DENNIS STOCK ©Magnum
Pour cette édition de «100 photos pour la liberté de la presse », l'agence Magnum partage les œuvres de cinq de ses photographes. Dennis Stock est parti en voyage à la fin des années 60 entre le Colorado, le Vermont et le Nouveau-Mexique pour photographier les marginaux qu'il rencontrait sur la route. Martin Parr, d'origine anglaise, s'est intéressé à la Grande-Bretagne et a décidé depuis 20 ans de partir sur les routes de son pays, pour photographier les gens dans leurs véhicules. Harry Gruyaert s'est posté à l'arrière d'une moto pour capturer les cyclistes sur la route du Tour de France. Larry Towell est parti sur la route de l'Arizona, à la recherche de signes de vie des derniers Navajos et Apaches. Quant à Inge Morath, elle a fait ses bagages en compagnie d'Henri Cartier-Bresson, direction Reno (Nevada) en passant par New-York, sur la route du tournage de Misfits (1961).
HARRY GRUYAERT ©Magnum
Ces cinq artistes sont la preuve que, si une photographie représente bien l'aboutissement d'un projet, c'est en chemin que se forme l'histoire dont l'image n'est que la finalité. C'est sur la route qu'un reporter va apprendre à se familiariser avec le terrain, qu'il va pouvoir rencontrer des locaux, d'autres journalistes ou même des étrangers qui vont lui en apprendre davantage sur le lieu où il se rend.
INGE MORATH ©Magnum
Certaines routes sont parfois semées d'embûches, mais n'arrêtent pas pour autant les journalistes, avides de découvertes et en quête d'informations. Au Nigeria ou en Syrie, c'est l'ombre de la guerre qui plane sur les routes, mais il ne s'agit pas du seul obstacle qu'un journaliste est susceptible de rencontrer. Dans un contexte mondial où la liberté de la presse est loin d'être internationalement reconnue, nombre de gouvernements font opposition à la parution de certains articles, de peur qu'ils ne fracturent l'image qu'ils veulent laisser paraître de la situation sur leur sol. C'est le cas par exemple de l'Indonésie qui n'hésite pas à emprisonner des journalistes en reportage sur la piraterie dans la région, pour conserver ses apparences de paradis insulaire. Une rencontre du magazine avec le directeur général de Twitter nous révèle également que la France se classe au 3e rang des pays à demander la suppression de certaines publications. Dans ce cas, il s'agit principalement de messages soutenant l'EI qui sont visés. Mais ce n'est pas toujours le cas, et encore moins en Turquie et en Russie qui raflent la 1e et 2e positions.
Reporters sans frontières profite également de l'occasion pour publier sa carte de la liberté de la presse à travers le monde, accompagnée de quelques focus sur certains pays. On apprend ainsi que l'Italie est classée 77e, principalement à cause des nombreuses menaces proférées par la mafia, ou que, malgré les plages de sable fin, il ne fait pas bon d'être journaliste aux Maldives qui sont classées 112e.
MARTIN PARR ©Magnum
Pour cette 52e édition de « 100 photos pour la liberté de la presse », RSF signe un numéro qui revient en image sur les aventures de journalistes qui risquent leur vie pour effectuer leur métier, mais aussi de ceux qui ont fait du voyage leur destination. Une édition captivante pour tous les amoureux de liberté.
LARRY TOWELL ©Magnum