L’arrivée de l’été a inspiré à l’américaine Dorothy Polley une exposition pétillante et colorée sur le thème de la musique : Art&Music. Jusqu’au 13 septembre donc, les musiciens et leur art s’invitent à la Dorothy’s gallery située rue Keller à Bastille.
Jim Morrison, Jimmy Hendrix, John Lennon et Mickaël Jackson -pour ne citer qu’eux- s’y sont donné rendez-vous. Des photographes comme Philippe Levy-Stab, Laurent Abecassis, Patrice Tourenne ou encore l’américain Jonathan French sillonnent le monde avec les grands groupes de Jazz New-Yorkais afin de proposer à la vente, dans la galerie, des tirages en édition limitée et à des prix abordables. En live ou en studio, ces clichés noir et blancs des musiciens stars comme Wayne Shorter ou Bobby Watson retranscrivent toute l’ambiance feutrée du Jazz. Chaque photographie est une pièce de collection réalisée en argentique et développée par le photographe lui-même, une façon pour les collectionneurs d’acquérir des œuvres d’art authentiques.
Dans la première salle, les artistes rendent un hommage poignant au roi de la Pop. Peintures, sculptures, illustrations à l’effigie de Mickael Jackson sont trônent fièrement sur les murs. Et si l’exposition peut sembler en l’honneur du chanteur décédé début juillet, en réalité, il n’en est rien. « Les artistes ont spontanément créé des œuvres sur Mickael Jackson » nous explique Dorothy, « c’est un sujet qui leur a parlé, mais à l’origine l’exposition n’est pas sur Mickaël Jackson. »
«Art and Music : Tribute to Mickaël Jackson » s’est donc imposée dans l’exposition. Car MJ est une légende pour tous mais rarement la même pour chacun. Les artistes de la galerie ont en effet une approche très différente du sujet et du personnage.
Pour l’illustratrice de Charlie Hebdo, Coco, Jackson a inspiré l’art en général : la danse, la photographie, le dessin.. « Son visage est facile à caricaturer, c’est un peu comme de la pâte à modeler, on en fait ce qu’on veut. Mais attention, ce n’est pas péjoratif ! ». En revanche, si Cyril Anguelidis est d’accord pour dire que la musique a belle et bien évolué avec MJ, les autres arts n’en ont que peu été inspirés.
Autre fait remarquable : la plupart des artistes ont choisi de représenter Mickaël Jackson à la période charnière de sa vie, à son apogée, avant l’extrême de la chirurgie esthétique. Un désir commun de garder cette image surréaliste et mystique du roi de la Pop malgré les controverses dont il a fait l’objet.
Dans les différentes œuvres exposées, les couleurs sont étonnantes. Serait-ce une marque de fabrique des artistes de Dorothy ? Les portraits de MissPépette, agrémentés ci et là de paillettes enfantines, sont comme une explosion de couleurs. Elle aime le psychédélique et le street art, son tableau de Jimmy Hendrix en témoigne. De même pour les tableaux qu'Isabelle Turover expose dans la galerie : ses portraits numériques de Jim Morrison et de Mickaël Jackson mis en situations regorgent de références culturelles fortes et de couleurs très marquées.
La photographie est au centre de l’exposition puisque la plupart des artistes présentés travaillent à partir d’images pré-existantes. Comme une récurrence, les photographies de Mickael Jackson et des autres sont des clichés célèbres mais retrouvent, grâce au travail des artistes, un souffle nouveau, une renaissance. « Feel free » comme le dit Cyril Anguelidis dans son tableau.
Si vous n’avez pas le temps d’y faire un tour, vous pouvez toujours retrouver les artistes sur leurs sites personnels et leurs œuvres sur le site de la galerie.
En résumé, l’exposition est un vrai bol d’air dans la grisaille parisienne et les talentueux artistes sont sans nul doute la relève de l’art contemporain. A ne pas manquer.
Cassandre DESSARTS