Rajasthan © Steve McCurry
En revanche, le critique du http://www.nytimes.com/2016/04/03/magazine/a-too-perfect-picture.html?rref=collection%2Fcolumn%2Fon-photography&action=click&contentCollection=magazine®ion=stream&module=stream_unit&version=latest&contentPlacement=1&pgtype=collection", Teju Cole, aurait sûrement à redire sur la déco de vos sanitaires. Et moins pour son côté Valérie Damidot que pour son amour de la photographie. « Une image trop parfaite ». Bim. La traduction du titre de son dernier article annonce la couleur et dénonce, entre autres, celles de Steve McCurry. Passez votre chemin les fans transis, les adorateurs du « photographe-à-la-moustache-mais-qui-n'est-pas-Yann-Arthus-Bertrand », ça va saigner. Car Cole, c'est pas le genre à sombrer dans l’hagiographie - souvent dégoulinante et presque obligatoire - dès lors qu’on aborde le travail de McCurry. Non, c'est plutôt le genre à sortir cette phrase : « Les images sont mises en scène ou prises de telle manière qu’on pense qu’elles le sont. Elles sont incroyablement ennuyeuses » Bam boum. Et d'enchaîner sur le fait que ses images sont identifiables au premier regard, comme celle de la jeune Afghane par exemple. Couleurs, sensibilité, composition : il y a une patte McCurry, presque un label. Le journaliste évoque plus particulièrement le dernier ouvrage du photographe, http://www.nytimes.com/2016/04/03/magazine/a-too-perfect-picture.html?rref=collection%2Fcolumn%2Fon-photography&action=click&contentCollection=magazine®ion=stream&module=stream_unit&version=latest&contentPlacement=1&pgtype=collection", sorti en 2015. Le livre en question entretiendrait, selon lui, tous les stéréotypes sur le pays. Pas faux. Les hommes en foulard et le Taj Mahal. Tout y est ou presque. Il manque plus que le riz basmati. Cole lui préfère Raghubir Singh qui ne se contente ni de la misère pure ou du bonheur irradiant, mais accorde de la place à l’ordinaire, à la vie de tous les jours. « Un oeil démocratique », explique-t-il. On aime bien l'expression. On aime aussi le travail des photographes qui vont au-delà de l'esthétisme folklorique, comme http://www.nytimes.com/2016/04/03/magazine/a-too-perfect-picture.html?rref=collection%2Fcolumn%2Fon-photography&action=click&contentCollection=magazine®ion=stream&module=stream_unit&version=latest&contentPlacement=1&pgtype=collection" par exemple.
Alors évidemment, les réactions ne se sont pas fait attendre. On n'a pas un million de followers sur Instagram pour rien. Enfin pas toujours. Sur http://www.nytimes.com/2016/04/03/magazine/a-too-perfect-picture.html?rref=collection%2Fcolumn%2Fon-photography&action=click&contentCollection=magazine®ion=stream&module=stream_unit&version=latest&contentPlacement=1&pgtype=collection", Allen Murabayashi, y va de son petit plaidoyer, plutôt intéressant d'ailleurs, car argumenté et pas aveuglément pro-McCurry. Il souligne ainsi que le photographe tendrait même le bâton (ou la perche à selfie) pour se faire battre. Pour preuve, cette dernière campagne de pub pour la maison de couture http://www.nytimes.com/2016/04/03/magazine/a-too-perfect-picture.html?rref=collection%2Fcolumn%2Fon-photography&action=click&contentCollection=magazine®ion=stream&module=stream_unit&version=latest&contentPlacement=1&pgtype=collection", avec mannequins faméliques et blanches pour la plupart, habillées en haute couture et en plein territoire Massaï. Pour peu qu'un éleveur vêtu de rouge passe en arrière plan avec son bœuf, et tu l'as ta photo, Steve ! So glamour.
Alors oui, la lumière et les couleurs sont magnifiques, mais pour l'oeil démocratique, on repassera peut-être...