Quand fond la neige (Etudes), 2014 © Isabelle Giovacchini courtesy galerie Sit Down
Expositions du 5/9/2015 au 27/9/2015 Terminé
Galerie SIT DOWN 4, rue Sainte-Anastase 75003 Paris France
Galerie SIT DOWN 4, rue Sainte-Anastase 75003 Paris France
Par des sentes distinctes, tant conceptuelles, méthodologiques que formelles, à l’intérieur même du médium photographique, trois artistes, Aurore Bagarry, Isabelle Giovacchini et Catherine Noury, s’emparent de paysages. Plus précisément, chacune à sa manière nous parle de leur impermanence.
En tant que points de vue sur un espace projectif, sujets de représentation traversant l’histoire de l’art, mais aussi authentiques enjeux écologiques, les paysages ici réunis ont ceci de singulier qu’ils se manifestent dans un mouvement de retrait, d’engloutissement et d’effacement.
Déplacement de paysage © Catherine Noury courtesy galerie Sit Down
Une question faisant dialoguer les œuvres de Quand fond la neige, où va le blanc ? pourrait être: quelles réponses formelles à la mise en mouvement de la mécanique du temps dans la représentation de topoi, dont la disparition, faut-il le préciser, n’est pas l’inquiétant terme annoncé mais bien l’assomption première, qui les met en récit ?
Plateau du Trient : Vue prise de la cabane du Trient, Aiguille du Tour © Aurore Bagarry courtesy galerie Sit Down
Car ces paysages labiles – glaciaire, insulaire et lacustre – sont aussi des narrations. Des histoires de traces, d’absences et de béances, placées sous le signe du blanc qui œuvre ici comme force de révélation et de surgissement. Aurore Bagarry présente ainsi des montagnes alpines mises à nu, venant magnifier la pâleur de glaciers épuisés, lichens géants accrochés aux flancs rocheux de leur mère. Avec Catherine Noury, un bloc de glace en fonte, gorgé d’encre de Chine, ceint progressivement une céramique et révèle sa blancheur dans une nappe étale et liquide, telle une île engluée dans une marée noire. Les lacs fantômes d’Isabelle Giovacchini, littéralement effacés, nous fixent quant à eux comme les yeux vides de paysages minéraux, et viennent trahir le blanc du papier photographique.
Maxime Guitton