© Trophée photo 2016. Yannis Behrakis
Du 2 au 8 octobre prochain, Bayeux accueille la 24eédition du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre. Un hommage au travail et à l’engagement des grands reporters. C’est également l'occasion de rencontres et d'échanges avec le public.
Un grand nom du reportage de guerre présidera les travaux du jury.
Depuis plus de trente ans, Jeremy Bowen a couvert la majeure partie des conflits survenus dans le monde. Il présidera cette année les travaux du jury.
Une semaine de rendez-vous sur l’actualité internationale
Durant une semaine, l’actualité internationale est au cœur de nombreux rendez-vous à Bayeux : expositions inédites, soirées débats, projections, salon du livre, rendez-vous scolaires. Des rencontres, des échanges entre le public et les grands reporters. Rendez-vous du 2 au 8 octobre prochain autour de ces femmes et hommes de terrain qui, à travers leurs reportages, témoignent au quotidien des violences du monde.
Guerre contre la drogue aux Philippines : La Ronde de Nuit
En partenariat avec Warm Foundation
Commissaire d’exposition : Damir Sagolj (Reuters)
Exposition collective des photographes philippins : Ezra Acayan, Alyx Arumpac, Dante Diosina, Kimberly Dela Cruz, Vincent Go, Eloisa Lopez, Czeasar Dancel, Carlo Gabuco, Bro Jun Santiago, Basilio Sepe, Jes Aznar, Raffy Lerma, Jay Ganzon, Linus Escandor
Le 9 mai 2016, Rodrigo Duterte, surnommé “The Punisher”, remporte les élections présidentielles aux Philippines sur la promesse d’une répression sévère du trafic de drogue et de l’illégalité en général. La guerre contre la drogue de Duterte a commencé peu de temps après. Pendant la première année de sa présidence, près de 9 000 personnes, pour la plupart des consommateurs ou des petits trafiquants, ont été tuées. Le Président a tenu sa promesse.
Depuis le début, un groupe de reporters philippins agit sur la ligne de front de cette guerre sanglante. Nuit après nuit, déterminés à garder une trace de cet interminable bain de sang, ils se rassemblent au Commissariat Central de Manille, devenu un lieu de rendez-vous pour ceux que l’on appelle parfois les « Nightcrawlers ».
Documenter ces milliers de morts est devenu plus qu’un travail. Leurs vies tournent désormais entièrement autour de la Ronde de Nuit : une course effrénée à travers les rues de Manille, jonchées de cadavres, de proches en larmes et de policiers qui tirent à vue.
Ce qui subsiste, derrière les « nightcrawlers », est inestimable : c’est une œuvre remarquable et une preuve cruciale de la brutalité de la guerre contre la drogue menée par Duterte.
© Raffy Lerma
Exposition multimédia de l’AFP sur la Syrie
Exposition inédite sur le travail des photographes syriens de l’AFP.
Quatre photographes syriens seront à Bayeux pour témoigner : Karam Al-Masri, Zakaria Abdelkafi, Baraa Al-Halabi et Ameer Alhalbi.
© Karam Al-Masri / AFP
Ce sont des témoins considérables. Ils montrent sans fard la douleur et la souffrance humaine pour l'Histoire. Encore et toujours... Ils le font avec des mots, avec des photos, avec des vidéos. Ils le font malgré leur propre douleur.
Ils ne sont pas des observateurs impartiaux dans un conflit qui se déroule dans un pays étranger. Ils sont les témoins de l'effondrement de leur propre pays et de leurs foyers.
Ils sont les témoins du malheur de leurs amis, leurs proches, leurs voisins. Maintes fois leurs yeux, leurs objectifs se sont braqués sur des corps broyés, des enfants ensanglantés et des mères éplorées. Quand on leur demande pourquoi, leur réponse est pratiquement toujours la même : pour que le monde sache.
Certains de ces journalistes qui ont permis à l’AFP de révéler au monde, depuis cinq ans, ces images effroyables de Syrie, seront à Bayeux lors de l'exposition. Ils sont parvenus à sortir de leur pays martyrisé et cherchent à se reconstruire peu à peu en Europe. Mais d'autres sont toujours là-bas pour couvrir cette guerre dont on ne voit pas la fin.
L’exposition comportera quelque 40 photographies des 12 derniers mois du conflit. Des vidéos et des diaporamas tourneront sur grand écran et leurs posts du blog Making-of seront consultables sur tablettes.
Conflits oubliés, conflits de demain - NOOR
Exposition inédite réalisée avec le soutien de NIKON
NOOR est un collectif d’auteurs qui enquêtent, documentent et témoignent de la réalité de notre monde et de ses soubresauts.
Depuis sa création en 2007, NOOR – la lumière en arabe - cherche à contribuer à une meilleure compréhension du monde par le médium photographique et visuel et souhaite stimuler et encourager un changement social pour ainsi provoquer un impact et une prise de conscience sur des questions globales.
© Yuri KOZYREV / NOOR - Abkhazie
Depuis 10 ans, l’agence NOOR et ses membres nous racontent le monde, notre monde.
Depuis 10 ans, les auteurs de NOOR enquêtent, témoignent, dénoncent, expliquent, pour comprendre et faire comprendre les enjeux de notre monde.
