Photobombing de Ikililou Dhoinine, le président des Comores. MARTIN BUREAU / AFP
Mais dans l'idée on n'a rien contre. Ça a l'air sympa le Bourget en plus, bon pas au point de rester dormir sur place apparemment (à part cette grande aventurière de Ségolène Royal), puisque les palaces parisiens n'ont jamais connu une telle affluence. Alors que si on avait poussé la logique écolo jusqu'au bout, on aurait mis tout le monde à dormir dans des Algeco recyclables au bord du périph', avec pyjama de chanvre et toilettes sèches : « Attention Barack, y a plus de sciure ! »
Non, ce sont en fait des raisons strictement photographiques qui nous poussent à souhaiter que cette COP21 se termine rapidement et jamais ne revienne. D'abord pour ne rien vous cacher, on est au bord de l'overdose des images d'ours blanc, de banquise, ou de bébés ours blancs sur la banquise. Comme si curieusement, et c'est pas de bol pour les ours blancs, la question de l'environnement était circonscrite aux pôles et que pour cette raison (fallacieuse), nous soyons obligés de nous fader le folklore habituel du pelage blanc et de l'iceberg, qui sont apparemment les deux seules choses que l'on trouve là-bas. Les Inuits apprécieront.
Ensuite, on est resté quelque peu dubitatif face au « http://www.liberation.fr/planete/2015/12/01/a-la-cop-21-la-photo-qui-fait-male_1417550" » garanti 99,99% de testostérone des 150 chefs d'État. Ce cliché géant est éloquent. Il est déprimant aussi. On aurait pu l'appeler « Cherchez la femme » ou bien « Où est Angela ? ». Veste bleue de Ségolène : one point ! Quant à Angie, elle se cache derrière un costard, cette farceuse ! Mais de quelle famille parle-t-on en 2015 ? Celle d'une flopée de technocrates en costume ? Ça va être compliqué pour se reproduire les gars. Les espèces en voie de disparition, c’était pourtant une thématique de la COP, non ?
REUTERS/Jacky Naegelen
Et puis côté photo ratée, on a quand même atteint des sommets. Si hauts, qu'on a bien été obligé d'en rire ! J'en veux pour preuve le meilleur « photobombing » de la décennie (n'ayons pas peur des mots). Petit message à caractère informatif : un « photobombing », c'est le mot américain pour désigner l'art de gâcher la photo, de venir squatter le premier ou l'arrière-plan de votre cliché et de vous voler la vedette. Pour la COP 21, c'est http://www.liberation.fr/planete/2015/12/01/a-la-cop-21-la-photo-qui-fait-male_1417550" qui est venu voler un moment historique : la poignée de main entre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. La dernière était en 2010, autant dire que cette photographie-là, il ne fallait pas la louper. Trop tard. Rendez-vous en 2022 ?
Détournement du photobombing de la COP21