© Christian Lamontagne
Être humain. Comment définir cet état ? Comment le représenter ?
À ces questions vertigineuses, difficile d’apporter des réponses universelles.
Ne reste plus qu’à émettre des hypothèses, à lancer des pistes.
Ainsi, loin des certitudes, cette exposition a pris le parti de poser des questions, en sondant les doutes et les failles inhérents à la condition humaine.
Être humain ? Est-ce d’abord et avant tout "être social" ? Ou bien est-ce "être spirituel" ? À moins que finalement, ce soit tout simplement "être mortel" ?
Dans un monde en perpétuelle quête de perfection, d’améliorations et de machines toujours plus sophistiquées, c’est là, dans ces hésitations, ces tâtonnements, ces quêtes, que l’envie est venue de situer "être humain" à travers la photographie. Par sa nature même, elle questionne l’humain et ses représentations, l’immédiateté et la permanence, l’illusion et la réalité.
Neuf photographes pour une invitation à cheminer au sein de cette évidence complexe, questionnée par autant d’écritures visuelles différentes.
Commissaires d’exposition : Carole Coen et Céline Pévrier.
© Stéphane C. The divided line
Christian Lamontagne : Mars en Arctique
Lumineuses et quasi cinématographiques, les images de Mars en Actique, de Christian Lamontagne, racontent la quête insatiable de l’homme pour de nouveaux territoires, qui dépasse la limite du globe terrestre. Rêve d’enfant, conjuration de la mort, la conquête spatiale révèle le désir de l’espèce humaine de se prolonger ailleurs.
Christophe Agou : Les faits secondaires
Christophe Agou, avec Les faits secondaires, se transporte de l’autre côté du miroir pour recueillir le positif/négatif de la vie, après en avoir intégré l’éphémère, l’impermanence, l’obscurité et la clarté. Nourri du passé, incertain de l’avenir, il boit le présent, avec une conscience soudain aiguisée, prête.
Frédéric Nauczyciel : Demeure intime
Dans Demeure intime, Frédéric Nauczyciel décrit, minutieusement, l’impossibilité de dire – les liens, l’attachement, pourquoi pas l’amour.Vivre ensemble, par choix ou contrainte, hériter d’une histoire, familiale ou sociale, partager, par un geste ou l’absence d’un regard, son humanité.
© Frédéric Nauczyciel
Rémi Chapeaublanc : Gods and Beasts
Rémi Chapeaublanc est parti en Mongolie réaliser une série de portraits, Gods and Beasts. Des portraits d’hommes et des portraits d’animaux, saisis de la même manière, au même niveau.
Car là-bas, chacun joue un rôle dans l’existence de l’autre, irremplaçable et indispensable.
Guillaume Amat : Chrysalides
Les Chrysalides de Guillaume Amat sont nos corps en transformation, en évolution. De l’enfance à l’âge adulte, physiquement et mentalement,
nous nous réinventons sans cesse dans notre rapport au temps, à l’histoire, au quotidien. D’un âge à l’autre, d’un état à l’autre, nous perdons et gagnons, toujours flottant, toujours en mouvement.
Cyrus Cornut : Le voyage d’Alberstein
Un photographe, un clown, une boule rouge. Le voyage d’Alberstein, de Cyrus Cornut et Nicolas Cornut, explore l’homme dans ses interrogations, sa solitude, son inscription dans la nature.Tour à tour compagne, fardeau, guide et leurre, la boule chemine avec l’homme. Ensemble, ils cherchent leur place, garants l’un l’autre de leur existence.
Stéphane C. : The Divided Line : vidéo, son (groupe Oiseaux-Tempête), photographies.
Stéphane C. a passé six mois en Grèce, berceau de la pensée occidentale, à flâner, glaner, regarder. Loin des projecteurs de l’actualité, il s’est mis à l’écoute de ces hommes et femmes contraints de réinventer leurs liens sociaux et économiques, en accueillant l’émotion – la sienne et la leur.
Amaury da Cunha : Mélanges 2006-2013
Amaury da Cunha propose une vision éclatée de la vie – brève, impermanente, aux repères changeants. Il semble nous dire : « Je ne suis que de passage, après moi les choses continueront. » Passant du dedans – son intimité – au dehors – la ville -, il saisit, pour mieux le relâcher, le monde qui nous entoure.
Ari Versluis et Ellie Uyttenbroek : Exactitudes
Le photographe Ari Versluis et la physionomiste Ellie Uyttenbroek, tous deux néerlandais, mettent au jour notre besoin d’exister par la différence et celui de s’identifier au groupe, à la tribu. Qui sommes- nous vraiment ? À travers le vêtement, ce paradoxe s’exprime de manière criante, presque dérangeante.