Visa pour l'image Palais des Congrès 66000 Perpignan France
La 25ème édition du festival International du Photojournalisme, Visa pour l'image, se tiendra du 31 août au 15 septembre 2013 à Perpignan.
"Au début il y a avait 123 accrédités, l'année dernière ils étaient 3000", exprime Jean-François Leroy. Lorsqu'ils évoquent leurs 25 ans de partenariat, il y a beaucoup d'émotions dans les voix de Jean-Paul Griolet Président du festival, Laurent Langlois, Pascal Briard... Cette date anniversaire ne sera pas fêtée avec ampleur, " Il n'y aura pas de feux d'artifices, la profession n'a pas l'humeur, nous ne sommes pas dans un esprit de fête." La disparition des agences tel que Gamma ou Sigma, la crise de la presse, les photographes assassinés dans l'exercice de leur métier n'atténuent pas la volonté de Visa de soutenir le photojournalisme. "La question de l'avenir de ce métier nous préoccupe, nous continuerons à défendre cette profession indispensable, il ne faut pas être indifférent aux 60000 morts en Syrie," explique Jean-Paul Griolet. L'amitié et la fidélité ont permis à ce festival de perdurer malgré les nouvelles technologies et le numérique. Il sait d'ailleurs s'adapter : une application "Visa pour l'image" sera téléchargeable sur android. La polémique sur la fin de la semaine des scolaires pour cause de non renouvellement de la subvention par la région, affecte les créateurs de Visa. Les 25 expositions suivront toutes le même fil: l'actualité de l'année.
© Sarah Caron, Femmes Pachtounes, des êtres de second rang
« C’était il y a 24 ans... Perpignan accueillait la première édition d’un tout nouveau - et tout petit ! - festival de photoreportage,Visa pour l’Image.Vingt-quatre expositions, déjà. Six soirées de projection. En fait trois, reprises deux fois chacune.
En ces temps lointains, nous n’avions pas d’ordinateurs. Les légendes étaient approximatives, au mieux, voire inexistantes, purement et simplement.
Dès la première édition, nous avons pressenti que cet événement allait rapidement s’inscrire dans le calendrier des professionnels. Six ans plus tard, nous transformions le terme de photoreportage en photojournalisme, qui nous semblait plus adéquat.
Les magazines produisaient beaucoup, les agences étaient florissantes, les photographes pleins de talent travaillaient dans la joie et la bonne humeur. Et dans de bonnes conditions financières.vBref, c’était un autre temps. Un autre monde. Révolu.
Aujourd’hui, quelques magazines continuent à produire, toujours moins nombreux, toujours à moindre coût. Nombre d’agences ont disparu, ou – pire encore ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles étaient. Les photographes qui vivent décemment de leur métier ? On en compte à peine quelques dizaines... Les raisons de cette révolution ? On les connaît. Elles ont été analysées, commentées, discutées, à de très nombreuses reprises.
Tous les secteurs de cette profession ont été chamboulés. Radicalement. Du circuit des ventes aux labos, il a fallu reconsidérer chaque maillon de cette chaîne.Tout réinventer. Paradoxalement, il n’y a jamais eu autant d’aspirants photographes. Ce métier fait toujours rêver. Est-ce un bien ? La technique se maîtrise très facilement, mais pour être un vrai journaliste, c’est autre chose... Raconter une histoire véritable, ce n’est pas à la portée de tout le monde. Faire des photos correctes, si.
Visa pour l’Image fait toujours rêver.Tant mieux. Mais le nombre de dossiers reçus avec des photos sans légendes laisse un peu perplexe... « Bonjour, voici mon reportage, j’étais en Syrie ». Bien. Bravo ! Mais quelle est l’information que vous voulez nous donner ? Où était-ce ? Quand ? Qui sont ces gens que vous nous montrez ? Bref, la règle des WWWWW (Who ? What ? Why ? When ? Where ?) est devenue obsolète. Dommage. Dans cette jungle de l’information rapide, il est urgent de retrouver certaines bases, ou d’en inventer des nouvelles. C’est ce que nous nous efforçons de faire. Avec le même bonheur. Pour la 25e fois. Bienvenue à Perpignan ! »
Jean-François Leroy, 22 avril 2013
Les Expositions
ABIR ABDULLAH / EPA
Piège mortel Des habitations aux lieux de travail, des centres commerciaux aux espaces publics : à Dacca, la menace du feu est omniprésente. À défaut d’un code du bâtiment et d’une lutte anti-incendie appropriés, la ville est devenue un piège mortel qui peut à tout moment se refermer sur ses habitants. Face à cette situation, l’autorité de lutte contre les incendies manque de formation et de moyens. Pendant ce temps, ce sont des biens, des foyers et des vies humaines qui partent en fumée. Un fléau meurtrier qui affecte la quasi-totalité de la population, qu’il s’agisse de la classe ouvrière ou moyenne, ou encore de l’élite.
