
A History of Misogyny, chapter one: On Abortion © Laia Abril
Déjà que c'était pas gagné-gagné pour avorter là-bas, à moins de justifier d'une mise en danger de votre vie, d'attendre un embryon sans estomac et de vous être fait violer par votre père. Fallait y mettre du vôtre. Bon maintenant, en gros, vous le gardez quoi qu'il arrive. Et si vous venait l'idée saugrenue, à vous ou à vos proches, de tenter d'interrompre votre grossesse et de « sacrifier » (sur l'autel d'une quelconque liberté à disposer de votre corps) l'existence précieuse de votre demi-frère et de ses problèmes gastriques, vous finirez directement en prison. Et pour 5 ans. Ça vous apprendra, vilaine meurtrière égocentrique !
C'est drôle – ou pas – mais la photographe Laia Abril, qui a remporté http://fr.actuphoto.com/36160-laia-abril-remporte-le-1er-prix-madame-figaro-d-arles.html" pour son projet sur l'histoire de la misogynie, semblait déjà nous avertir du danger. Avec une photo de drone, notamment. Insolite. Au fil du récit photographique et documentaire de ses http://fr.actuphoto.com/36160-laia-abril-remporte-le-1er-prix-madame-figaro-d-arles.html"s, ce cliché évoquait en fait la Pologne et ses idéologies moyenâgeuses :
« Le 27 juin 2015, le drone des Women on Waves (WoW) effectuait un vol inaugural de Francfort-sur-l'Oder en Allemagne, à Słubice en Pologne, transportant des boîtes de pilules abortives. L'avortement est légal dans presque tous les pays de l'Union Européenne, sauf en Pologne, en Irlande et à Malte. Le nombre officiel d'avortements pratiqués en Pologne, un pays de 38 millions d'habitants, n'est seulement qu'aux alentours de 750 par an. Selon l'organisation hollandaise pro-choix Women on Waves, le nombre véritable est plus proche de 240 000. »
A History of Misogyny, chapter one: On Abortion © Laia Abril
Ça va en faire du monde 240 000 femmes dans les geôles polonaises ? On espère que le gouvernement ultra-conservateur saura les occuper avec quelques activités utiles : catéchisme le matin, auto-flagellation le soir, construction de capsules nazies, un peu de couture, un peu de tricot... Ah non, peut-être pas le tricot, ça donne des idées. En attendant ces lendemains qui chantent, les Polonaises ne renoncent pas et certaines feront grève lundi prochain, comme les Islandaises l'avaient fait en 1975, nous apprend le http://fr.actuphoto.com/36160-laia-abril-remporte-le-1er-prix-madame-figaro-d-arles.html": « Ce jour-là, 90 % des femmes en Islande ont arrêté de travailler.»
Espérons que quelques hommes les rejoignent. Plus on est de fous, plus on résiste !