et skins se prêtent au jeu de la photographie. « Je n'ai eu aucun mal à les aborder, bien au contraire. » . Cinq jours de travail, dont deux sur le festival et trois dans les rues, et des images qui dépeignent parfaitement l'ambiance festivalière. On retrouve dans ce melting-pot des curieux, des habitués, des sans-le-sou qui espèrent rentrer sans payer et envahir la morose cité industrielle de Blackpool .
© Farid Goual
Il prendra beaucoup de plaisir à photographier cet événement, plaisir ce qui se ressent dans son travail final. La série est un délice : en faisant le choix de mettre en valeur des « rebelles », Farid Goual semble vouloir briser les frontières entre les styles, et au delà, entre les nationalités. « Il y avait des gens de toute l'Europe. Le couple, là, avec le type à la crête orange et la femme aux cheveux blonds, je crois que c'était des suédois. »
Une belle découverte parmi beaucoup d'autres. Dans l'ambiance intimiste et bon enfant de la Bellevilloise, les galeries invitées avaient fait le choix de l'éclectisme, fidèles à la volonté de Photo Off de promouvoir les jeunes talents.
Lise Ménalque, jeudi 17 novembre 2011.
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