
Nouvel épisode dans la lutte qui oppose les professionnels de la photographie au Ministère de l'Intérieur autour de la défense de la photo d'identité professionnelle : l'Association pour la Promotion de l'Image (API) publie dans le Journal Du Dimanche du 18 avril 2010 une lettre ouverte au Président de la République.
Pour revenir sur les origines de cet affrontement : http://www.actuphoto.com/13878-ecarter-la-menace-des-faussaires-oui-mettre-en-danger-8500-emplois-en-france-non.html de notre article précédent.
Rappel des faits : il y a bientôt deux ans et pour répondre à l'objectif européen imposant l'utilisation de passeports biométriques dans les pays de l'Union, un décret national autorise les mairies à réaliser elles-mêmes les photos d'identité : 8500 emplois de professionnels de la photographie, dont la photo d'identité représente parfois 25 à 30 % du chiffre d'affaire, se retrouvent en danger. L'API estime aujourd'hui que depuis un an, 300 boutiques de photographes ont ainsi fermé en France… Alertés du déséquilibre créé par cette mesure (entre les différentes mairies, plus ou moins bien équipées, et entre mairies et photographes qui subissent une concurrence déloyale), l'API et le Ministère de l'Intérieur lui trouvent des aménagements : ainsi, l'API obtient que les mairies puissent décider elle-mêmes de faire les photos d'identité ou non : sur les 2000 mairies agrées, 1000 décident de ne pas prendre les photos elle-mêmes.
Le Ministère propose ensuite une alternative au système actuel : le SIAP (validation de la prise de vue en ligne par le professionnel agréé et transmission du fichier vers un site sécurisée du ministère). L'API l'accepte à une condition : que les mairies retirent les appareils dont elles disposent actuellement.
Une condition qui n'est aujourd'hui toujours pas remplie. Ce qui incite Marc Héraud, Secrétaire Général de l'API, à publier dans le JDD une lettre ouverte au Président de la République,dans laquelle il constate le peu d'avancées du dossier malgré le soutien de parlementaires et un recours déposé au Conseil d'Etat. Après avoir déploré l'atteinte porté au secteur de la photographie professionnelle par cette mesure, Marc Héraud dénonce, derrière des mesures administratives injustifiées, la volonté d'un "fichage visuel" : "Edvige a fait des petits !", affirme-t-il, tout en s'attristant de la disparition des "boutiques photos de nos centres-villes, cabines publiques, albums photos de mariage et de familles".
"La France a inventé la photographie, ne tuez pas ses photographes", conclut le représentant de l'API. Une réaction rapide s'impose en effet pour enrayer le mouvement et protéger le secteur de la photographie professionnelle. Les récentes initiatives du Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand en soutien à la photographie française (création de la Mission Photographique, soutien au rachat des agences du groupe Eyedea...) trouveront-elles un écho au Ministère de l'Intérieur ou auprès de Nicolas Sarkozy ?
Pour lire la lettre de Marc Héraud, Secrétaire Général de l'API : http://www.sauvonslesphotographes.fr/Presse/lettre%20ouverte%20president%20de%20la%20republique.pdf
Antoine Soubrier
Pour revenir sur les origines de cet affrontement : http://www.actuphoto.com/13878-ecarter-la-menace-des-faussaires-oui-mettre-en-danger-8500-emplois-en-france-non.html de notre article précédent.
Rappel des faits : il y a bientôt deux ans et pour répondre à l'objectif européen imposant l'utilisation de passeports biométriques dans les pays de l'Union, un décret national autorise les mairies à réaliser elles-mêmes les photos d'identité : 8500 emplois de professionnels de la photographie, dont la photo d'identité représente parfois 25 à 30 % du chiffre d'affaire, se retrouvent en danger. L'API estime aujourd'hui que depuis un an, 300 boutiques de photographes ont ainsi fermé en France… Alertés du déséquilibre créé par cette mesure (entre les différentes mairies, plus ou moins bien équipées, et entre mairies et photographes qui subissent une concurrence déloyale), l'API et le Ministère de l'Intérieur lui trouvent des aménagements : ainsi, l'API obtient que les mairies puissent décider elle-mêmes de faire les photos d'identité ou non : sur les 2000 mairies agrées, 1000 décident de ne pas prendre les photos elle-mêmes.
Le Ministère propose ensuite une alternative au système actuel : le SIAP (validation de la prise de vue en ligne par le professionnel agréé et transmission du fichier vers un site sécurisée du ministère). L'API l'accepte à une condition : que les mairies retirent les appareils dont elles disposent actuellement.
Une condition qui n'est aujourd'hui toujours pas remplie. Ce qui incite Marc Héraud, Secrétaire Général de l'API, à publier dans le JDD une lettre ouverte au Président de la République,dans laquelle il constate le peu d'avancées du dossier malgré le soutien de parlementaires et un recours déposé au Conseil d'Etat. Après avoir déploré l'atteinte porté au secteur de la photographie professionnelle par cette mesure, Marc Héraud dénonce, derrière des mesures administratives injustifiées, la volonté d'un "fichage visuel" : "Edvige a fait des petits !", affirme-t-il, tout en s'attristant de la disparition des "boutiques photos de nos centres-villes, cabines publiques, albums photos de mariage et de familles".
"La France a inventé la photographie, ne tuez pas ses photographes", conclut le représentant de l'API. Une réaction rapide s'impose en effet pour enrayer le mouvement et protéger le secteur de la photographie professionnelle. Les récentes initiatives du Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand en soutien à la photographie française (création de la Mission Photographique, soutien au rachat des agences du groupe Eyedea...) trouveront-elles un écho au Ministère de l'Intérieur ou auprès de Nicolas Sarkozy ?
Pour lire la lettre de Marc Héraud, Secrétaire Général de l'API : http://www.sauvonslesphotographes.fr/Presse/lettre%20ouverte%20president%20de%20la%20republique.pdf
Antoine Soubrier