Gare RER Magenta, Paris Gare RER Magenta - ligne E niveau -1, Pôle Alsace Accès par le 3 rue de l'Aqueduc (angle rue Lafayette/rue de Dunkerque) ou Gare du Nord, direction ligne E, terrasse haute. Paris France
La rédaction d’Actuphoto est aujourd’hui très fière d’annoncer l'exposition Parole Photographique à la gare RER Magenta. Seront présentés les travaux photographiques de Sacha Goldberger, Kosuke Okahara, Gabrielle Duplantier, Kaël T. Block, et Benjamin Béchet, pour les sujets, sélectionnés par notre jury lequel était présidé par Christian Caujolle. Cette exposition sera pour ces photographes l'occasion d'exprimer leur engagement photographique, nous espérons sincèrement que nos lecteurs seront là pour l'entendre.
Sacha Goldberger [ MAMIKA ]
« Frederika a 89 ans, elle est née à Budapest 20 ans avant la guerre. Juive d’Europe centrale, baronne, pendant la guerre au péril de sa vie, elle a sauvé dix personnes. Elle a survécu au Nazisme et au communisme avant d’immigrer en France sa famille sous le bras. Après avoir travaillé jusqu’à l’âge de 80ans, Frederika s’est retrouvée à la retraite dans une solitude imposée, elle est en dépression. Cette série, c’est d’abord une grande histoire d’amour entre une grand-mère un peu comédienne et son petit fils photographe. La première valeur de ces images est d’avoir rendu au modèle une utilité, une fierté et surtout une joie de vivre qu’elle avait perdue depuis quelques années. Mamika traite de nombreux sujets actuels : la vieillesse, la solitude, la sénilité, le décalage l’amour et surtout l’espoir. J’ai décidé de crée une page myspace à ma grand-mère avec ses photos, son histoire et ses amis. Elle a aujourd’hui 2000 amis et répond à leurs messages sur son mac. Elle a pris conscience qu’elle véhiculait un message d’espoir, de joie. Depuis elle va bien mieux, ses amis virtuels lui rappellent chaque jour qu’elle est en vie. »
Sacha Goldberger
Kosuke Okahara - Ibasyo, l'auto mutilation au Japon (2007)
Beaucoup de jeunes gens (en majorité des femmes) pratiquent l'auto-mutilation au Japon. Dans la plupart des cas, ces personnes ont été victimes de violences ou d'abus sexuels dans leur enfance. Ces expériences traumatiques engendrent des dépressions et d'autres maladies mentales qui entrainent l'auto-mutilation. Cependant, l'auto-mutilation reste un tabou pour la société Japonaise. Kosuke Okahara a suivi ces jeunes femmes dans leur isolement physique comme psychologique, un témoignage bouleversant mêlé de désespoir et de souffrances.
Gabrielle Duplantier [ PAYSAGES INTIMES ]
« Dans les images de Gabrielle, il y a des femmes et des nuits profondes, et puis aussi parfois des chiens errants sales et hargneux.
Dans les images de Gabrielle, il y a ces femmes. Leurs cœurs sont vides et affolés, l’inquiétude brûle leurs regards.
Elles sont comme ces animaux qui transpercent, lumières incertaines, toute cette obscurité si lourde.
Et c’est sur nous, ce regard, cette douleur qui est toujours et jamais et encore la même. C’est sur nous cette torpeur inquiète, ce silence d’effroi et d’immobilité.
Qui parlerait de photographie ici ? C’est comme une peinture de charbon et de suie.
C’est comme une littérature de trouble et d’apaisement. Nos cœurs s’émeuvent, ces souvenirs du premier âge sont-ils nôtres ? Que réveillent donc ces images ? Que vont-elles chercher en nous ?
Qui parlerait de photographie… Dans les images de Gabrielle, il y a des femmes… »
Kaël T. Block [ Portrait(s) de la transsexualité masculine – XX Boys ]
« XX Boys c’est une histoire de rencontres multiples. Une rencontre de soi à soi, avec en guise de miroir, l’œil de l’objectif qui permet de saisir ce corps en mouvement, de le rassurer au fil des mois et à mesure des prises de testostérone, et quand on est enfin prêt à accueillir. Célébrer.
Une rencontre avec les autres, comme soi, en construction. Interrogations, besoin de représentations justes, loin du cabinet médical, en dehors des livres, loin de ceux qui parlent à notre place, comme s’ils savait ce que nous, on vit, qui l’on deviendra ou devrait devenir. Besoin de mots qui viennent de l'intérieur, qui disent la transition masculine, besoin de mots actuels, de mots qui passent de l’invisible au visible, besoin de mots d’amour, de mots sexy, puisqu'on parle du corps et de ses tremblements, de la chair que l'on coupe, qui se parsème de cicatrices, et la douceur du poil qui vient maintenant les recouvrir, puisque l’on parle de la joie d'être juste, de la joie d'être soi, que l'ambiguïté n'est pas là où on croit, que partout s’éveillent de jeunes hommes à la peau métissée, à l’apparente adolescence. »
Kaël T. Block
Benjamin Béchet [ DEUXIEME VIE – VIE QUOTIDIENNE SOUS TRITHERAPIE ]
« Depuis quelques années, les traitements anti-rétroviraux ont pu être distribués à grande échelle ; notamment grâce à l’arrivée des médicaments génériques. Mais si dans le monde, 1,3 millions de personnes reçoivent un traitement, plus de 6 millions attendent urgemment d’en recevoir. Le manque criant de ressources humaines médicales, et l’éternelle bataille juridique et commerciale des laboratoires pharmaceutiques, sont autant de freins qui empêchent de prendre en charge ceux qui en ont besoin.
A travers ce reportage, réalisé avec Médecins sans Frontières, nous avons voulu briser les stéréotypes du Sida en Afrique et actualiser les problématiques de la maladie. Souza, Rebeca et les autres patients sont des individus avant d’être des malades. Ils sont l’exemple de l’efficacité des trithérapies en Afrique et ils nous prouvent que l’accès au traitement peut et doit être étendu. »