« Parce que les photographes ont besoin d'espace, Polka les accueille à pages ouvertes. »
En soutien à Gamma, le plaidoyer de Polka pour le photojournalisme :
"Les images de l'actualité soudaine, prises par des témoins et diffusées via Internet, ne remplacent pas le talent, l'oeil, l'écriture d'un Abbas, d'un Pellegrin et de tous les photojournalistes publiés dans ce numéro de Polka. Leur signature est un certificat d'authenticité. Leurs photos sont des preuves."
Alain Genestar
Extrait de l!éditorial
AU SOMMAIRE DE POLKA MAGAZINE #6
En Iran, les dernières élections présidentielles ont offert une tribune à l'opposition au régime. Les femmes sont au premier rang de ce mouvement de libération. Depuis des années, Abbas (Magnum) va à la rencontre de ces jeunes Iraniennes entrées en résistance qui se battent, à visage découvert, pour leurs droits. Mickael Bougouin lui répond avec des clichés de plage de la mer Caspienne où hommes et femmes bravent l!interdit des mollahs.
Paolo Pellegrin (Magnum), « photographe de la dramaturgie », nous plonge dans l!intensité et l'émotion des conflits et des drames contemporains. Entre-deux-guerres, comme Robert Capa, quelques décennies plus tôt, Pellegrin photographie aussi les stars d'Hollywood : Penélope Cruz, Sean Pean, Brad Pitt, Mickey Rourke. Loin du cliché glamour et de la photo volée, Paolo saisit ces instants d!intimité, durant lesquels l'acteur « tombe le masque pour laisser échapper une part de naturel ».
20 ans après la chute du mur de Berlin, Prashant Panjiar a photographié un autre mur de la honte. Ses barbelés qui déchirent le Bengale et ses habitants.
Septembre, c'est la rentrée des classes et les projets de réforme agitent les cours des écoles. Mais les photographes n'y sont pas les bienvenus. Alors comment réformer ce qui est caché ? En réponse, Polka reprend les photos de Doisneau (Rapho-Eyedea) qui, mieux que quiconque, a su retransmettre l!innocence et l'espièglerie des écoliers d!hier. Avoir les faveurs des grands de la Haute Couture impose l!excellence en retour. Cathleen Naundorf est à la hauteur de ce défi. Tout en splendeur, la photographe allemande née à l'Est, présente son fantasme de la mode, de Dior à Jean-Paul Gaultier. Décors et tenues, tous réalisés par des artisans, sont ciselés. En orfèvre de la photographie de mode, Cathleen nous invite dans un univers unique de créations artistiques.
« Pompiers le jour, photoreporters la nuit », Rémi Dussert et Stéphane Guinard, ont passé 18 mois en immersion dans l'un des plus gros commissariats de France, celui de la Goutte-d'Or à Paris.
Houppes gominées et jupons volants, retour aux années Elvis avec Steven Siewert. Le photographe australien (VU!) a partagé le quotidien des rockabillies, ces nostalgiques des fifties, sur fond de refrains rétro. Et de hulla hop !
Entre terre et mer, dans le milieu préservé et pourtant menacé de la Camargue, Hans Silvester (Rapho-Eyedea) saisi l'imprenable : la soif de liberté des étalons sauvages.
L'écrivain Homéric, lui-même ancien lad, apporte sa plume pour parler d!eux, de leur vie et de leurs amours.
Le dernier film de Christian Poveda, « Maras mon amour », est une immersion au pays des gangs du Salvador. La violence et la mort font partie du sort quotidien des bandes armées des bidonvilles. Au milieu de ce champ de bataille urbain, Poveda capture les rares moments de tendresse d!une famille détruite par la fatalité locale.