© Clotilde Viannay - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Expositions du 18/10/2014 au 21/12/2014 Terminé
La Samaritaine 67-73 rue de Rivoli 75001 Paris France
La Samaritaine mécène de la jeune photographieLa Samaritaine 67-73 rue de Rivoli 75001 Paris France
Les grands noms de la photographie du XXe siècle, Eugène Boubat, Willy Ronis ou Brassaï, ont fixé la Samaritaine sur la pellicule, faisant du décor de sa monumentale façade au-dessus du pont neuf l’icône d’un Paris éternel. Dans la continuité de cette relation, nous avons souhaité donner, par le biais du mécénat, sa place à la jeune photographie, qui par la diversité de ses modes d’expression et son imaginaire, est une invitation à la réflexion sur l’identité d’un quartier.
Nous avons ainsi pour la deuxième année consécutive donné carte blanche à 10 jeunes photographes, tous étudiants ou diplômés de l’Ecole des beaux-arts de Paris, voisine de la Samaritaine, les conviant cette fois à « sortir » du bâtiment lui-même pour réaliser un travail d’auteur sur le « quartier Samaritaine ». Un cœur de Paris chargé d’histoire, riche des traces de sa mémoire, mais qui vit aujourd’hui une situation transitoire dans l’attente d’une renaissance de la Samaritaine qui en fut la locomotive.
Le résultat, ce sont dix itinéraires particuliers, dix représentations parfois étonnantes mais qui toutes interpellent par leur originalité.
Après le succès de l’édition 2013, « ma Samaritaine 2014 » sera l’occasion de redécouvrir le quartier de la Samaritaine à travers les œuvres exposées. Comme l’an passé, habitants, promeneurs et amateurs de photographie pourront découvrir l’ensemble de ces travaux dans une galerie éphémère aménagée au 67/73 rue de Rivoli.
Jean-Jacques Guiony
Président de La Samaritaine
Carte blanche à 10 jeunes photographes
ils sont dix, tous élèves ou anciens élèves de l’Ecole nationale Supérieure des beaux-arts de Paris qui, sur la rive gauche de la Seine, fait face au bâtiment amiral de La Samaritaine.
Contrairement à l’an passé, ils n’ont pas documenté, exploré, investi de leur fantaisie ou de leur imaginaire l’intérieur de l’édifice mais leur « carte blanche » les a amenés, en toute liberté, à parcourir le « Quartier Samaritaine ». Un territoire complexe, entre la rue de rivoli et la Seine, Le Louvre et la Place du Châtelet, un espace urbain difficile à définir et dont on sait qu’il est amené à se transformer autour, entre autres, de la future Samaritaine.
De fait, ces jeunes filles et jeunes gens ont poursuivi là leurs travaux de recherche, ont confronté leurs interrogations sur le mode d’expression qu’ils ont choisi à un réel à restructurer et ont tenté des définitions à la fois de leur pratique et de leurs outils.
ils ont inventé des parcours, choisissant des perspectives à chaque fois différentes et des logiques variées, ils ont interrogé le sens du noir et blanc, pratiqué la couleur entre peinture et réalisme, pratiqué la narration, choisi l’approche poétique ou l’inventaire strict, questionné l’histoire ou évoqué les actuels habitants du quartier mais, toujours, ils ont voulu s’en tenir à un projet précis, ont développé une démarche.
Si ces approches conceptuelles sont fortement marquées, elles ne sont pas obligatoirement austères. Elles réservent des surprises, des émotions, du sentiment, elles nous entraînent vers des visions de ce que nous n’appréhendons pas lorsque nous sommes de simples passants et, finalement, elles dessinent, pour chacun des intervenants un « quartier » possible, qui n’existe pas au-delà de leur subjectivité, qui n’existera peut-être jamais.
Côte à côte, ces dix regards d’aujourd’hui nous invitent également à nous interroger sur ce qu’est la photographie et sur ce à quoi elle peut servir dans un monde traversé de milliards d’images en tous sens . Certainement à ralentir le flux, à prendre le temps, à découvrir. A voir, si tant est que cela soit encore possible.
