© Michael Ackerman / Galerie VU'
Le 28 août prochain, vous serez nombreux à assister à Une place sur la terre, le nouveau film de la réalisatrice Fabienne Godet. Nombreux, car ce long-métrage risque de faire beaucoup d'heureux.
L'histoire ? « Antoine, photographe joyeusement désabusé, a pour seul ami Matéo, le jeune fils de sa voisine souvent absente, auquel il donne une éducation fantaisiste. Un matin, des notes de piano venues de l'immeuble d'en face captent son attention. Antoine ne sait pas encore que celle qui les joue, Elena, étudiante idéaliste et sans concession, va bouleverser sa vie et lui permettre enfin de trouver une place sur la Terre... » Ici, non seulement Benoît Poelvoorde livre une interprétation du personnage, photographe, à couper le souffle, l'histoire est passionnée(nante), mais, en plus de ce cocktail déjà fort convainquant, les photographies présentées, (celles du personnage d'Antoine), sont d'un esthétisme formidable. Bon, mieux vaut vous préparer, l'histoire est dure, peu réjouissante voire un peu noire, mais intense, fort bien menée et surtout très émouvante.
Ces photographies, ce sont celles de Michael Ackerman. Membre de l'agence VU', impossible d'oublier ses images en noir et blanc, dont le flou poétique touche instantanément le public.
© Michael Ackerman / Galerie VU'
© Michael Ackerman / Galerie VU'
Ainsi, Une place sur la terre mêle avec brio deux médiums artistiques que sont la photographie et le cinéma. Beaucoup s'étaient déjà essayés à fusionner ces deux arts (l'on pense notamment à L’homme qui voulait vivre sa vie (2010) d'Eric Lartigau, avec Romain Duris, et surtout les photographies d'Antoine d'Agata), mais le duo Poelvoorde/Ackerman est particulièrement exquis.
Lorsque les deux formes artistiques se rejoignent, pour les passionnés comme les novices, le résultat est de taille, mais aussi à double tranchant. Dans Une place sur la terre, la photographie et son univers parviennent à tenir leur place, sans sortir de l'écran. Les détails sont là, l'univers propre d'un photographe, ses craintes, ses angoisses, la passion. Le matériel est également mis à l'honneur (on note même la présence d'un beau Mamiya 7), ainsi que le labo, les scènes de prises de vue..
Une place sur la terre ou plutôt une belle place laissée à la photographie ..
Claire Mayer