Dans le cadre de la 24e édition du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, NOOR réalise une exposition inédite á l’Hôtel du Doyen, présentant les travaux des photographes de l’agence : Nina Berman, Pep Bonet, Andrea Bruce, Alixandra Fazzina, Stanley Greene, Tanya Habjouqa, Yuri Kozyrev, Bénédicte Kurzen, Sebastián Liste, Jon Lowenstein, Kadir van Lohuizen et Francesco Zizola.
« Conflits oubliés, conflits de demain » mêlera nouvelles productions et images d’archives, avec des photographies, des expériences sonores, des réalisations vidéo et multimédia ainsi que de nombreux textes, articles et témoignages inédits.
Avant-première mondiale du documentaire « Sons of Iraq » d’Olivier Sarbil
Ce documentaire suit un groupe de jeunes soldats des forces spéciales sur la ligne de front de la bataille la plus brutale d'Irak pour détruire le dernier bastion d'ISIS. Au cours de six mois de tournage à l'intérieur de Mossoul, le journaliste français Olivier Sarbil réalise un portrait viscéralement intime de la guerre.
©Filmé et réalisé par Olivier Sarbil
Salon du livre
Hala Kodmani, Renaud Girard, Emilie Blachere, William Daniels, Janine Di Giovanni, Leïla Minano, Christina Lamb, Corentin Fohlen, Laure Marchand, Jean-Pierre Perrin, Pascal Manoukian, Raphaël Krafft, Emmanuel Razavi, Giulio Piscitelli, Olivier Piot, Thomas Haley, Sarah Caron...
Ce sont les premiers noms du salon du livre qui accueillera plus d’une trentaine d’écrivains-journalistes avec leurs ouvrages liés à l’actualité internationale.
Nikon célèbre son centenaire
Comme chaque année depuis 2013, Nikon organisera dans le cadre du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre un workshop destiné aux jeunes talents du photoreportage. Cette année, Pep Bonet et Kadir van Lohuizen, membres fondateurs de l’agence NOOR viendront partager leur expérience de la production de reportages multimédia.
2017 est une année particulière à la fois pour Nikon qui fête son centenaire et pour l’agence NOOR, soutenue par Nikon depuis 2009, qui célèbre son 10e anniversaire.
Depuis le début de leur collaboration, NOOR et Nikon partagent une vision commune mise en œuvre au travers de la fondation NOOR : agir ensemble pour la promotion d’un photojournalisme éthique et humaniste au travers de projets de groupe réalisés par les photographes de NOOR, et former les talents émergents du photojournalisme en partageant avec eux les meilleures pratiques du métier et en leur faisant bénéficier de l’expérience de photographes internationalement reconnus pour leur talent et leur engagement.
Programmation complète fin août
La programmation de la prochaine édition réserve encore de nombreuses surprises. Elle sera dévoilée en intégralité le 30 août sur www.prixbayeux.org
Jeremy Bowen, Président du jury
Il couvre pour la BBC tous les événements majeurs de la planète depuis plus de 30 ans. La guerre au Salvador, la révolution roumaine, l’Afghanistan, l’Irak, le Liban, l’Afrique du Sud, le conflit Israélo-palestinien, les révolutions arabes, la guerre en Syrie... Jeremy Bowen est partout. Journaliste télé, mais aussi radio, il a reçu de nombreux prix internationaux dont trois Prix Bayeux-Calvados.
Originaire du Pays de Galles, Jeremy Bowen (né en 1960) rejoint la BBC en 1984 et a été correspondant de guerre pour une grande partie de sa carrière, en commençant par le Salvador en 1989. Il a réalisé des reportages dans plus de 70 pays différents (révolution roumaine, manifestations de la place Tian'anmen, Afghanistan, Irak, Liban, Afrique du Sud, Israël-Palestine, Rwanda, Algérie, Tchétchénie, Yougoslavie, le 11 Septembre 2001, Yémen...). Il a couvert le conflit en Bosnie-Herzégovine pendant la guerre civile et le Kosovo pendant le conflit de 1999. Il a été le correspondant de la BBC au Moyen-Orient basé à Jérusalem entre 1995 et 2000. Il est le rédacteur en chef de la BBC pour le Moyen-Orient depuis 2005. En février 2011, il est le premier journaliste britannique à interviewer Mouammar Kadhafi depuis le début de la guerre civile en Libye. Depuis plus de six ans, il couvre la guerre en Syrie, et actuellement la chute de Mossoul.
« C'est un grand honneur pour moi d’être cette année président du jury. Le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre jouit d'une excellente réputation et je suis très fier de l'avoir remporté par le passé. En raison de son histoire, Bayeux est le lieu idéal pour débattre de ce qui se fait de mieux, en matière de journalisme, dans les lieux les plus périlleux du monde, et célébrer le reportage de terrain. Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin d'un journalisme de qualité, quel que soit le média. Tous les acteurs des conflits actuels veulent contrôler les médias sur les champs de bataille.
Nous nous devons d'apporter de la lumière dans les recoins les plus sombres de la planète, et de faire de notre mieux pour rechercher la vérité et la montrer. Ils sont nombreux à vouloir nous en empêcher, et c'est la raison pour laquelle il est de plus en plus dangereux d'exercer ce métier. En accueillant ce festival unique en son genre, Bayeux nous offre un moment de paix et de répit pour réfléchir à ce que nous faisons et pour comprendre comment nous pouvons le faire encore mieux. » Jeremy Bowen