Festival Planche(s) Contact - Deauville - ©Philippe Ramette
Habituée aux flashes des paparazzi et des touristes, Deauville fait un sort à sa réputation de cité mondaine le temps d'un mois. Son festival Planche(s) Contact met à l'honneur, du 25 octobre au 30 novembre, la photographie, la vraie, celle de Moon, Ramette, d'étudiants passionnés, d'amoureux inspirés et de bien d'autres encore. Mais pour ne pas totalement trahir ses penchants égocentriques, la ville a choisi un thème imparable : elle-même. Itinéraire d'une cité gâtée... en cinq étapes photographiques !
1 - Au Point de Vue : Mélancolie, folie & petites choses de la ville
Face à la mer, le Point de Vue accueille en ses murs un trio international : l'Américaine Sarah Moon, le Français Philippe Ramette et la Japonaise Rinko Kawauchi.
Hiver sur la ville. Les noir et blanc de Moon ont la nostalgie et l'élégance d'une arrière-saison qui ne finira sans doute jamais. Les planches, la jetée, les promeneurs devenus flous et minuscules à marée basse, les mosaïques des bains années 30... : tout semble engourdi par le froid et la tempête.
©Sarah Moon
Du côté de Ramette, Deauville a la tête à l'envers. L'artiste plasticien se joue de la pesanteur et des paysages en se mettant en scène, à l'horizontale ou à la verticale, mais toujours dans le sens contraire des choses qui l'entourent. Comme égarés sur le bord de mer, l'homme et son costume surprennent, déroutent le visiteur. Efficace.
©Ramette
Quant à Kawauchi, elle scrute Deauville à la loupe. L'oeil d'un pur sang, l'avion haut dans l'azur, l'abeille qui butine... L'idée ici est de montrer ces petites choses qui nous échappent. Pourquoi pas ?
©Kawauchi
2 - La Salle des Fêtes : Des étudiants lâchés dans la ville !
Le concours étudiants /fondation Louis Roederer expose le travail de 10 étudiants, notamment celui de Maïa Izzo-Foulquier qui a remporté cette année le prix et sera exposée en 2015 lors de la prochaine édition de Planche(s) Contact.
Trois coups de cœur en passant....
Les clichés de Maja A. Ngom : la rencontre du corps et du minéral, des nus et des pierres, la délicatesse de ses noir et blanc et son amour de Duras qu'elle cite pour accompagner son travail :
« Le génie c'était qu'entre ces palaces et l'océan il y avait un très grand espace vide. Rien que l'océan. Oui c'était à crier de tant de beauté. C’était fou ».
L' « Alphaville » de Aras Gökten : avec une Deauville devenue subitement ville futuriste, électrique et géométrique, pendant que ses voitures de luxe dorment recouvertes dans la blancheur immaculée d'un garage anonyme.
©Aras Gökten
Les hommes nus de Maïa Izzo-Foulquier (lauréate de l'édition 2014) : perdus à travers la ville, sur l'hippodrome ou ailleurs...
3 - Les Franciscaines : Dreyfus, et la lumière fut !
Le lieu est insolite, un ancien orphelinat organisé autour d'un cloître et d'une chapelle. En attendant leur réhabilitation, les Franciscaines ouvrent leurs portes et offrent leurs murs décrépis à différents artistes. Et c'est Thierry Dreyfus qui tire ici son épingle du jeu en proposant aux visiteurs une visite son et lumière de la chapelle et de ses oeuvres. L'éclairage bleuté, les chants religieux, le film noir et blanc des mouvements de la mer projetés au plafond, tout participe à mettre en valeur ses photos d'une Deauville toute en lumière(s), du ciel à la terre.
©Thierry Dreyfus
4 - Les « dames caca » du square François André
Que l'on aime ou pas son travail, Kristine Thiemann a le mérite de mettre la population deauvilloise à contribution de ses drôles de clichés et de les mettre au cœur de la ville : bourgeoises en Chanel qui promènent leurs micro-chiens, un sac d'excréments à la main (« Caca Chic »), ou cavaliers passant sur leur monture derrière la terrasse d'un PMU (« Le champion »).
"Caca Chic" ©Kristine Thiemann
5 - A La villa Le Cercle, le concours de la 25ème heure en a inspiré plus d'un...
Des selfies éthyliques un peu bâclés aux mises en scènes les plus saugrenues, Deauville et sa nuit n'ont laissé personne indifférent. Il a été remporté par Sixtine Sixous, lycéenne à Paris. Vous aimez ?
©Sixtine Sixous
Vous avez jusqu'au 30 novembre pour découvrir tous ces artistes !
Emilie Lemoine