NEGPOS 1, cours Némausus B 103 Avenue Général Leclerc 300000 Nîmes France
Les Rencontres ont été pré-inaugurées par l’exposition d’Ambroise Tézenas, Pékin, Le Théâtre du peuple au Forum de la Fnac du 28/09 au 14/11 2009, elles se poursuivent avec celle de Rémy Comment, De la chute des graves sur une pente douce à la cafétéria du cinéma le Sémaphore, vernissage le 25/11 à partir de 18h30, jusqu’au 16 décembre.
Viennent ensuite celles conjointes de Jean Christophe Bechet, Tokyo Nights (galerie Bienvenue à Bord) et de Patrick Zachmann, Un jour, la nuit (galerie NegPos) le vendredi 27/11 à partir de 18h30, jusqu’à la mi-janvier. Rencontres avec ces deux auteurs le samedi à 14h à la galerie NegPos.
Finalement, nous présenterons la collective du groupe de recherche Regards sur la Ville (Jean Louis Bec, Pétra Bénard, Claude Corbier, Jean Louis Escarguel, Bruno Généré et Marie-Dominique Guibal), Nîmes de nuit, vernissage le vendredi 4/12 à partir de 18h30, jusqu’au 2 janvier et suivi le soir du vernissage par la projection de photographes du Bar Floréal (Nicolas Quinette, André Lejarre, Sophie Carlier,…).
Pour fêter la cinquième édition des Rencontres Images et Ville, le vernissage de Regards sur la Ville sera suivi d’une surprise musicale…
Préambule
« Il avance dans la nuit de la ville, et chaque pas est comme un trou noir dans lequel il s'enfonce progressivement. Murs, ciel et bitume composent une boite noire sans échappatoire, d’où surgissent des lueurs de manière segmentée, oblique et aléatoire.»
Eric Roth (extrait de L’ombre, la Tombe)
Lorsque la nuit se répand sur la ville une autre urbanité naît. Elle n’est pas l’envers du jour et elle se nourrit d’autres histoires. On n’est pas dans la nuit sans raisons, bonnes ou mauvaises. Il y a toujours une relation plus étroite à la nuit qu’au jour et c’est sans doute cette implication qui fait la rareté des propositions.
Explorateurs nocturnes, les photographes se heurtent souvent à l’impossibilité technique de saisir ce qui ne peut, tout simplement par manque de lumière, voir le jour. Toute la complexité de la nuit photographiée est là. La lumière est l’indispensable ingrédient, quelle qu’elle soit : ténue, distordue, électrique ou lunaire.
Peu sont les photographes qui ont finalement voulu développer une œuvre de nyctalope.
Pourtant, défiant l’obscurité et se jouant des flous, cette 5ème édition des Rencontres Images et Ville proposera exclusivement des expositions de photographes ayant travaillé au cœur de la nuit.
Peut-être parce que c’est elle qui bat comme un cœur lorsque le jour pulse ici, la nuit de la ville asiatique est à l’honneur avec le Tokyo de Jean Christophe Bechet et le Pékin d’Ambroise Tézenas. On l’entraperçoit encore, cette nuit des antipodes orientaux, parmi les villes de Patrick Zachmann où peut-être trop loin de chez soi, le sommeil ne vient pas et où mu par une attirance équivoque le photographe cherche à pénétrer cet obscur objet du désir, sans pour autant trouver l’huis adéquat. Pour continuer, la nuit de Rémy Comment convoquant une inhabituelle ruralité nocturne, nous fait franchir d’un pas d’un univers familier vers le seuil de l’étrange, comme si, à l’issue d’un cocktail ou d’une soirée bien arrosée, les choses, maisons et mobilier urbain, se mettaient à prendre une vie des plus agitées. Histoires singulières ou laborieuses, les nuits du Bar Floréal de Sophie Carlier, André Lejarre et Nicolas Quinette, nous parlent toutes d’une intimité, de cette liaison particulière et personnelle que chacun d’entre eux entretient avec cet autre temps.
Pour finir, last but not least, les photographes Jean Louis Bec, Pétra Bénard, Claude Corbier, Jean Louis Escarguel, Bruno Généré, Marie-Dominique Guibal rendent compte chacun très singulièrement et très opiniâtrement de ce que peut être la nuit de la cité gardoise.
La nuit, tous les chats ne sont pas aussi gris que l’on veut bien le croire.
Patrice Loubon