SARAH CARON
Prix Canon de la Femme Photojournaliste 2012 décerné par l’AFJ (Association des Femmes Journalistes) en partenariat avec Le Figaro Magazine
Femmes pachtounes : des êtres de second rang Dans les zones tribales du Pakistan, bastion des talibans, les femmes pachtounes endurent de grandes souffrances sous le fait de traditions culturelles rigides et de croyances religieuses extrêmes. Pour un journaliste étranger, il est presque impossible de travailler dans ces régions à cause des restrictions officielles et de l’insécurité qui y règne. Le travail de Sarah Caron nous emmène dans l’univers privé, et rarement photographié, des femmes pachtounes.
RAFAEL FABRÉS
Pacification En vue de la Coupe du monde de football en 2014 et des Jeux olympiques d’été en 2016, la ville de Rio a lancé le programme de sécurité des UPP (Unités de police pacificatrices). Les UPP sont basées dans les favelas de Rio pour lutter contre le trafic de drogue et le crime organisé. De nombreuses personnes estiment que les UPP ont contribué à endiguer la violence et à améliorer le niveau de vie dans les bidonvilles. Toutefois, pour d’autres, le programme de pacification n’est qu’un écran masquant l’inégalité sociale dont souffre Rio.
© Rafael Fabrés, Pacification
PASCAL MAITRE / Cosmos / National Geographic Magazine
Kinshasa magique Entre artistes, chaos et traditions Avec ses 10 millions d’habitants, son incessant chaos, ses 25 000 enfants des rues, son énergie débordante, la capitale de la République démocratique du Congo a donné à l’Afrique la plupart de ses plus grands artistes : peintres, musiciens, plasticiens, sculpteurs, performeurs... Ces artistes ont puisé leur inspiration dans la vie quotidienne des Kinois (habitants de Kinshasa) et dans les extraordinaires traditions des différentes ethnies qui forment la ville.
DON McCULLIN / Contact Press Images
La paix impossible L’un des derniers géants à ne pas avoir exposé à Perpignan. Inutile de revenir sur sa carrière mythique :Chypre, Vietnam, Nigeria, Irlande du Nord, Bangladesh, Liban, mais aussi son Angleterre, ses paysages, ses chômeurs... jusqu’à la Syrie en décembre dernier. Don McCullin a inspiré des générations de photographes et reste une référence pour tous. L’exposition, réalisée par Robert Pledge, est aussi complète que possible : ses photos cultes, mais aussi d’autres moins connues, et même quelques surprises. Une rétrospective que Don souhaite inoubliable. Nous n’avons aucun mal à le croire !
JOHN G. MORRIS / Contact Press Images
Quelque part en France, été 1944 Londres, juillet 1944. John G. Morris est éditeur-photo pour Life, l’hebdomadaire américain aux millions de lecteurs. Cela fait des mois qu’il suit la guerre à travers les photos des plus grands correspondants de guerre, qu’il édite et publie dans le magazine. Pour être enfin sur le terrain, il décide de partir pour la France où les forces alliées sont engagées dans la bataille de Normandie. Là, pour la première fois, il prend lui-même des photos. De ce voyage de quatre semaines, il rapporte une douzaine de pellicules qui resteront dans un tiroir.Aujourd’hui,à 96 ans,il revisite ce reportage oublié.Un travail inédit,rassemblé par Robert Pledge, que nous sommes fiers de vous faire découvrir.
© Muhammed Muheisen / Associated Press, La vie Continue
MUHAMMED MUHEISEN / Associated Press
La vie continue... Plus d’une décennie de voyages, d’un pays à un autre, à couvrir des événements dans des lieux qui avaient tous une chose en commun : le conflit. Des nations qui s’effondrent, des hommes et des femmes qui pleurent la mort de leurs proches, bravant les dures réalités de la vie. L’espoir et l’action d’une génération spoliée, qui aspire au changement et à la reconnaissance de ses droits. Des enfants laissés pour compte qui tentent d’exister, de survivre, avec le peu qui leur est donné. Au cœur de ces conflits, de ces régions dévastées, un souffle de vie subsiste malgré tout et maintient une lueur d’espoir. Juste derrière la guerre se cache la vie. Des instants de vie qui nous rappellent que, même lorsqu’elle semble ployer sous le poids du conflit, la vie poursuit résolument sa course vers l’avenir.
PHIL MOORE / Agence France-Presse
Un cycle de violence - le M23 en RDC Depuis presque vingt ans, l’est de la République démocratique du Congo est ravagé par les conflits. Les groupes rebelles sévissent dans la région et ont entraîné la mise en place de la plus grande (et onéreuse) opération de maintien de la paix des Nations unies. En avril 2012, d’anciens membres du groupe rebelle CNDP, qui avaient été intégrés au sein de l’armée nationale en 2009, ont fait défection pour former le M23 – un nouveau groupe armé qui vient s’ajouter à ceux déjà présents dans cette région bien agitée. Ces dernières années, en raison du conflit, quelque deux millions de personnes ont été déplacées ; le M23 à lui seul a provoqué le déplacement d’un demi-million de personnes.
