© Nicolas Comment
Expositions du 05/11/2014 au 4/1/2015 Terminé
Château d'eau Toulouse 1, place Laganne 31300 Toulouse France
Le Château d'Eau présente une exposition de quatre jeunes photographes dont le désir est de faire dialoguer leurs images pour en faire rejouer la forme. Ils ont choisi différents axes tels que rassembler leurs visions simultanées, faire éclater les séries, retrouver les images sœurs, créer des brèches et faire coïncider des hypothèses.Château d'eau Toulouse 1, place Laganne 31300 Toulouse France
En tenant compte des caractéristiques du lieu, l'accrochage est pensé comme le lieu d'une rencontre: entre les images, entre les auteurs, mais aussi comme un territoire ouvert, dans lequel la musique pour Nicolas Comment, l'écriture pour Amaury da Cunha, le dessin pour Anne-Lise Broyer, la vidéo pour Marie Maurel de Maillé sont convoqués.
L'édition occupant une part privilégiée dans leur démarche, un espace, partie intégrante de l'exposition est dédié aux livres, recueils, disques publiés par chacun.
«À l'origine, ce titre énigmatique qui pourrait peut-être éclairer notre désir d'être ensemble et notre manière de faire. Car c'est d'abord «le mystère» qui nous attire — dans la singularité de nos parcours, selon des modalités différentes, liées à la spécificité de nos histoires et de nos rencontres.
Avec toute la prudence requise — dans un monde ironique et toujours contaminé par l'ère du soupçon — c'est la question du sensible qui nous rassemble. Et avec lui, un rapport particulier aux images.
Traversée incertaine, tâtonnante, hypothétique dans les franges du réel, dans ses vestiges, dans ses zones d'ombres, ses couleurs franches ou incertaines, nos images cherchent à renouer un dialogue avec ce qui à nos yeux souffre bien trop souvent d'indifférence. Ainsi, il nous semble que cette énigme de la Présence soit peu représentée dans le champ des arts visuels. La photographie aujourd'hui est bien trop souvent occupée à vouloir transformer le monde en signaux de vérités et à réifier les apparences en figures de banalités.
Car l'image photographique, pour nous, n'est ni une boîte à messages, ni une machine à produire des preuves. Ce qui exclut de nos champs de représentations tout ce qui relève des classifications.
Nous ne faisons pas de reportage, ni de portraits, encore moins d'images d'architectures. Nous faisons des images pour redonner à la question de l'errance toute sa richesse, et sa valeur. Pour nous, la photographie est bien une discipline médiane: à la croisée des chemins. Quelque part entre la littérature et les arts plastiques. Ce qui ouvre des pistes de croisements que nous affectionnons: poésie, musicalité, fiction...
Mais au final c'est toujours la question du regard qui reste essentielle à nos yeux. Renouer avec l'attention, tenter d'acquérir une certaine acuité c'est rendre à nouveau possible un acte de liaison et de partage. Un art de l'adhésion au monde. Une aventure rétinienne qui cherche ses sources aux confins d'une expérience intérieure, mais aussi dans le foisonnement de la matière du monde.
Un refus du feuilleton, du storytelling, de la distraction; en somme, il s'agit bien de (re)mettre le réel au premier plan, dans toute sa nudité, son mystère, sa beauté. Being Beauteous...»
- Anne-Lise Broyer, Nicolas Comment, Amaury da Cunha et Marie Maurel de Maillé
© Anne-Lise Broyer
© Amaury da Cunha
© Marie Maurel de Maillé
Exposition présentée dans le cadre de la 6e édition du Festival Graphéine