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L'exposition photographie de la nouvelle Russie à la Mep décryptée

Mercredi 21 Novembre 2012 13:01:17 par actuphoto dans Expositions Chroniques

Chroniques du 23/06/2010 au 29/8/2010 Terminé

Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France

Nichée en plein coeur du quartier historique et culturel de la ville de Paris La Maison Européenne de la Photographe accueille une exposition sur la photographie russe contemporaine. Ce lieu d'exposition célèbre la photographie contemporaine. Elle propose une grande collection d'oeuvre et abrite une bibliothèque et une vidéothèque. Elle a pour mission de diffuser la photographie russe à un large public. Elle lui offre la possiblilité d'avoir accès aux trois types de supports de la photographie qui sont le tirage d'exposition, la photographie imprimée et le film. Cette multiplicité de support permet à la photographie contemporaine d'aborder tous les styles et de présenter une variété de regards et d'approches. Depuis son ouvertuure en 1996, elle a acceuilli plus de 150 expositions et a attiré plus de 1 500 000 curieux. Sa collection compte plus de 20 000 oeuvres et couvrent une période qui va des années 1950 à nos jours.

Dans le cadre de l'année France- Russie, la Mep rend hommage à la photographie russe contemporaine. La photographie russe contemporaine aborde de nombreux thèmes.

L'exposition «la photographie de la nouvelle Russie » est riche en contraste ce qui peut parfois être déconcertant. En effet, les premières oeuvres proposées nous plonge dans l'univers du photojournalisme et dans celui de la photographie engagée. Cette première partie d'exposition prouve que les photographes russes contemporains s'intéressent de près à l'évolution politique, culturelle et sociale de l'ex Urss mais aussi du monde en général. Pour certains ils ont connu la période communiste. Dans tous les cas ils jouissent d'une certaine liberté de ton. Ils ne sont d'ailleurs pas tendres envers la politique menée par la Russie dans les anciennes républiques soviétiques( Ossétie, Tchéchénie, Ukraine..).

Cette photographie s'oppose clairement à la photographie officielle de l'ère communiste. D'ailleurs elle nait en réaction à ce courant. Les photojournalistes se sentent aisni libre de traiter des sujets sensibles comme la guerre de Tchéchénie, le conflit en Bosnie Herzékovine, en Géorgie ou encore au Tadjikistan. Cependant cette photographie ne peut pas se comprendre si l'on ne connait pas la photographie communiste. En effet elle évoque le passé, s'intègre parfaitement au présent et pose les jalons de l'avenir. Ce courant photographique s'est libéré du carcan soviétique. Il propose des appropches variées de la réalité. La réalité est dévoilée sous différents aspects. Michai Evstafiev et Yuri Kozyrev sont dans cette vaine en suivant les traces de grands photojournalistes comme Albert Londres ou Robert Kappa.

A l'époque de l'ère soviétique l'agence Tass est la seule source d'inforamtion qui détient le droit de renseigner les médias soviétiques. D'ailleurs Michail Evstafiev connait bien cette période. Il a notamment couvert la guerre Urss Afghanistan qui s'est déroulée de 1980-1988. A cette époque il travaillait pour l 'agence Tass. Il a donc vécu ce conflit en tant que journaliste mais aussi en tant que soldat.

Aujourd'hui Tass est l'une des trois grandes agences de presse russe aux côtés de Ria Novosti et Interfax.

Dans un deuxième temps l'exposition nous donne à voir des photographies sociales. Ce courant photographique propose une étude sociologique lorsque elle s'intéresse aux moeurs des russes et à leurs vie quotidienne. Elle illustre une Russie où les inégalités sociales sont pregnantes. Elle reflète donc une réalité sociale complexe où le capitalisme irréfréné demeure roi. La richesse se mélange à la pauvreté.Cette réalité brutale transparait dans la photographie sociale A travers les clichés de Michukov, on peut étudier l'évolution de la famille. Par ses clichés Igor Mukhine s'attache à dépeindre une Russie à deux visages. D'un côté la Russie qui reste attacher aux vestiges d'un communisme qui n'est pas totalement mort. Cette Russie semble nostalgique du passé. Ce passé résiste au présent. Quant à l'autre Russie, elle est tournée vers le capitalisme. Ces deux visions s'opposent autant qu'elles se rejoignent. Les clichés de Moukhine dénonce cette dichotomie. A travers sa série de photographies «  relations », Nicolai Bacharev s'évertue à dévoiler le visage d'une nouvelle Russie qui se détache de ses tabous. Il étudie avec grand intérêt les relations humaines et la sexualité qui était jusqu' alors des sujets tabous dont on ne parlait guère. La photographie russe contemporaine se focalise sur l'individu et les individualités. L'individu s'impose par rapport au collectif. Cette réalité individuelle a malgré tout une résonnance collective.

