© Ivanka Trump / Instagram
L'arroseur arrosé. Richard Prince, le premier agitateur du débat sur la propriété intellectuelle au sein de l’art contemporain nie être l'auteur du portrait de la fille du président américain.
C’est le plus célèbre des photographe de photographies - comprenez « re-photographie » - et depuis quelques années, il a pris l’habitude de s’approprier le travail des autres pour le retravailler à sa sauce. Sur Instagram, son terrain de jeu favori, il avait déjà mis en scène une série d’images intitulée « New portraits » en 2014, composée de captures d’écran de profils d’anonymes auxquels il rajoutait simplement une légende. Génie de la réappropriation pour certains, voleur multirécidiviste pour d’autres, c’est une question de point de vue.
C'est dans la logique de cette serie que le prince de la controverse publie l'an dernier un de ses « portraits Instagram » mettant en scène Ivanka Trump, la fille du futur président américain et d’Ivana, sa première épouse. On y retrouve la « First daughter » en pleine séance de maquillage qui profite de l’occasion pour se prendre en selfie dans son peignoir blanc. L’artiste s’était emparé de ce cliché pour y rajouter sa touche personnelle, un simple « Nurse Trump » (L’infirmière Trump) avant de le vendre à cette dernière pour 36 000 dollars.
Mais les choses ont changé depuis l’an dernier et depuis que son père a investi la Maison Blanche, il semble que Richard Prince ne souhaite plus que son nom soit affilié à celui du magnat américain. Mercredi 11 janvier, il publie sur tweeter la photo en question à laquelle il ajoute le message « Ce n'est pas mon travail. Je ne l'ai pas fait. Je démens. Je dénonce. Ceci est un faux ». Notez tout l’ironie du commentaire quand on sait que l’oeuvre du photographe, adepte inconditionnel du « appropriation art », est majoritairement constituée de copies et est violemment critiquée par tous les l’artistes contemporain.
Il faut dire que Richard Prince n’est pas à son coup d’essai. Entre l'affaire http://fr.actuphoto.com/32515-richard-prince-l-homme-qui-volait-100-000-dollars.html">Doe et les http://fr.actuphoto.com/32515-richard-prince-l-homme-qui-volait-100-000-dollars.html">Doe, le photographe en a déjà fait râler plus d'un dans le milieu de la photo. Jusqu’ici, il est parvenu à remporter les quatre procès intentés contre lui pour plagiat, les juges estimant que son oeuvre comportait une part de créativité personnelle.
Aujourd’hui, il n’est plus question de prouver que son art en est un, mais que son oeuvre n’en est plus une. La loi est donc à nouveau de son côté car il est possible pour un artiste de revenir sur la cession de ses droits d’exploitation, à condition d’indemniser le cessionnaire (la galerie par exemple).
Quoi qu’il en soit, la créativité minimaliste de Prince reste très lucrative car ses photos se vendent toujours aussi bien. Richard Prince fait partie du groupe restreint des photographes dont chaque vente dépasse aisément la barre symbolique du million de dollars, et il ne serait pas étonnant que ce cliché d’Ivanka Trump ne profite de ce coup marketing pour décoller à son tour. Pas mal pour un Instagramer. L’Américain reste d’ailleurs sur une bonne lancée avec des statistiques assez correctes l’année dernière ; il tient à lui seul la moitié du http://fr.actuphoto.com/32515-richard-prince-l-homme-qui-volait-100-000-dollars.html">Doe. #dslNewton
Source : http://fr.actuphoto.com/32515-richard-prince-l-homme-qui-volait-100-000-dollars.html">Doe