Margaret Bourke-White (1904-1971) Self-portrait with camera, Los Angeles County Museum of Art (LACMA), Los Angeles© Digital Image Museum Associates/LACMA/Art Resource NY/Scala, Florence
Ah non, parce que si certaines pensaient pouvoir aller bosser tranquillou en jean-baskets, on les arrête tout de suite les cocottes, c'est pas comme ça que ça marche. Bon. L'article lu. La franche rigolade passée. La consternation absolue a pointé le bout de son nez. On en est donc encore là ? On en est donc encore à devoir rappeler les trucs de base sur l'égalité, sur le(s) genre(s), sur le corps des femmes qui n'appartient à personne d'autre qu'à elles, sur les fumeuses théories autour d'une féminité qui serait essentielle et/ou obligatoire, sur la misogynie universelle (masculine, mais aussi féminine pour le coup) et j'en passe. Bref.
Alors en plus, pour être tout à fait honnête, on pensait que les photographes étaient plutôt peinardes, car du bon côté de l'objectif. Autant on était habitué à défendre les femmes photographiées et les représentations réductrices qui en sont faites parfois (souvent ?), autant personne n'a jamais osé emmerder http://www.photopassion.fr/etre-photographe-et-feminine" en lui disant : « Dis donc Annie, tu seras mignonne, mais pour le prochain shooting, t'iras retirer ton vilain jean et me passer une robe s'il te plaît. Et t'oublieras pas tes ballerines ! »
D'ailleurs, on espère sincèrement que cet article n'est que le début d'une longue série. A quand le « être photographe et masculin » ? « Surtout les mecs, vous n'oubliez pas : on laisse ses mocassins à la maison, on sort sa lanière militaire et on arrête de se raser. » Le « être photographe et féminine et prendre des photos de pénis » ? Bah oui, comment http://www.photopassion.fr/etre-photographe-et-feminine", photographe professionnelle dont l'activité photographique tourne essentiellement autour de phallus déguisés en Staline ou en Père-Noël, doit-elle s'habiller ? N'est-ce finalement pas d'autant plus crucial de conserver sa féminité face aux attributs dénudés de la masculinité ? Ça mériterait presque un courrier à Photopassion.fr.
Enfin, toute cette histoire nous a beaucoup fait penser à http://www.photopassion.fr/etre-photographe-et-feminine" au sujet de l'expression « femme photographe » :
« A titre personnel, je trouve que cette expression est raciste et sexiste. Elle nous met dans une catégorie à part et inférieure, on ne dit pas de Depardon qu'il est un « homme photographe ». Le jour où l'on arrêtera de nous appeler « femmes photographes », cela voudra peut-être dire que l'on sera considérée comme l'égale des « hommes photographes ».
Mais Depardon porterait-il de « belles petites ballerines » ? Là est la question.