.Pour illusttrer cette réalité en perpétuel mouvement, la forme la plus plebiscitée est celle du reportage photographique. Ce support visuel présente l'image d'une Russie en perpétuelle ébullition quelle soit sociale ou politique.

Dans un dernier temps, l'exposition nous propose des photographies plasticiennes. Le Groupe AEF+F correspond à ce courant photographique. Il illustre bien ce qu'est la photographie russe contemporaine. Ce groupe composé de photographes mais surtout d'architecteS prouve que la photographie russe contemporaine s'est construite sur un mélange des genres et surtout sur un mélange de parcours. Vladimir Friedkes apporte son expérience de photographe pour présenter des projets riches et originaux. Comme tous les genres photographiques précédents la photographie plasticienne met en avant l'individu et plus particulièrement les enfants et les adolescents. A travers leurs clichés on peut percevoir l'évolution de la jeunesse russe. A certains égards, ce courant photographique se rapproche de la photographie sociale.

Par leurs différentes approches de la réalité, tous ces photographes dévoilent une vision particulière de la Russie. Souvent, elle s'avère critique et quand elle ne l'est pas elle cherche juste à montrer que la société russe contemporaine se différencie très clairement de la société communiste.

Pour que vous vous rendiez compte de la richesse de l'exposition je vais vous proposer quelques photographies qui illustrent la multiplicité des courants qui composent la photographie russe contemporaine.

Michail Evstafiev et Yuri Kozirev sont les meilleurs représentants de ce qu'est devenu le photojournalisme russe. Tous deux ont vécu la période communiste et l'après communisme. Ainsi ils ont connu la période où Gorbatchev a mis en place la Pérestroika et la Glastnost. Ces décisions politiques ont marqués le début de l'ouverture de l'URSS mais ont surtout mis en évidence les premières failles du système bureaucratique communiste. Par leur regard aguerri sur la situation politique en Russie, ils nous font prendre conscience des vieux démons de la Russie. Bien que les anciennes républiques soviétiques soient devenues indépendantes, elle restent une chasse gardée du « grand frère russe ». Ainsi le gouvernement russe s'octroie un droit de regard sur des décisions politiques ou sur l'organisation d'élections. Il va même jusqu' à proposer un candidat pro- russe. La révolution en Ukraine ou en Géorgie. Mais le conflit qui demeure le plus marquant par sa complexité est celui de Tchéchénie.

Staffe Jessica


Une expo, des regards, un décryptage

 

  
Mikhail Evstafiev Russian Tanks pollout in Afghanistan in 1988.


La première photographie que j'ai choisi est une photographie de Mikhail Evstafiev qui a été prise pendant la guerre Russie Afghanistan. Bien qu'elle ne concerne pas directement notre période, elle reste emblématique de l'engagement des photojournalistes. J'ai fait ce choix pour montrer qu'il existe un lien entre les deux photojournalismes russes: celui de la période communiste et celui d'aujourd'hui. Bien qu'ils ne combattent plus les mêmes ennemis, il s'attache toujours à dénoncer l'attitude abusive du gouvernement russe. D'ailleurs le conflit qui a opposé la Russie et l'Afghanistan est le dernier affrontement est- ouest de la guerre froide. L'Union soviétique s'opposait à son grand rival américain qui soutenait les moujahidins afghans dont faisait partie Ben Laden. Ainsi cette guerre a encore des incidences dans le monde d'aujourd'hui. Ce cliché peut être compris aussi comme un clin d'oeil de Michail Evstafiev à son engagement dans l'armée russe pendant ce conflit.

