Le monde de la photographie professionnelle en très grande souffrance ! Et le problème n'est pas aussi "rentable" médiatiquement et politiquement que les frasques "des bleusailles du football français", en Afrique du Sud, pour faire déplacer très vite (et parader) des ministre(s) bavards. Idem pour la plupart des médias qui, pour des "historiettes de footballeurs" s'en donnent à coeur joie et à l'infini. Alors il faut bien commencer et/ou continuer à se défendre et à se battre nous-mêmes, dans et avec le milieu photo français pour tenter de rétablir du sérieux dans nos métiers. Si je ne suis pas en Afrique du Sud, pour y faire des photos, ce qui serait la logique pour moi et mon Agence de sport, c'est qu'investir aujourd'hui dans nos métiers et dans la photographie, c'est pire que de jouer à la roulette russe... Ce n'est pas normal. Et de ça, la ministre des Sports, elle s'en fout (et celui de la Culture ?). Pour qu'ils bougent très vite le petit doigt, il faudra peut-être devenir un jour aussi vulgaire qu'un footeux ?
- L'évolution depuis 10 ans de nos métiers de photographie de presse et autres professions photographiques (...) est plus que sinistre à beaucoup de points de vue. Lors de mes débuts (c'était il y a longtemps, 1977, et hier à la fois !), il suffisait d'en vouloir très fort (vocation ?!), d'avoir un début de talent, du bon sens, de travailler pied au plancher pendant quelques années... et les bons résultats s'accumulaient très régulièrement ! Ensuite, connaissance du métier, "talent", travail (beaucoup), réputation, faisaient le reste (...). Il y avait des règles et des "tarifs" sérieux et respectés par la plupart des clients (presse, édition, publicité). Les photographes auteurs et les bonnes agences françaises d'alors n'avaient pas besoin de casser les prix trop exagérément pour exister. Presse Sport, DPPI... dans notre domaine (le sport), nous cassaient bien les pieds... et surtout les prix, mais pas au-delà de 50% je pense (?). Bref, l'Agence de Presse Vandystadt durant toutes les années 90, c'était à +/- 7500 € près, un chiffre d'affaires de 150000 € mois, de façon absolument linéaire, autant d'ailleurs que l'était notre régularité de travail et de production (12-15-18 salariés, dont 6 photographes "Vandystadt" avec carte de presse) ! Avec l'arrivée des "marchands de cartes postales" qu'étaient Getty et Corbis (USA) au début et ensuite, très vite, avec le rachat (très cher et cash) des meilleures Agences photographiques et de presse en France et dans le... monde, vers 2000, la descente aux enfers de la profession a commencé (en France et dans le monde entier). Ils ont vendu des "images" comme de la lessive, avec un marketing de bazar, avec promos et remises de "prisunic" de - 20%, - 50%... et pire encore. D'autres "foireux" sont arrivés en nombre toujours croissant, jusqu'à Fotolia... et nous avons atteint le point en dessous de 0 de la... connerie. La plupart des "clients" ont profité et profitent actuellement de "l'aubaine" à fond et + encore avec, aujourd'hui, les photos gratuites des "touristes" (que je ne mélange pas avec les "vrais Amateurs" passionnés qui sont aussi souvent de très bons "photographes" ). Bref, le métier est totalement dérégulé et tout est à... refaire ! C'est pour cela que nous nous battons aujourd'hui... Ce sera très long et très dur, mais rien n'est jamais fini, ni impossible... La vie et la survie de milliers de photographes pros, d'aujourd'hui et de demain, dépend de la "lutte" de quelques-uns aujourd'hui et, nous l'espérons, de beaucoup plus dès... demain ! Il y a une très grande urgence." (...).
- Je constate tous les jours, que la plupart des gens et même beaucoup de pros ignorent encore ce qui se passe, ce qui se dégrade de plus en plus quotidiennement. Et les batailles de "libérations" viennent toujours avec la connaissance et la prise de conscience des dangers existants et à venir pour... eux et pour nous tous.
Alain Peyrefitte (le ministre de De Gaulle), a écrit son livre... "Quand la Chine s'éveillera...", il y a 37 ans. C'était une évidence... Mes 5 enfants ont entre 25 et 35 ans... L'évidence pour eux, c'est de ne pas vivre plus mal et surtout plus cons demain qu'aujourd'hui !
- Je ne pratique jamais la "langue de bois", et Daniel Castets dans sa " Grenouille" non plus. Et ce que nous disons et écrivons l'un et l'autre est le fruit de l'expérience, du sérieux, vérifié et frappé du sceau de la vérité et de la sincérité. A quoi bon réciter et écrire des mièvreries lénifiantes sur la photographie, quand tout un métier, toute une profession et tellement de créations et de talents sont bafoués et détruits sur l'hôtel d'un "veau d'or" pervers par... quelques "rapaces" venus d'ailleurs... et par contagion, ici et maintenant... au-dessus de nos têtes et sous nos propres pieds ! " (...).
- C'est dire si le métier est "dézingué" par certains (nombreux) et totalement dérégulé pour les photographes pros et TOUTES les Agences sérieuses... Pour vivre de la photo, il faut compter maintenant non sur le sérieux, le talent et le travail, mais sur la... chance ! C'est le "PMU", et moi, je ne suis pas joueur ! (...).
© Daniel Castets
© Gérard Vandystadt / Photographe