Jeudi 15 Septembre 2016 12:54:25 par Emilie Lemoine dans Editos

C'était hier matin, au sous-sol du Centre Pompidou. Conférence de presse Paris Photo. Attention les gars, y avait du monde : rentrée oblige. Le dirlo (Serge Lasvignes), les délégués (Florence Bourgeois et Christoph Wiesner), les intellos (Clément Chéroux et Karolina Ziebinska-Lewandowska), et le reste de la classe, plutôt sage : un mélange de communicants et de journalistes culture/photo.

Après avoir écouté les explications sur l'importance de la mixité des publics en photographie (tout en se disant intérieurement qu'y avait sans doute plus « mixte » qu'un billet à 30 euros, prix d'entrée de la dite foire photo), l'énumération des exposants et exposés a commencé. Mi-soporifique, mi-excitante. Un peu comme un concert d'AC/DC sous Stilnox. Ou un récital d'ocarina option amphétamines. C'est à dire que côté somnifère, on n'était pas aidé par la richesse d'une programmation, par définition interminable quand on décide de l'égrener, galerie par galerie, artiste par artiste. Côté excitation photographique, on a frémi de plaisir sur les noms de Louis Faurer, Robert Frank ou Denis Roche. On a trépigné d'impatience à la simple pensée de Pieter Hugo, de Danny Lyon, de Paul Fusco ou à l'évocation des 40 000 kodachromes de Roger Steffens. Après, la groupie qui sommeille en nous s'est emballée : David Hockney, Sally Mann, Muybridge, Roger Ballen et Asger Carlsen, les Polaroid de Tarkovski, Klein. Encore, encore.

Roger Steffens The Family Acid
Joan Didion in Berkeley, August, 1972
Archival pigment print
© The Family Acid and Benrubi Gallery, NYC
Exhibitor : Benrubi Gallery



Paul Fusco
Untitled from RFK Train, 1968
Exhibitor : Danziger Gallery



Louis Faurer
Looking at the R.C.A. Building at Rockefeller Center, New York, NY, 1949
Gelatin silver print
Exhibitor : Howard Greenberg Gallery



 

Midi et demi, les borborygmes reprennent le dessus. La paupière se fait lourde comme un Welsh par 28°. Florence et Christoph n'en finissent plus de parler. Quand soudain, un nom met fin à la torpeur générale. «  Johnny Hallyday sera en dédicace à la Librairie 13* », lâche innocemment la déléguée Bourgeois. Alors jusque-là, on l'avoue, nos cheveux avaient plutôt tendance à s'étaler comme un soleil d'été sur notre oreiller qui ressemblait aux champs de blé, mais d'un coup d'un seul, on ne s'est plus senti chatte, on est devenu chienne, et à l'appel de Johnny Hallyday, on a brisé nos chaînes ! Serait-ce seulement possible que le rockeur français le plus célèbre du monde entier - avant Dick Rivers et après Elvis bien sûr - soit à Paris Photo cette année ?

Arf, finalement 30 euros, c'est pas si pire...




http://www.parisphoto.com/paris"

*Johnny Hallyday par Ezra Petronio Chronique d’un concert : sortie prévue le 1er octobre