Dans ses travaux photographiques récents Yuri Kozyrev s'est intéressé à la chute des Talibans. Juste après les attentats du 11 septembre, il s'est rendu très rapidement en Afghanistan pour suivre la guerre en Afghanistan et la chute du gouvernement taliban.Yuri Kozirev montre que la question afghane demeure au coeur des préoccupations politiques internationales.On peut donc dire que ces deux projets rejoignent. La chute du communisme a juste conduit les américains à combattre l'ennemi qu'ils ont financé dans le passé. On peut donc dire que ce projet photographique répond à celui de Mikhail Evstafiev. La photographie de Yuri Kozyrev que j'ai choisi d'étudier est celle qui a reçu l'award de la photographie de l'année 2009 dans la catégorie « new picture story » (voir agence Noor). Cette reconnaissance honorifique rend hommage à la brillante carrière de photojournaliste de Yuri Kozyrev. Elle est représentative de l'engagement de Yuri Kozyrev. Elle démontre une fois de plus que les photojournalistes d'aujourd'hui veulent mettre un point d'honneur à dénoncer l'abus de pouvoir dont la Russie a fait preuve en Ossétie du Sud.

 

Tskhinvali Ossétia August 12 2008: Yuri Kozyrev


Comme dans la photographie de Mikhail Evstafiev on remarque la présence de tanks russe qui symbolisent la guerre. On apperçoit des corps de civils ossètes qui jonchent le sol. Ces morts rendent compte de la brutalité des combats. Ce cliché remet en cause cette guerre menée en Ossétie du Sud par Vladimir Poutine. Elle traduit une prise de position forte de la part de Yuri Kozyrev.

D'ailleurs de nombreux journalistes se trouvent confrontés à des problèmes pour exercer leur profession dans les anciens satellites voviétiques. Anna Politkovkaia fait partie de ces journaistes qui se sont retrouvées à être des victimes collatérales des guerres que mènent impunément la Russie en Tchéchénie. Par leur engagement professionel les photojournaistes cherchent à ce que la Russie contemporaine se débarrassent de ses vieux démons soviétiques et fasse réellement table rase du passé en respectant totalement l'indépendance des anciennes républiques soviétiques.

La photographie sociale est peut être considérée comme une radioscopie de la société russe contemporaine. Mishukov représente très bien ce courant. Son étude sociologique s'est construite sur 70 familles moscovites. Vladimir Mishukovs'est littéralement emparé de l'intimité de ces familles. Il s'est approprié des morceaux de leurs vies familiales. Vladimir Mishukov s'est imprégné de ces instants pour nous transmettre une certaine vision de la famille russe qui oscille entre tradition et modernité. Ces clichés variés contribuer à montrer une richesse sociale dont on a pas pas forcément conscience. Cette approche apporte une vision différente de la société russe. La vision de Vladimir Mishukov s'oppose donc à celle de Mukkhin.

 

Vladimir Michoukov  Famille d'un fermier russe

Cette photographie en noir et blanc représente une famille de fermier. Elles est prise en extérieure pour mettre en évidence l'entrée de la ferme. Cette représentation s'éloigne des vieilles représentations des fermiers et montrent ainsi que les classes sociales évoluent avec le temps qui passe. Malgré tout on retrouve les clichés des familles de fermiers. En effet, ils ont quatres enfants. Cette famille nombreuses reste donc dans la tradition des familles paysanne. Malgré tout on remarque que l'un des enfants portent des baskets et en portant attention à leurs vêtements on remarque qu'ils ne doivent aps appartenir à une classe pauvre. Cette famille reste à la fois attachée au passé tout en vivant dans leur époque symbolisé par le capitalisme.

 

Vladimir Michoukov Famille d'un administrateur de site sportif.

Cette photographie est prise en intérieur. Cet intérieur est simplement agencé.Il représente une famille d'un adminsitratuer d'un site sportif. D'ailleurs leurs tenues est plutôt en adéquation avec ce qu'ils représentent. Elles sont composées de vêtements simples qui ont une connoatation sportive et jeune. Ces tenues décontractées renvoient à leur fonction sociale.

Vladimir Michoukov

 

Cette photographie me semble intéressante à divers points de vue. Elle confronte deux familles différentes. On peut considérer que la famille de gauche représente la tradition et celle de droite la modernité. Le cliché de gauche met en scène la famille d'un officier. D'ailleurs, l'officier est placé au centre de la famille. Il incarne le pilier de la famille traditionnelle. D'ailleurs c'est le seul à être assis. Cette partie de la photographie inspire de la froideur et nous rappelle la période communiste.

L'autre famille au contraire respire la modernité. En effet ils sont tous assis côte à côte. Ce cliché laisse transparaître de chaleur humaine et familiale. A travers ce vis- vis on se rend compte de l'évolution des moeurs familiales russes. Les clichés de Nicolai Bakharev sont dans la même lignée. A travers l'étude des relations humaines il cherche à montrer l'évolution des moeurs et la levée de certains tabous. Ainsi les travaux de Vladimir Mishukov et ceux de Nicolai Bakharev traduisent la même réalité sociale.

