Comme lors de nombreux conflits, mais particulièrement dans cet éternel affrontement Israël/Palestine, les réseaux sociaux sont le lieu idéal pour un defouloir quotidien, l'expression ouverte et nullement pesée d'une réflexion souvent déplacée. Mais surtout, le handicap de taille des réseaux sociaux (je le répète, encore, et encore...), c'est la vitesse à laquelle l'information la traverse. Une fois qu'elle est lancée, difficile de la contenir.
Ainsi, http://www.liberation.fr/monde/2014/07/09/gazaunderattack-la-desinformation-en-images_1060428". Celui-ci explique comment une multitude d'images, utilisées sur les réseaux sociaux grâce au hastag #GazaUnderAttack, ne sont pas en réalité des photographies prises à Gaza. En effet, une quantité inépuisable d'images circule sur les réseaux sociaux, dénonçant l'affrontement sanglant de ces dernières semaines. Toutes plus dures les unes que les autres, ce sont des scènes d'explosion, des cadavres de civils, des enfants ensanglantés. Pourtant, malgré l'horreur qui règne actuellement à Gaza, beaucoup de ces images ont en réalité été prises en Syrie, en Irak, ou à Gaza, mais en 2012. D'après Libération, la BBC aurait découvert la manipulation de ces images.
Photos qui circulent sur les réseaux sociaux avec le hashtag #GazaUnderAttack. En haut, deux photos prises à Alep, en Syrie, en juin 2014. En bas à gauche: Gaza en janvier 2009. En bas à droite: à Bagdad, en Irak, en septembre 2007. (Photos AFP)
Le pire, dans cet amoncellement de désinformation, est la réaction des internautes. Libération le raconte ainsi « C’est le cas d’une jeune fille de 16 ans qui a tweeté une photo de Gaza en flammes datant de novembre 2012 avec pour légende : «C’est Gaza en ce moment. Comme d’habitude, ce ne sera pas montré dans les journaux.» Interrogée par la BBC, elle raconte qu’elle ne savait pas que cette photo était ancienne mais que, de toute façon, «lorsqu’une bombe explose c’est toujours plus ou moins à cela que ça ressemble». »
Une scène de chaos est une scène de chaos non ? Pas du tout, et c'est justement là le problème. A l'heure où chacun croit encore vivre dans un monde manichéen, il serait temps d'accepter que cette notion illusoire n'est plus.
Le cercle vicieux se renforce, de ceux qui prétendent être manipulés par les médias, mais qui ne prennent pas le temps de vérifier la nature des informations qu'ils relaient eux-mêmes. Une image a une portée colossale, elle est le témoin essentiel de l'Histoire.
Alors, laissons lui sa vérité.
Claire Mayer