Christian Caujolle
Commissaire de l’exposition « Ma Samaritaine 2014 »
Samuel Bouaroua
il n’a pas connu La Samaritaine en activité mais, lorsqu’il en a parlé à ses parents et à des proches, Samuel Bouaroua a constaté à quel point ce lieu hantait leurs souvenir . Et leurs évocations ont nourri son imaginaire, autour des jouets principalement. Alors, il a décidé, lui aussi de jouer. Sérieusement et en interrogeant la pratique actuelle de la nature morte. Il a réuni des jouets anciens, de ceux qui étaient jadis vendus à La Samaritaine et il les a transposés dans un « décor » presque clinique d’aujourd’hui. Il les a mis hors contexte, opérant un décalage dérangeant entre la possible nostalgie véhiculée par les objets anciens et la froideur de la lumière actuelle. Dans ces mêmes décors, il a imaginé la présence d’objets contemporains, de ceux qui pourraient être disponibles dans une Samaritaine toujours en activité. Même lumière, même rigueur, mais plus de risque de nostalgie, plus de décalage, plus de faille possible. Alors, pour insuffler un peu de poésie, il s’est laissé aller à des petits moments d’anecdotes de jeu, d’aujourd’hui, avec des jouets bricolés, de ceux que l’on n’a pas besoin d’acheter, de ceux qui permettent pourtant de jouer.
© Samuel Bouaroua - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Samuel est né à Paris en 1988. Il intègre l’atelier d’Eric Poitevin aux Beaux-Arts de Paris en 2009, il y entame en 2014 sa 5ème et dernière année. Intéressé par l’iconographie et l’accumulation des images (photographie ou cinéma) à travers le temps, il ne travaille pourtant pas dans le registre de la collection ni de la citation et se pose la difficile question de la création contemporaine au regard de l’histoire de ces différents médiums. Inspirés par toutes les approches de l’image, son travail transcende les codes de la photographie de rue comme de la photographie d’architecture, du portrait au paysage en passant par la nature morte, avec comme fil rouge la persistante attention portée à l’intime et à l’étranger.
Louis Boulet
Couleur sans effet, mise à plat, vues frontales, une documentation du “quartier Samaritaine” qui, plus qu’un parcours, propose un jeu visuel renvoyant à l’idée que le territoire s’est fondé sur un lieu, un grand magasin, une activité aujourd’hui en sommeil. En variant les points de vue, en s’amusant à une forme de cache-cache avec le grand bâtiment qui semble inaccessible au regard mais que l’on retrouve immanquablement en regardant attentivement les images, Louis Boulet nous invite à oublier tout typique et toute nostalgie mais à regarder un Paris d’aujourd’hui dans ce qu’il peut avoir de plus « ordinaire ». Il n’en demeure pas moins qu’il conserve toujours La Samaritaine en point de mire et que l’on peut la redécouvrir, fragmentée, dans chacune des images. Une évocation sans spectaculaire ni nostalgie de ce « lointain si proche » qu’avait défini Walter Benjamin.
© Louis Boulet - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Louis est né en 1989 à Nogent-le- Rotrou. Il étudie les Lettres Modernes à l’Université du Mirail à Toulouse avant de rejoindre l’École Nationale Supérieure Louis Lumière à Paris ; son intérêt pour la photographie le mène jusqu’à l’école des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Patrick Tosani où il étudie encore. Son travail développe l’idée de circulation, qu’elle soit physique ou symbolique, et ses photographies se construisent de manière visuelle dans un jeu minutieux avec les structures de l’image et de la perspective.
Charlotte El Moussaed
Le « quartier Samaritaine », ce sont des gens d’aujourd’hui, mais également des souvenirs. Ce sont, en l’occurrence, ceux et celles qui travaillent dans les grands magasins alentour et que la photographe connaît bien pour faire partie, épisodiquement, de leur « famille ». Ils et elles ont leur badge, ils et elles pourraient être des travailleurs de La Samaritaine si elle poursuivait son activité passée . Charlotte El Moussaed choisit, entre « portrait » et collage, d’évoquer cette identité commerciale en associant des cadrages serrés des personnages qui soulignent leur attitude et leurs vêtements à des extraits de d’anciens catalogues commerciaux de La Samaritaine. Tous ces « morceaux d’images » associés à des fragments de corps évoquent des « bouts de passé » qui sont tout à fait contemporains.
