Jonathan Klein, Getty Images Co-Founder and Chairman, Par Joi Ito (CC BY 2.0, via Wikimedia Commons)
Ah oui, parce qu'on avait aussi la définition du Larousse qui parle de l' « ensemble de ceux qui ont des opinions conservatrices », mais bon ça convenait beaucoup moins à notre argumentaire gauchiste, caricatural et forcément de très mauvaise foi.
Alors, on avait cru pendant longtemps que le milieu de la photo était un sale repère de gauchos engagés, le jean aussi sale que le keffieh, prêts à se mobiliser pour défendre les droits des autres et les leurs. Bah oui, parce que c'est pas non plus la joie chez eux, entre celles et ceux obligés de cesser leur activité ou les petites agences qui flanchent. http://www.andia.fr/" a licencié ce mois-ci trois employés suite à un plan de licenciement économique. « Bonne année, Sophie, bonne année, Samuel et bonne année, Thibault. Vous passerez prendre votre solde de tout compte à la compta ! » Soi-disant à cause de mauvais payeurs, à la tête des groupes de presse et de télécoms. Des « patrons voyous », vous voulez dire ? Ce ne serait donc pas une légende urbaine inventée par des pourritures anarchistes qui racontent que les crocodiles dans les égouts de Paris sont encartés aux Républicains ?
D'ailleurs, c'est rigolo, en parlant de « dirigeants chenapans », on a trouvé le number 1 de la semaine. Le champion toute catégorie, qui a l'aplomb et la morgue des gens stupides... euh décomplexés pardon : Jonathan Klein, le boss de Getty Images. Suite au rachat de Corbis par les Chinois et au « cadeau » fait à son agence, l'humaniste Klein a eu ce tweet bucolique : « Presque 21 ans mais je l'ai eu. Super d'avoir le lait, la crème, le fromage, le yaourt et la viande sans acheter la vache ». Classe hein ? Le mec à l'aise quoi, bien dans ses mocassins cirés, pas gêné une seule seconde par les licenciements à venir, les problèmes de censure chinoise ou la situation de monopole qui plonge le monde de la photographie dans un bassin d'excréments onctueux (c'est la crème ça). Le petit lait du cynisme.
Quand on vous disait que l'option droite libérale n'était pas déconnante... D'ailleurs certains photographes l'ont bien compris. Vous vous souvenez Nan Goldin ? Le SIDA, la drogue, la mort, l'autobio(photo)graphie à fleur de peau tuméfiée. Des clichés inoubliables. Bruts et colorés comme le sang et les rouges à lèvres. Et bien l'undergound Goldin vient de faire les photos de la campagne de pub pour http://www.andia.fr/". Clichés d'une jeunesse fade qui se rebelle dans un tee-shirt à 125 balles.
Franchement Nan, « parfois résister, c'est partir... »