Nicolas Bacharev a un parcours atypique. Il a d'abord travaillé dans une industrie métallurgique avant de travailler en tant que photographe amateur. Ces oeuvres furent exposées pour la première fois à la Pérestroika. A l'époque de nombreux critiques lui ont reproché son trop grand naturalisme. D'ailleurs la photographie que j'ai choisi rentre clairement dans la catégorie des clichés naturalistes

Nicolai Bakharev

Cette photographie de Nicolai Bakharev révèle l'évolution des moeurs que l'on avait déjà pu entrevoir dans les clichés de Mishukov. La différence flagrante que l'on remarque est que le photographe ose photographié des corps dénudés ( torse nu). L'homme tient son enfant nu dans ses bras. Quand à la femme elle porte une tenue qui illustre sa féminité. Ils sont assis par terre ce qui dépeint un certain retour aux sources. Ce cliché dévoile une famille qui semble libérée de tous ses complexes et de tous ces tabous.

 

Private Moon, Léonid Tishkov et Boris Bendikov

Léonid Tishkov fait partie de l'union des journalistes depuis 1986 et de l'union des artistes depuis 1984. Quant à Boris Bendikov il a participé à de nombreux projets artistiques et commerciaux pour des magazines, des studios de mode et de design. Il a aussi travaillé pour des agences de publicités. Ils ont su allier leurs parcours pour présenter un projet photographique original: Private Moon Dans leur série private moon Léonid Tischkov et Boris Bendikov nous offre une vision nocturne et féérique de Moscou. Elle nous propose la rencontre de l'homme avec l'astre divin. Ce projet photographique s'est établit sur deux ans et allie la photographie et la poésie. Avec leurs photos on touche du doigt l'onirisme. La lune est un astre qui a toujours fasciné et fait fantasmer l'homme. Leurs photos reflètent la grandeur de Moscou. Au premier plan on apperçoit la lune. Elle illumine la terrasse d'un hôtel. Elles renvoient au côté romantique des toits des villes et mettent donc en scène les toits de Moscou. Si on part de ce principe on peut alors avancer que la lune phosphorescente est utilisé comme logo de l'hôtel. Dans ce cas ce cliché reflèterait le capitalisme. L'homme debout sur la terrasse serait donc un touriste qui profite de cette vue idyllique souvent utilisée pour constituer des cartes postales.Cette lune qui scintille apporte une certaine luminosité qui se reflète dans les eaux moscovites. A l'arrière plan on distingue le coeur économique de la ville moscovite. Ces lueurs lointaines renvoyer à la densité de la capitale et à sa frénésie. Elles transcrivent l'activité économoique et la densité humaine. Sans savoir qu'elle représente Moscou on pourrait penser que ce cliché dessine les contourne d'une autre grande ville.

AES+F, Last Riot

 

Pour parler de la photographie plasticienne, j'ai choisi une photographie du Groupe AES+F. Cette rencontre d'artistes démontre que la scène culturelle moscovite propose des projets originaux. Ce collectif est créé en 1995 autour de trois architectes:Tatiana Arzamasova, Lev Evzovitch et Evgeny Svyatsk . Ensuite Vladimir Friedkes les a rejoint. La série photographique last Riot a succédée à la vidéo du même nom. Ce mélange des genres et de supports placent le Groupe AES+F comme l'un des meilleurs représentants de la photographie plasticienne russe.

Aux premiers coups d'oeil cette photographie semble nous proposer un paysage virtuel. Mais en l'examinant plus en détail on se rend compte que ce cliché nous offre une vision apocalyptique du monde et des relations humaines. On y voit six adolescents qui paraisent totalement perdus et happés par le monde qui les entoure. On apercoit une bouteille d'Evian et une figurine Hello Kitty. Ces deux marques nous ramène au capitalisme qui se caractérise par une consommation excessive. Dans leurs dos on distingue un avion. Celui-ci évoque la situation de combat.

L'exposition «  photographie de la nouvelle Russie » est donc diversifiée et démontre que la photographie russe contemporaine peut-être utilisée comme reflet de la société russe contemporaine. Ce miroir déformant dépeint un engagement artistique, créatif voire politique de la part de toute cette génération de photographes.


Staffe Jessica

 


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© Actuphoto.com Actualité photographique

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