© Charlotte EL Moussaed - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Charlotte est née en 1987, elle vit et travaille à Paris. Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2013 où elle fréquente l’atelier de Patrick Tosani et celui d’Eric Poitevin, elle utilise dans sa pratique la photographie, la vidéo et le livre d’artiste. Initiant chaque travail à partir d’un lieu qu’elle explore sous forme documentaire, elle opère ensuite un déplacement entre la prise de vue et l’objet final qui prend des aspects différents (diaporama, socles, installation). Le contenu, souvent social, revêt alors une forme éminemment plastique et quasi- sculpturale.
Mats Gustau
Noir et blanc ? Certainement au niveau de la technique de prise de vue si on tient à l’opposer à la couleur. C’est ainsi qu’apparaissent les photographies de Mats Gustau approchant l’architecture et la sculpture – la question donc, de la représentation dans le plan d’objets tridimensionnels – pour nous les proposer comme nouveaux objets, de contemplation cette fois . Les points de vue qu’il adopte, cavaliers, peu enclins à respecter les formalismes du genre, pourraient apparaître comme non conventionnels . Pourtant ses images acquièrent une douceur, une sensualité même que nous n’avons guère l’habitude de percevoir dans un escalier ou sur le mur d’un bâtiment érodé . tout cela tient au fait que, à la limite du dessin – qui est son autre passion – les photographies sont avant tout des modulations de gris . De gris profonds, en aplats veloutés . non ces gris qui participent du contraste qu’ils apaisent, mais, comme il le dit lui-même du « gris comme une couleur ». On comprend mieux alors que son propos est de « faire un travail d’investigation de l’achromie, lié à la mémoire et à l’oubli ».
La question, on l’avouera, ne manque pas de pertinence dans l’actualité du quartier.
© Mats GuStau - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
isabella Hin
Comment trouver son chemin dans un quartier assoupi, en manque et en perte d’identité, comment donner du sens à sa marche, comment s’y retrouver ? Isabella Hin apporte une réponse toute personnelle qui nous renvoie à d’anciens questionnements de la photographie, à une éternelle envie de peinture qui marque également le refus de ses modèles, parce que le principe de réel qui préside obligatoirement à sa réalisation s’impose toujours. Alors la photographe a vagabondé et a recueilli avec attention, précision, avec émotion aussi des « peintures » trouvées qu’elle invente en fait par ses cadrages et le point de vue, physique, qu’elle adopte. Délicatesse proche de l’aquarelle parfois, graffiti blancs crevant des plages mouillées de teintes mêlées, grands coups de brosse, pièges à lumière, confrontations de matières, jeux de lumière, illusions optiques dans l’espace, il s’agit avant tout de se laisser aller à la couleur comme matière même de l’image. Mais cette couleur, qui est là pour que nous prenions le temps de la regarder, n’est pas celle de l’explosion, des joies, des emportements. Sans nostalgie, elle est fortement empreinte de temps et elle souligne le délabrement, l’érosion, la fragilité extrême. Dans laquelle la photographie peut trancher pour interroger la notion même de beauté et ses conventions.
© isabella Hin - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Isabella est née à Paris en 1993. Elle rejoint les Beaux-Arts de Paris en 2012 d’abord auprès de Marie-José Burki puis auprès d’Eric Poitevin dont elle fréquente encore l’atelier. Actuellement en troisième année, elle explore les possibilités imaginaires et fantasmagoriques de la photographie. Elle assume ainsi la capacité évocatoire – quasi-onirique – de l’image avec un regard éminemment plastique et pictural.
