Du 27 février au 25 avril 2010 aura lieu BIP2010, 7ème édition de la Biennale internationale de la Photographie et des Arts visuels de Liège. Comme pour les précédentes éditions, les organisateurs souhaitent faire découvrir au public la richesse de la jeune création dans les domaines de la photographie, de la vidéo, des installations multimédias et des arts numériques. Un des objectifs de cette manifestation est de mettre en présence des artistes de renommée internationale ou confirmés avec des artistes émergents. Cette année, la thématique autour de laquelle se construira la programmation est (OUT OF) CONTROL. A travers ce thème, c’est la tension entre les diverses formes de contrôle qui régissent nos vies et la perte ou l’absence de contrôle, comme conséquence, inertie ou résistance à celles-ci, que nous voudrions explorer, en accordant une place particulière aux nouvelles formes de regard que cette tension induit. Plus que jamais, comme l’avaient entrevu des philosophes tels Michel Foucault ou Gilles Deleuze, nous vivons aujourd’hui dans une société de contrôle. Le discours sécuritaire nous amène à être pris, souvent à notre insu, dans un ensemble de dispositifs de surveillance qui passe des caméras installées au coin de nos rues aux écoutes téléphoniques. Le souci de rentabilité, de profit et d’efficacité du système marchand construit également toute une série de procédures (carte de fidélité électronique archivant les achats, données privées capturées par l’informatique via les «cookies», etc.). Sur le modèle du «voir sans être vu», diverses méthodes et appareillages ont été mis au point pour voir mieux, voir plus, voir plus loin… Du panoptique, ce dispositif architectural inventé par l’Anglais Bentham qui permettait de surveiller les prisonniers à leur insu, aux caméras de surveillance urbaines, ces pratiques visuelles posent question. Avec les questions éthiques de l’usage que l’on fait de ces images (notons à ce sujet que le «voir sans être vu» définit autant le voyeurisme que la surveillance), apparaissent aussi des interrogations sur les nouvelles formes de vision et de représentation auxquelles ces appareillages donnent naissance. Ces instants, fortuits ou choisis, nous voulons aussi leur donner une place, comme contrepoint des instances contrôlantes qui nous entourent mais aussi, plus fonda- mentalement, comme preuve de la respiration incessante qui, à travers les mailles du contrôle, débarassent nos vies de cette prévisibilité dont on voudrait l’affubler, rendent sa place à la nécessaire diversité du vivant, expriment les décalages qui nous font sourire ou réfléchir différemment, traçent des lignes de fuite (selon une expression de Deleuze encore) qui permettent, ne fut-ce que pour un instant, de sortir du quadrillage et d’entrevoir d’autres horizons, d’autres dimensions, légères ou importantes, où l’existence, tout à coup, dévoile sa présence nue, en résistant à la norme, hors contrôle.
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