Day and Night © Thanasis Karatzas
La nouvelle génération de photographes grecs est indubitablement prometteuse. Tous ont moins de 35 ans et un talent qui les a démarqué de 800 autres candidats. A eux 13, ils offrent un aperçu de la diversité du paysage photographique : reportage, portraits ou natures mortes, photos qui dérangent, font voyager ou réfléchir... Leur démarche et leur style sont, malgré leur âge, bien affirmés. Mais si vous voulez voir leurs oeuvres, il vous faudra faire vite : le festival ferme ses portes le 31 juillet prochain. Pour ceux qui toutefois ne pourraient pas faire le déplacement, Actuphoto a sélectionné 3 artistes, à découvrir.
Interior Decoration
© Marilia Fotopoulou
Marilia Fotopoulou, photographe née en 1981, expose sa série Décoration d'intérieurs. Des natures mortes que l'artiste a réalisées dans le salon, la chambre ou l'entrée d'Athéniens. Trésors personnels, peintures, portraits, objets improbables, souvenirs, ornent les murs ou les guéridons. Pour Fotopoulo, c'est une expression inconsciente des occupants des lieux, une matérialisation de leur âme. Ne dit-on pas que notre intérieur nous ressemble ? Il est tentant d’imaginer, à partir de ces décors hétéroclites et parfois kitsch, le visage et l’âge de leurs propriétaires.
Young Greeks under the economic crisis
© Konstantinos Kartelias
Konstantinos Kartelias, quant à lui, expose sa série Young Greeks under the economic crisis ("Jeunes Grecs sous le poids de la crise économique"). Ces sujets sont jeunes, grecs et au chômage. A travers leur semi-nudité, ils expriment le malaise d'une vie soumise à la langueur, à l'inaction forcée. Kartelias est un habitué des photoreportages touchant aux sujets de société. Ses voyages antérieurs l'ont conduit en Zambie, auprès de mères atteintes du virus du sida, sur le Mont Athos, avec ces exclus qui se sont tournés vers la religion ou encore les laissés-pour-compte de la capitale britannique… Des photoreportage où l'art laisse une trace subtile.
Discolouration
© Lily Zoumpouli
Loin des deux univers précédents, celui de Lily Zoumpouli a quelque chose d'étrange et de dérangeant. Un sentiment accentué par son utilisation de l'argentique avec des contrastes marqués, un grain épais, l'usage de flous... Sur ses photographies, un chapiteau de cirque dont on s’attendrait à voir sortir des êtres mi-monstres mi-humains, des cadavres d’animaux et un sujet récurrent : le nu. “Je crois que lorsque les gens exposent leur corps nu dans mes images, ils exposent une part de ce qu'ils sont à l'intérieur” explique l'artiste. Cette part qu'elle recherche, ce sont les sentiments qu'elle capture chez son entourage ou en se portraiturant. Dans ses photos, Zoumpouli interroge sur la sexualité, la mort et l’amour.
Source : http://www.photofestival.gr/ygp-2015"