"L’ébauche d’une narration semble se heurter au côté mat, frontal, obstiné et littéral de ce qui nous est montré : terrains vagues, âmes vagues, lieux et êtres à l’abandon, remparts lisses et aseptisés, lambeaux de ville qui s’épient ou se défont, d’une nature qui se cherche, sous une lumière crue presque irréelle ou dans la pénombre. Mais c’est précisément à cela que tiennent les ambiances cinéma des photos de Mazzoni, à cet entre-deux, à cet imprévisible côté chien et loup qui transfigure – ou mieux, imprègne – le banal : un univers familier mais en décalage, une « inquiétante &e...
L'univers de l'artiste, à la fois étrange, inquiétant et menaçant, est mis en lumière à travers des photographies de terrains vagues, de lieux et d'êtres à l'abandon, de rues désertes, etc. Ces images questionnent le récit et la direction du regard....
De tout temps, les accords commerciaux et diplomatiques et les voyages qu’ils génèrent ont entraîné dans leur sillage des échanges culturels. En 1866, au moment où le Japon s’ouvre aux relations commerciales avec l’extérieur, la Belgique est parmi les premiers pays à établir des relations diplomatiques avec cette nation. Les liens économiques vont rapidement s’intensifier et la Belgique devient, au tournant du siècle, alors qu’elle est une importante puissance économique mondiale, son 3e partenaire commercial.
© Sélim CHRISTAENS, "Kodomokyojin", 2012
De longue date, le Japon a exercé une forme de fascination sur les pays occidentaux. Autrefois, c’est essentielle...
Soliloque optique
Soustrait au regard mais soumis à l’intensité du visible.
Ce paradoxe pourrait servir d’entrée dans le monde de Michel Mazzoni. Tout semble y avoir disparu, les êtres ne laissent que les traces de leur passage ou bien, lorsqu’ils se manifestent, l’occultation des visages - toujours féminins - expose dans cette indifférence feinte l’écran sur lequel peut se projeter le désir.
Il s’agit d’un voyage initiatique autant que d’une fuite dans la mémoire : des images de traverse. De ce qui est traversé : chemin, couloir, percée, sente, escaliers et trouées, routes. Toujours des images mentales, d’un noir et blanc iridescent jusqu’à l’éblouissement parfois - images qui nous viennent après un ef...
« Le célèbre soleil de Hollywood se coucherait-il ? Le smog a sans aucun doute des couleurs de crépuscule et dernièrement, la vieille capitale du cinéma s’est couverte d’un voile gris. » Ces propos autobiographiques d’Orson Welles, évoquant ses années industrieuses, désenchantées et cependant nostalgiques, sont à la mesure de cette atmosphère d’entre-deux paradoxale, tendue entre attrait et rejet, séduction et abandon, tension et vide, des propositions plastiques – photographies et vidéos confondues – de Michel Mazzoni.
Les noirs et blancs estompés, les couleurs désaturées de ses images, surexposées, sans guère d’ombres portées, &ea...
«Dans l'exposition que Michel Mazzoni présente chez Flux, on peut voir principalement, installés avec des fragments de textes et deux installations vidéo, des extraits de ses séries photographiques récentes Straight in the Light et Eclipse. Ces deux titres explicitent sans ambiguïté toute l'importance de la lumière, qu'ils disent son omniprésence brûlante ou son évanouissement. Photographe et vidéaste, Michel Mazzoni a aussi reçu une formation en colorimétrie et en sensitométrie. Dans la définition, la sensitométrie est la discipline qui étudie les effets de l'exposition à la lumière des surfaces sensibles, la pellicule au premier chef. Hors du dictionnaire, pour celui ...
Michel Mazzoni, Straight in the Light ou l’Amérique comme postulat. Lorsque j’ai découvert la série Straight in the Light, j’ai écrit à Michel Mazzoni pour lui dire que j’en aimais le vide. On n’aime pas tous les vides. Il faut pour cela une texture à la désolation, un sentiment, un abandon où repose une histoire et sans doute bien d’autres choses encore qui dépassent la perception et la lecture conscientes pour animer, dans celui qui est touché par une absence, cet étrange écho. En choisissant de se confronter aux grands espaces désertiques des Etats-Unis, Michel Mazzoni poursuit une quête, une recherche des paysages du vide entamée depuis maintenant presque dix ans. Après...
Du 27 février au 25 avril 2010 aura lieu BIP2010, 7ème édition de la Biennale internationale de la Photographie et des Arts visuels de Liège. Comme pour les précédentes éditions, les organisateurs souhaitent faire découvrir au public la richesse de la jeune création dans les domaines de la photographie, de la vidéo, des installations multimédias et des arts numériques. Un des objectifs de cette manifestation est de mettre en présence des artistes de renommée internationale ou confirmés avec des artistes émergents. Cette année, la thématique autour de laquelle se construira la programmation est (OUT OF) CONTROL. A travers ce thème, c’est la tension entre les diverses formes de contr&oc...
Interzone (entre-texte) ou le film d’un regard Il n’y a pas de porte d’entrée dans le film de Michel Mazzoni, pas plus que d’indication de sortie : les plans d’ouverture et de fermeture sont cut, et l’ordre des séquences ne paraît, en première apparence du moins, répondre qu’à l’aléatoire. L’ébauche d’une narration semble se heurter au côté mat, frontal, obstiné et littéral de ce qui nous est montré : terrains vagues, âmes vagues, lieux et êtres à l’abandon, remparts lisses et aseptisés, lambeaux de ville qui s’épient ou se défont, d’une nature qui se cherche, sous une lumière crue presque irréelle ou d...