By World Economic Forum from Cologny, Switzerland [CC BY-SA 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons
Donc l'humour, Erdogan et son équipe, ils n'en sont vraiment pas fans. Pas plus que du journalisme ou de la photographie d'ailleurs. Récemment le consulat turc a demandé à la Suisse de retirer une photographie de Demir Sönmez, gênante pour le régime car montrant une banderole de 2014 sur laquelle était écrit : « Je m’appelle Berkin Elvan, la police m’a tué sur l’ordre du Premier ministre turc ». Et c'était qui le petit Premier ministre à l'époque ? Monsieur Erdogan en personne. Ça la fout mal. Mais Genève n'a rien lâché et a heureusement maintenu l'expo. Même joueur, essaie encore ? Et comment ! Il n'est pas prêt de lâcher son joystick de grand censeur, le Erdogan. C'est le quotidien allemand Bild qui nous l'a appris : le photographe grec Giorgos Moutafis, travaillant pour le journal, aurait été refoulé à l'aéroport d'Istanbul samedi soir et renvoyé par le premier avion le dimanche matin. Et hop !
« Jusqu’où ira la dérive autoritaire ? » C'est la question que pose Reporters Sans Frontières. Classée 151e sur 180 au grand classement de la liberté de la presse, la Turquie fait peine à voir. Moins deux places depuis l'année dernière. Tant qu'Erdogan tapait sur ses journalistes locaux (Can Dündar, Erdem Gül), le monde s'en fichait relativement. Maintenant qu'il n'hésite pas non plus à vouloir punir la presse étrangère, comme Ebru Umar, journaliste turco-néerlandaise récemment arrêtée pour une chronique trop critique, on est un peu plus embêtés. Voire carrément gênés, parce que la Turquie nous rend quand même un bon gros service côté réfugiés. Faudrait pas les fâcher. Surtout que la France va mieux.