© Martin Schoeller
Le mouvement des “Indignés” n'en finit pas de s'étendre. Après l'Europe et notamment l'Espagne, il se diffuse aux Etats-Unis et en particulier au coeur du système financier : la bourse de Wall Street, à New York. Il s'y est développé sous le nom de "Occupy Wall Street" - littéralement, "Occupons Wall Street".
Ce ras-le-bol populaire contre les dérives du système financier et la pression exercée par les marchés sur les politiques nationales soulève une question primordiale ; celle de la visibilité des flux souterrains, immatériels, qui sont ceux de l'économie mondiale. Les participants aux manifestations de Wall Street, à défaut peut-être de revendications précises à l'heure actuelle, cultivent une grande inventivité en ce qui concerne leurs installations, leurs pancartes, leurs déguisements, etc. Le but : attirer l'attention sur des dynamiques financières qu'à force de ne pas voir à l'oeuvre, on a fini par croire incontrôlables.
Parmi de nombreux reportages consacrés au sujet, le photographe Martin Schoeller a ainsi réalisé le portrait de protestataires New Yorkais, bariolés et armés de leurs pancartes.
© Martin Schoeller
A l'autre bout de la pyramide, du côté des "1 %", se trouve le monde de la finance suisse.
Univers secret, qui par son silence et son opacité, alimente les fantasmes. La place Paradeplazt à Zurich, autour de laquelle siègent les deux plus grosses institutions financières du pays - UBS et Crédit Suisse - renfermerait ainsi un tiers de la richesse mondiale dans ses coffres. Mark Henley, de l'agence Panos, a documenté ce milieu hautement contrôlé mais dont les fondements sont soumis à une contestation générale de plus en plus ciblée. Il a tenté de lui donner vie, sous la forme d'un reportage aux allures de film noir.
© Mark Henley / Panos Pictures
© Mark Henley / Panos Pictures
© Mark Henley / Panos Pictures
Attirer l'attention sur les dimensions concrètes d'un système dont le manque de transparence est de plus en plus largement critiqué est sans doutes un moyen, pour les photographes, de redonner espoir en la politique ; c'est en tous cas une façon irremplaçable de rendre l'information vivante et plus parlante que des cotations en bourse.
Antoine Soubrier, le 27 octobre 2011.