Emeric Lhuisset
Syrie, Ukraine, autant de champs d’affrontement, de lieux de crise, de tensions et de guerres sur lesquels Emeric Lhuisset tient à la fois à témoigner, à réagir, à s’interroger aussi sur la façon dont nous les percevons – ou pas – au travers des media et des réseaux d’information. La Syrie, cela peut sembler loin, l’Ukraine, cela est bien plus proche. Pourtant il semblerait que, peut-être parce que nous ne voulons pas imaginer que la guerre se déroule à nos portes, nous refusions de voir cette réalité. inquiet de cette « indifférence » collective, le photographe nous propose une fiction sans outrance, sans spectaculaire, même si elle parle de ce qui serait une situation dramatique. Et si la guerre avait lieu à Paris, si les tanks étaient dans nos rues, les snippers sur les marches de nos métros, dans le « quartier Samaritaine » ? Ville désertée, espaces vides, population disparue, gommée, terrée, ailleurs. Seuls quelques signes discrets viennent signifier ce possible saisi sous une lumière blanche, étale, sans aucun effet.
© Emeric Lhuisset - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Emeric est né en 1983 en banlieue parisienne. Diplômé des Beaux- Arts de Paris, il est aussi diplômé en géopolitique ; cet intérêt le porte à faire de longs séjours dans des zones conflictuelles à travers le monde où il réalise ses différents projets photographiques. Son travail s’efforce à retranscrire plastiquement ses analyses géopolitiques, il interroge notre rapport à l’actualité et à l’engagement dans une volonté évidente d’éveiller l’attention et l’interrogation du spectateur.
Chao Liang
Lors de son arrivée en France Chao Liang fut surpris de découvrir les cartes postales et la pratique ancienne, inconnue dans son pays, de ce mode d’échange. il commença à les collectionner. Pour évoquer le « quartier Samaritaine » il a choisi, avec une dimension poétique qui caractérise tout son travail, de s’approprier ces objets ordinaires et de dialoguer avec nous par leur entremise. Mais il ne nous montre pas l’image qui figure au recto. Il a préféré, sur chacune de ces cartes qui parcourent le siècle écoulé, inscrire, telles de petites fictions intimes, des « histoires » de relations entre des gens qui se seraient connus à La Samaritaine, qui auraient travaillé dans le grand magasin, qui se seraient séparés ou auraient découvert Paris sur la terrasse de La Samaritaine. Soigneusement réalisées, ces « fausses » cartes postales plus vraies que les originales nous permettent d’inventer des personnages à peine esquissés dans l’échange épistolaire. Quant aux images, c’est autre chose. Juste une succession d’impressions, floues, qui mêlent documents anciens, prises de vues actuelles et, naturellement, « vraies » cartes postales de collection.
© Chao Liang - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Lors de son arrivée en France Chao Liang fut surpris de découvrir les cartes postales et la pratique ancienne, inconnue dans son pays, de ce mode d’échange. Il commença à les collectionner. Pour évoquer le « quartier Samaritaine » il a choisi, avec une dimension poétique qui caractérise tout son travail, de s’approprier ces objets ordinaires et de dialoguer avec nous par leur entremise. Mais il ne nous montre pas l’image qui figure au recto. Il a préféré, sur chacune de ces cartes qui parcourent le siècle écoulé, inscrire, telles de petites fictions intimes, des « histoires » de relations entre des gens qui se seraient connus à La Samaritaine, qui auraient travaillé dans le grand magasin, qui se seraient séparés ou auraient découvert Paris sur la terrasse de La Samaritaine. Soigneusement réalisées, ces « fausses » cartes postales plus vraies que les originales nous permettent d’inventer des personnages à peine esquissés dans l’échange épistolaire. Quant aux images, c’est autre chose. Juste une succession d’impressions, floues, qui mêlent documents anciens, prises de vues actuelles et, naturellement, « vraies » cartes postales de collection.
