©Albert-Watson-Kate-Moss-Frontal Nude-III
A partir du 27 juin 2014, acte2galerie propose une exposition collective autour du thème « Construction / Déconstruction ».
Poursuivant avec cette exposition d’été une relation construite depuis plusieurs années avec ses photographes phares comme Albert Watson, David Parker, Angelo Musco, Anne Garde, Jacques Courtejoie ou Emmanuelle Bousquet – acte2galerie propose également de découvrir de nouvelles collaborations comme Jérôme Albertini, Philippe Chancel et Manuel Geerinck.
« Nous avons choisi de réunir les œuvres de ces artistes car ils nous évoquent l’idée de la Génèse, de la construction du monde, de la vie ou du « moi ». D’autre part, nous aborderons le thème de la déconstruction sur le fond et sous différentes formes. Etablir des liens entre nos artistes nous permet de créer des passerelles et d’approfondir la richesse de leurs univers et de leurs propos artistiques ».
LA CONSTRUCTION :
La Génèse est représentée par plusieurs œuvres de David Parker : les « Desert Myths » et les « Sirens ». Le photographe explore le potentiel symbolique des particularismes géologiques des formes de la nature avec des photographies de roches perdues au milieu des mers et des déserts. A la manière des photographes pictorialistes du 19 ème siècle, le travail de David Parker est un hommage à la Nature et à la Création du monde.
©David Parker, Siren XXIII
Dans son travail, Manuel Geerinck construit une nouvelle dimension, celle d’un monde de formes et de mouvements perpétuels figés qui n’existent que dans l’imagination. Un monde d’objets en mouvement, immergés, perforés, brisés, engloutis que l’on ne peut se représenter. On les voit, on les touche mais il nous est impossible de les nommer. L’artiste construit un monde de l’indicible, flottant, ouvert...
©Manuel Geerinck
Après la construction terrestre vient la construction humaine, la construction de la vie, représentée dans toute sa splendeur avec l’œuvre «Ovum» d’Angelo Musco. « Ovum » est un nid tissé avec des milliers de personnages nus. Elle représente à la fois la déconstruction de la forêt, et la construction/création de la vie. Ce nid offre une forme d’un système d’entrelacement et d’interactions entre les vies humaines, et la fertilité qui émane de ces connexions.
Les photographies de Philippe Chancel des Arirang témoignent de la construction idéologique des masses. Le Arirang est un spectacle dont la Corée du Nord s’est fait une spécialité. Ce spectacle rassemble plusieurs milliers de gymnastes qui effectuent de manière coordonnée des figures, souvent complexes, sur un accompagnement musical. Ces spectacles sont accompagnés, en arrière plan, par de la présentation d’images de propagandes. Pareils à des pixels, ces milliers de cartons forment finalement une image choc visant à graver les esprits. Philippe Chancel, en réussissant à s’introduire dans le stade et à photographier ces manifestations, nous livre des images étonnantes, rares et subversives, témoignant de la soumission d’un peuple méconnu et muré dans leurs certitudes.
Illusion est une série d’autoportraits d’Emmanuelle Bousquet qui traite du passage de l’adolescence et de la construction du « moi ».
« Chaque femme porte en elle les souvenirs d’une petite fille qui cherche à grandir au milieu de repères incertains. L’effet miroir est devenu mon seul repère. Être seule face à mon objectif me conduit à être Emmanuelle. Telle une peintre, ma chair est ma gouache, tout ce qui me vêtit ou m’entoure est ma palette de couleurs. » Emmanuelle Bousquet.
Anne Garde nous offre la transition entre construction et déconstruction avec cette photographie prise au moment de la rénovation du Palais de Chaillot. Elle est l’auteur d’une œuvre plastique et rebelle sur les sites industriels et les lieux de mémoire : paysages, villes, ports, usines, friches, bunkers, ponts, architectures...
LA DECONSTRUCTION :
Jérôme Albertini présente pour la première fois deux photographies de la série « Systemic Dystopia » : représentant la déconstruction d’un monde, de la société, les photographies dé-pixélisées posent également la question d’une dissection intrinsèque au médium. Albertini s’approprie l’image pour pousser le spectateur à s’interroger sur sa propre perception, et la portée politique de celle-ci.
©Jérôme Albertini, RIOTS IN TORONTO
Sera aussi présentée une installation de plusieurs clichés d’Albert Watson, images de la dé-construction du corps féminin. Grand maître du nu, de l’éloge de la beauté féminine, la galerie a choisi d’exposer des photographies de « morceaux choisis ». L’artiste nous offre sa vision morcellée du corps féminin dans ces clichés révélant un attrait certain pour le fétichisme.
©Albert watson - Anouk back, 16.april.07
Jacques Courtejoie incarne quant à lui la déconstruction psychique ou le morcellement des désirs. L’artiste belge reconstruit sa réalité pour réinventer cet univers surréaliste, recomposé à partir de montages photographiques, dont la femme, objet de désir à la fois belle, cruelle et inaccessible est omniprésente ; elle y tient le premier rôle à ses côtés dans des compositions qui nous rappellent que sa vision est avant tout autobiographique. Par la multitude de détails, les photographies de Jacques Courtejoie rappellent les miniatures et gravures anciennes qui révèlent lentement leurs secrets, icônes ex-voto à la fois tendres et maléfiques.
Exposition présentée jusqu'au 6 seprembre