Après 130 jours de voyage, les roues de Pianotrip foulent désormais le bitume Bulgare. En ce moment, elles parcourent les ruelles de Sofia. Guillemette et Christophe continuent de créer des tableaux musicaux sur les paysages qu’ils traversent. Un tiers du tour d’Europe a été réalisé, les 5 sens grand-ouverts avec l’ envie de poser les 170 kg du piano dans des lieux toujours plus improbables.
Les premiers 1500 km du périple ont été l’occasion de tester la rudesse de l’hiver français, les ponts vénitiens, quelques massifs montagneux du Péloponnèse, la crise grecque en direct d’Athènes, les chiens errants des Balkans, et tant d’autres choses. L’expérience quotidienne est vécue au pied de la lettre, entre le « Soyons réalistes, exigeons l’impossible » du Che (sorti de son contexte politique) et « On naît au jour chaque matin » de Ionesco. On peut d’ ailleurs suivre sur www.pianotrip.com leur quotidien et les Pianotrips en images .
Le duo de voyageurs avance au rythme du tricycle électrique transportant le piano. L’étape la plus sportive aura été l’ascension de la montagne du Rila, accrochée à la Chaîne des Balkans. 1300 m d’altitude durement gagnés en 3 jours d’ ascension, où les panneaux solaires, r’ecemment recus, les ont sauvés sur les premières routes perdues, sans courant. La rencontre entre le piano-vélo et les habitants continue d’enrichir l’aventure. Que ce soit au détour d’une rivière ou dans un petit village à flanc de montagne, la surprise reste totale pour ceux qui la croisent.
L’action de poser un piano exactement là où on ne l’attend pas s’est transformée en aventure Road Trip, humaine et géographique.
« Dans Pianotrip, il y a du challenge sportif, de la création, de l’innovation, une réflexion sur l’environnement... Mais bien plus que chacun de ses aspects, l’aventure a pris le pas sur tout, entre réalité contemporaine, monde des possibles, rêve et rapports au monde. Au jour d’aujourd’hui, nous vivons un film à ciel ouvert, au carrefour d’une réalité fragmentée, plurielle, qui nous ouvre brièvement ses portes», explique Christophe.
« Faire le choix de porter au quotidien 250kg, c’est un acte engagé, total. Et il faut beaucoup d’amour et de rage pour faire voyager un piano hors de ses murs, cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique » ajoute Guillemette. « C’est tracter de tout son corps et par tous les moyens l’envie d’exulter, l’envie de se sentir en vie. Avoir la carte, et continuer, avec ce que l’on a. Voilà pour l’essentiel. » Au cours des 15 derniers jours, Pianotrip a été reçu lauréat de deux nouveaux prix : La Mairie de Paris (bourse Paris Jeunes Aventure), ainsi que La Guilde Européenne du Raid. Une reconnaissance qui va permettre aux jeunes pianotripeurs de maintenir plus sereinement leur cap jusqu’au mois d’octobre. Les prochaines étapes se profilent, Cap sur la Roumanie et la Serbie, pour piano-rouler enfin sur les rives du Danube !