Pierre Seiter
A quoi servent les images aujourd’hui ? Comment restituer un espace urbain juste défini par des contraintes géographiques ? Comment s’y mouvoir, s’y retrouver ou s’y perdre ? Pierre Seiter, qui interroge en permanence la pertinence – ou l’absence de pertinence – des images, a joué le jeu de l’errance dans un territoire qu’il percevait comme non ouvert . Cette fermeture, cette difficulté à définir – liée aussi au manque de précision informative de la photographie – il l’a transcrite en regardant au sol, en conservant – ou en fabricant, qui sait ? – de minuscules désastres, en cadrant des déchets, des traces qui ne signifient plus guère qu’elles-mêmes. Dans ses images fermées, contenues, le regard est piégé et nous ne savons pas vraiment pourquoi . Derrière la possible séduction des couleurs, d’apparentes douceurs, d’un personnage entrevu qui passe en masquant son regard, il questionne ce que nous voyons. Dans son « quartier Samaritaine », il y a aujourd’hui beaucoup à regarder en détail, mais peu de choses à voir, qui fassent sens en tout cas . Quartier en friche ? Perdu ? Difficilement réductible, en tout cas, à une lecture structurée d’images ou de narration. Plutôt des impressions, mais guère joyeuses.
© Pierre Seiter - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Pierre est né en 1992 à Blois. Il étudie la photographie aux Beaux-Arts de Rennes auprès de Natacha Lesueur et obtient son DNAP en 2013 ; il entre aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Eric Poitevin et dans celui de Patrick Tosani. Actuellement en troisième année, il développe une pratique pho- tographique qui déconstruit précisément les mécanismes et les codes de la perception et de la compréhension que nous avons des images.
Victor Vaysse
Ses photographies sont, incontestablement, en noir et blanc. Ou, plus justement, elles sont en noir et en blanc. Son exploration du « quartier Samaritaine » n’est guidée que par la lumière, que par la façon dont le blanc, souvent sous forme d’à plat ou de trouée, s’inscrit dans le noir et modifie notre perception d’un espace dont la réalité tridimensionnelle se traduit par un rythme de contrastes. S’il advient qu’un camaïeu de blanc puisse recueillir l’ombre – évidemment noire – d’un arbre dans un geste élégant ou que les blancs construisent de la perspective, c’est essentiellement cette trouée du blanc, comme des rectangles devenus repères, qui scande l’espace. Cette approche, éminemment photographique, nourrie de classicisme, se développe sans effort apparent, servie par une grande rigueur mais sans formalisme et atteint l’évidence d’un questionnement en pratique du medium. Qu’est-ce donc que la photographie, aujourd’hui encore, sinon « écrire avec la lumière » ? Une autre façon de dire que la photographie est un choix.
© Victor Vaysse - mai 2014 pour les Grands Magasins de la Samaritaine
Victor est né en 1989. Après l’obtention d’un DUT Techniques de commercialisation à l’Université Paris Descartes, il intègre l’atelier de Patrick Tosani aux Beaux-Arts de Paris où il pratique la photographie et la sculpture. Actuellement en 5ème année, il construit ses images comme des énigmes visuelles qui interrogent les idées de simulacre, de représentation et qui donnent toute sa place au spectateur dans le jeu interprétatif.
Clotilde Viannay
Comme dans tous ses travaux, Clotilde Viannay conte des histoires, avec une série de clins d’œil, de petits signes, d’éléments de contexte qui nous renvoient à l’histoire, à l’art décoratif pour la construction amusée d’une imagerie du « quartier Samaritaine ».
Sa série de natures mortes, inspirées des vitrines de grands magasins, fonctionnent par citation en privilégiant la couleur, une esthétique « mode » convenue et sont délibérément joyeuses. Le musée du Louvre et ses bijoux en or dans un décor égyptien, le pont neuf hanté par les chaussures et gants des élégantes du début du XXe siècle, La Samaritaine elle-même avec plumes de paon, oranges et roses venues de l’art nouveau et de l’art déco, la rue de rivoli dont elle rappelle qu’elle tire son nom d’une bataille napoléonienne restituée par des jouets, jusqu’à une vue générale mariant représentation peinte et vanités, le quartier devient à la fois décor et réceptacle de pratiques décoratives. Un petit bazar intime pour un Grand Magasin.
Clotilde est née en 1978 à Bayonne, elle vit et travaille à Paris. Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2004, elle développe un travail plastique et sculptural qui joue avec les limites entre la fiction et la réalité, le réel et la construction de récits. Ses installations explorent souvent l’esthétique muséale dans une fascination assumée à l’objet et s’inspirent volontiers de la culture et de l’imagerie populaires.