Robert De Niro - Taxi Driver © Steve Schapiro
Mais nous, à titre strictement personnel, on n'a vraiment rien contre vous. Votre petit coté « bourru - pas aimable - un poil arnaqueur - réac' - parfois raciste - souvent misogyne - toujours trop cher » fait en grande partie votre charme. Hum. Et ce n'est pas un sourire, une bouteille d'eau et des bonbons à la menthe qui nous feront changer d'avis. Promis. Parce qu'en fait, à titre strictement photographique, faut avouer qu'on manque cruellement d'objectivité à votre égard. Déformation professionnelle sans doute. Car le mot « taxi » n'est pour nous que promesse de clichés inoubliables, d'un regard vif sur notre société passagère et d'une course vers l'instant décisif qui n'a pas de prix.
Et d'ailleurs en parlant d'instant et de décisif, n'est-il pas jubilatoire ce cliché des chauffeurs de taxis berlinois pris par Cartier-Bresson en 1931. La visière presque aussi luisante que les joues. L'air presque aussi aimable que nos taxis d'aujourd'hui, non ?
Chauffeurs de taxi (Berlin, 1931)
© Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos
Côté amabilité, comment ne pas évoquer Bobby De Niro et sa gueule de fou dans Taxi Driver ? Ou plutôt, comment ne pas parler du http://www.steveschapiro.com/ ? Photojournaliste, rendu célèbre avec son travail sur les droits civiques, il décroche le job de photographe de plateau sur le tournage du film de Scorsese. Ses images fixent à tout jamais ce trajet sans retour. L'enfer, tout le monde descend !
Taxi Driver © Steve Schapiro
Et cette histoire du chauffeur de taxi devenu photographe vous la connaissez ? Il s'appelle http://www.steveschapiro.com/ et a commencé à photographier sa banquette arrière en 2010. « Les passagers de taxi représentent une petite partie de la société, et ces photographies espèrent documenter visuellement une tranche de la culture galloise depuis 2010 », explique-t-il. Trop maquillée, hilare, ivre, sérieuse, perdue, seule, entre amis, en famille, en sang même. Tronche(s) de client en somme.
Taxi © Mike Harvey
Et puis allez, on a une petite idée pour aider nos « chers » taxis parisiens. Un moyen efficace pour claquer le bec de ces chauffeurs privés, aussi naturellement sympas qu'une serveuse d'Hippopotamus ou qu'un vendeur Picard. Avec tout le respect qu'on a pour eux, le discours d'entreprise rodé et répété donne parfois l'impression bizarre de vivre au village Disney. Mais le client est roi, c'est ça ? Bref, notre conseil du jour s'inspire de l'initiative des chauffeurs de taxi new-yorkais et de leur calendrier sexy 2015. Plus habillés que les rugbymen, ces hommes de la route n'hésitent pourtant pas à faire tomber la chemise et déchirer le tee-shirt ! Taxi, i love you !
© Philip Kirkman et Shannon McLaughlin
Emilie Lemoine