MICHAEL NICHOLS / National Geographic Magazine
La vie courte et heureuse d’un lion dans le Serengeti La mort rôde partout, la survie est une lutte sans fin et l’esprit d’équipe est primordial dans le Serengeti, y compris pour C-Boy et sa magnifique crinière sombre. On pense souvent, à tort, que l’Afrique regorge de lions ; en réalité, ils sont en voie de disparition à cause de conflits liés à l’étalement des communautés humaines. L’heure est au dialogue afin de trouver un moyen pour les Africains et ces grands prédateurs de cohabiter. Ce reportage (qui sera publié dans le numéro d’août 2013 de National Geographic) présente des photographies du rédacteur-collaborateur Michael Nichols ainsi que des clichés de Brent Stirton, connu pour ses travaux sur les questions de la protection de la nature en Afrique.
© Michael Nichols / National Geographic Magazine, La vie Courte et heureuse d'un lion dans le Serengeti
DARCY PADILLA / Agence VU
Tout finira par s’arranger Personne n’a oublié « L’histoire de Julie », ce travail de près de 18 ans de Darcy Padilla, qui suit Julie à travers ses épreuves et sa maladie, jusqu’à sa mort en septembre 2010. L’histoire aurait pu se terminer là, mais elle continue avec celle de Jason, le dernier compagnon de Julie, et d’Elyssa, leur plus jeune enfant. Après la mort de Julie, Jason essaie d’élever sa fille et de s’en sortir, mais il sombre dans le désespoir. Il tente alors de renouer des liens avec sa famille adoptive. La lutte continue. Darcy Padilla témoigne.
ANDREA STAR REESE
Trouble La maladie mentale peut se soigner et se guérir. Pendant deux ans, Andrea Star Reese a photographié des personnes dans des institutions, des foyers, des écoles et des hôpitaux en Indonésie. Certaines n’étaient pas du tout soignées, pendant que d’autres étaient traitées avec des médicaments périmés. Beaucoup n’avaient jamais été examinées par un psychiatre ni même diagnostiquées comme étant atteintes de maladie mentale, de stress aigu ou d’une maladie physique qui auraient pu expliquer leurs symptômes et leurs comportements. Andrea Star Reese dresse un inventaire terrifiant des conditions de vie et de traitement des malades mentaux en Indonésie.
© Andrea Star Reese, Trouble
GORAN TOMASEVIC / Reuters
Combat En Syrie, Goran Tomasevic, photographe de guerre chevronné, suit la ligne de front qui évolue constamment. Il observe les combattants des deux camps au plus près, qu’ils lancent une offensive, gèrent la logistique, soignent leurs blessés, enterrent leurs morts, ou meurent sous ses yeux. Il témoigne de ce conflit qui, selon les estimations des Nations unies, a fait plus de 70 000 victimes.
Jean-François leroy a également annoncé
Une retrospective de Joao Silva, la photographe qui a perdu deux jambes en Afghanistan
Un hommage à Benoît Gysembergh
La création d'un Visa d'or d'honneur
Soirées de projection
Les soirées de Visa pour l’Image retracent les événements les plus marquants de septembre 2012 à août 2013. Chaque soir, du lundi au samedi, les projections débutent par une «chronologie» retraçant 2 mois d’actualité de l’année écoulée. Sont ensuite développés différents sujets et points de vue liés aux faits de société, aux conflits, ceux dont on parle et ceux que l’on tait, aux différents constats de l’état du Monde.Visa pour l’Image propose aussi des « rétros », retour sur des faits ou des personnalités majeurs de l’Histoire. Les différents prix Visa pour l’Image sont également remis lors de ces soirées.
AU PROGRAMME DE CETTE ÉDITION 2013
(liste non exhaustive et sous réserve de modifications)
• L’actualité de l’année sur tous les continents: guerres, crises, politique, insolite, sport, culture, science, environnement...
• Égypte,Tunisie, Syrie... nouvel état des lieux aujourd’hui.
• Afghanistan, Irak... nouvel état des lieux aujourd’hui.
• Crise économique et pauvreté : encore et toujours l’Espagne, la Grèce et les autres...
• La guerre au Mali : ses causes et ses conséquences.
• Inde : viols collectifs et place de la femme dans la société.
• Cambodge : mor t de Norodom Sihanouk en octobre 2012 (rétrospective).
• et aussi : Afrique du Sud, Haïti, Israël, Ukraine, Brésil, Argentine, Laos, Corée, Japon, États-Unis...
• La contre-culture (sujet fortement musical...).Allées et venues dans près d’un siècle de mouvements « contre- », « alter- » ou « anti- ». Sous-culture, contre-culture... tous ces gens « pas comme il faut » se sont inventé des identités visuelles et sonores fortes dans lesquelles nous allons nous promener.
• Le Soudan français, 1891-1946. • 1943: il y a 70 ans, la bataille de Stalingrad faisait deux millions de morts. • Tout sujet magazine de fond traitant de faits de société, d’environnement.
• Il y a 25 ans, la naissance de Visa pour l’Image... en cette année 1989, l’actualité du monde était particulièrement riche. Une courte chronologie des événements pour se rappeler : «Il y a déjà 25 ans !»