Mat Jacob

Mat Jacob

#Photographe
Né en 1966
Co-fondateur de Tendance Floue
La photographie de Mat Jacob conjugue l'être, humain où qu'il soit. Cet humain
peut « Être, à l'Ouest » comme il le ponctue dans son travail sur le Finistère, son lieu
du lien. Une exposition en 2010 et un livre où le photographe pose un regard dans
lequel se mêlent propos personnels et approche documentaire. L'intime pour conjuguer
le mondial. À l'image des « Mondes de l'école » où l'ancien élève qu'il fut raconte
ces classes et cours de récréations d'Asie, d'Europe, d'Amériques où se forgent les
personnalités. Une histoire parcourue sur quatre continents de 1993 à 1999 en collaboration
avec Olivier Culmann et primée par la Villa Médicis hors les murs.
Parallèlement, à partir de 1995, Mat débute ses dix années de reportage au
Mexique, où il couvre le Chiapas et le mouvement zapatiste. Alors que le photographe
saisit la condition d'être d'un peuple et l'espoir, il découvre le premier événement dit
« alter-mondialiste ». Découverte qui l'entraîne en 2001 en Israël et Palestine, pendant
la deuxième Intifada, où dans ses images, territoire et politique ramènent à l'être,
ensemble. C'est ce même être ensemble, emballé dans les frémissements des mobilisations
alter-mondialistes que le photographe regarde au début des années 2000. Et
d'attraper dans cette utopie en marche, la place du bien-être et du mal-être dans les
mouvements collectifs.
Mat commence sa vie photographique à la fin des années 80 en Chine où il se rend
par hasard. Il assiste là aux prémices d'un bouleversement. Depuis, régulièrement
de retour sur les routes chinoises, le photographe cadre la spectaculaire mutation
du monde. Entre temps, en 2004, l'intimité de son voyage en Tango à Buenos Aires
l'amène à réfléchir sur la question universelle de l'équilibre entre deux êtres. Une
réflexion aujourd'hui mise en image dans « Être, à l'Ouest » exposé dans le cadre des
20 ans de Tendance Floue à la galerie des Filles du Calvaire.
1988 : début de ses voyages en Chine où il retournera huit fois.
1989 : assiste à la chute du mur de Berlin. Il s'engage dans la photographie documentaire.
1995 : début de ses voyages au Mexique, au Chiapas où il retournera six fois.
La « Marche Zapatiste » reçoit en 2002 le 3ème prix World Press « General news »
et publication de Chiapas Mexico, aux éditions Atlantica.
Depuis 2003 : anime les formations professionnelles de photojournalisme à l'École des
métiers de l'information -CFD. Publié par les éditions Marval, il co-écrit Photojournalisme,
à la croisée des chemins qui dresse un état des lieux de la profession de photographe.
L'ouvrage est récompensé par le prix Nadar.
2010 : fin de ses trois ans de résidence dans le Finistère avec une exposition à Brest
et une publication aux éditions Democratics Books Être, à l'Ouest.

En alerte. Les images de Mat Jacob le sont. Après dix ans de travail sur le Chiapas, au Mexique, et le mouvement zapatiste, ses photos ressemblent à cette lutte. Une révolte non-violente, en avance sur la marche folle du monde. Il y suggère l'élan, né de cette invisible guerre, qui donne un autre sens au mot «politique».
Cet élan existait déjà dans un travail plus documentaire sur le graffiti à Paris, à l'heure où naissait la revendication d'un mouvement urbain. C'est entre documentaire et suggestion que ses images sur les territoires palestiniens occupés, résistants, prennent leur place.
Face à ces engagements, des questionnements. «Corridor chinois» et «Coca Colas party», série claustrophobe réalisée en Chine, plongent dans la perte d'humanité du monde, exacerbée dans un pays en instance de ravage consumériste. «Les mondes de l'école», en collaboration avec le photographe Olivier Culmann, regarde, en différents points de la planète, ce lieu où se forgent des personnalités et des révoltes inconscientes, des soumissions futures et des possibles rébellions.
«La vie en rose», journal photographique, déambulation entre la réalité du monde et ses espoirs, fait peut-être la synthèse intime de ces questionnements. Un travail sur la renaissance du tango à Buenos Aires, tente de cerner l'éphémère équilibre que trouvent les corps dans cette danse adoptée de nouveau par une jeunesse assoiffée.