© Stephane Fedorowsky
Galerie Sophie Scheidecker 14 bis rue des Minimes 75003 Paris France
La galerie Sophie Scheidecker propose pour la première fois une exposition consacrée à la photographie argentique en associant Erwin Blumenfeld, František Drtikol, Stéphane Fedorowsky, Jindřich Heisler, Simon Henwood, Pierre Molinier, Roger Parry, Man Ray, Juli Susin, Maurice Tabard, Miroslav Tichy et Raoul Ubac. Pour la première fois également la galerie Sophie Scheidecker fait place à une performance musicale, par l’interprétation d’œuvres musicales de John Cage par Sylvie Robert, qui aura lieu le soir du vernissage, sous forme de représentation unique. « Le silence », œuvre majeure de l’artiste sera présentée en association à son travail de plasticien.
La lumière peut s’écrire ; cela porte un nom : la photographie. En revanche, la vie qu’elle contient, l’instant qu’elle capture, la subversivité de l’instant qu’elle raconte sont autant d’histoires inaudibles à la personne qui la regarde. Quand la matière est la lumière, le photographe joue avec elle par différents procédés techniques similaires au crayon, fusain ou encore à la peinture.
La photographie, qu’elle soit manipulée ou non sculpte les sujets lors de la conception, du tirage ou en encore de la prise de vue. Les tirages négatifs, les rayographies, les solarisations, les surimpressions, le photomontage, le brûlage, le collage sont des techniques qui amènent à la création d'un nouvel espace temps.
Les artistes surréalistes ont vue l’opportunité d’aller au-delà du réel, d’accéder au surréel grâce à ce nouveau mode de représentation. Man Ray a créé une nouvelle dimension dans ses photographies, notamment par le rayogramme, bien que la paternité de la technique soit partagée. Raoul Ubac quant à lui, a utilisé le brûlage pour révéler d’autres formes mais aussi le jeu entre le positif et le négatif notamment comme pour sa célèbre série autour du « Comte de Penthésilée ». La volonté de perte de contrôle à la création et celle de la surprise du résultat, rapproche les artistes modernes et contemporains de cette exposition. Miroslav Tichý, semble être le plus ambivalent. Il crée des photographies à partir d’appareil photo artisanalement construit avec des matériaux de récupération et suis un véritable rituel de production depuis la préparation des appareils et des pellicules, l’obligation quotidienne de prise de vue, le développement et le tirage, ou encore ses interventions manuelles sur les photographies. Il témoigne d’un protocole complexe du photographe travaillant sur argentique alliant la reproduction « mécanisée » avec l’intervention de « la main de l’artiste ». Ce dénominateur commun permet d’associer des artistes contemporains à cette exposition comme Juli Susin, Simon Henwood ou encore Stéphane Fedorowsky.
© Stephane Fedorowsky
Ces artistes proposent une vision extraordinaire d'une réalité érotisée et « fantasmatique », mi réelle-mi onirique de la femme, de la féminité, sujet déroutant qui en devient leur sujet de prédilection. Comme s’ils essayaient d’en capter le mystère associant à la fois la prise de vue d’un instant et les techniques aléatoires du travail de la lumière pour en révéler l’essence. Ces photographies sont le manifeste de leur univers fait de fragments volés de féminité qui sonnent comme une subversion.